Une voyage de ChouChou-City :

.hack//Le Chouchou de l'aube

Date stellaire 300212.23

Une ambiance peu commune régnait en ce moment à ChouChouCity. A l'approche des fêtes de fin d'année, la ville avait été entièrement redécorée pour célébrer Noël et le Nouvel An. Le contrôle climatique avait soigneusement programmé une belle neige bien blanche, qui avait délicatement recouvert toute la cité. De grandes guirlandes multicolores avaient été dressées dans les rues et dans les, et clignotaient gaiement. Et bien sur, un immense sapin de Noël avait été installé juste devant le Palais. Et justement, Milvus était en train d'essayer de convaincre Hébus que sa dernière idée n'était pas très lumineuse.

- Non, voyons, on ne pend pas les elfes aux branches d'un sapin de Noël, voyons !

- Je ne vois pas pourquoi ce genre de cadeau serait la cible d'une telle discrimination.

- Tu ne vois donc pas que ce n'est absolument pas de bon goût ?

- Ah, ça, on le saura, que tu es l'ambassadeur du bon goût raffiné, et patati et patata !

- Tsssss !

Milvus avait sorti son katana et Hébus sa massue, et ils s'apprêtaient à se battre, quand le couple présidentiel arriva et les sépara (non sans mal). On ne plaisante pas avec la trêve des pâtissiers !

- Non mais vous n'avez pas honte ?

- C'est de sa faute ! protestèrent simultanément Milvus et Hébus en désignant l'autre.

- De vrais gamins… Aux cuisines !

Mais bon, ce n'était pas vraiment une punition. Ils n'allaient certes pas éplucher des patates. De toute façon, avec la recette préférée de Milvus, les pommes de terre étaient cuites dans le four, sur un lit de gros sel. Et il fallait laisser la peau.

- Je m'occupe de l'elfe farci, fit Hébus.

- On s'en saurait douté… Je vais vérifier le foie gras.

Une fois le foie gras (préparé au gros sel, lui aussi, c'est la mode) observé sous tous les angles, Milvus approuva officiellement qu'il était digne du repas du soir. Il jeta un coup d'œil a Hébus en train d'arroser joyeusement ses elfes de cidre premier choix. Ils étaient en train de tourner lentement sur des broches géantes situées dans des cheminées tout aussi géantes.

- Voilà un endroit correct pour des elfes farcis !

Puis il se dirigea vers la salle des pâtisseries pour superviser la confection de la bûche géante. Celle-ci était préparée selon une recette de famille ancestrale. Bien entendu, elle avait été agrandie pour passer d'environ huit parts à une bonne centaine. Et pas des petites parts, on est au ChouChouLand ! Le diamètre de la bûche avait peu augmenté, sinon elle se serait effondrée sous son propre poids. Et Milvus tenait à respecter la recette originale. En revanche, la longueur totale de la bûche atteignait dix mètres. Un four spécial avait été conçu et fabriqué pour pouvoir cuire de façon uniforme la génoise.

- Ce glaçage au chocolat est parfait ! Vous pouvez rouler la bûche.

Une dizaine d'elfette badigeonna alors la génoise de chocolat amer puis roula la bûche avec d'extrêmes précautions. L'opération était délicate, mais avec les mains expertes des elfettes, ce fut un succès. Milvus trancha symboliquement deux centimètres de chaque cote du gâteau, pour uniformiser les bords et pour goûter. Puis le glaçage final fut appliqué et les décorations (sapins, champignons, Père Noël, feuille de houx… le tout en sucre ou en pâte d'amandes) mises en place.

- Parfait, on a fini le premier ! Maintenant, placez ce gâteau dans le coffre-fort réfrigéré, et placez deux gardes armés à l'entrée. Je ne veux pas que la même chose que l'an dernier se reproduise !

La voracité de certains ChouChouLandais était prodigieuse. Et le repas de Noël devant être préparé à la main, sans réplicateur, pour respecter la tradition. Il était donc hors de question de fournir un remplacement en cinq secondes comme la plus grande partie de l'année, pour compenser des "indélicatesses".

- Chaud devant !! hurla Tsunami.

Le prêtre à la pelle à tarte avait logiquement été nommé responsable de tous les autres desserts. Il supervisait donc la fabrication de tartes géantes sont la plus petite faisait 1m50 de diamètre.

En fait, tous les ChouChouLandais participaient à la confection des mets délicats (ou non) destinés à être dévorés au cours des repas à venir. Tuor avait fabriqué une fontaine monumentale de Ice Tea avec des pièces détachées de X-Wing. Soso faisait rôtir diverses espèces de dragon comestible. Farf préparait des magrets de canards venant directement de sa région natale, étrangement accompagnée de patatas bravas espagnoles. Tapadamis lui-même s'adonnait à son jeu favori : l'origami de saumon fumé. Chen Li de son coté avait préparé un plateau de fromage de plus de 150 variétés tandis que le Président s'occupait des gibiers. Chii s'occupait de préparer des spaghettis selon deux douzaines de recettes, dont la vedette était la sauce carbonara.

- Qu'est ce que c'est que cette chose ? demanda Hébus à Calimsha, désignant une étrange machine composée de plusieurs réservoirs de nourriture et d'un tapis roulant à la sortie.

- C'est l'œuvre de ma vie, le générateur de pizza aléatoire !

- Mouais... fit Hébus.

- On pousse ce bouton et hop ! Une pizza sort de la machine, dont la composition est aléatoire et toujours nouvelle.

- C'est une bonne idée, mais hors sujet. A Noël tout doit être fait dans la tradition.

- C'est pour concurrencer Phoenix-co !!

- Bon, dans ce cas-là, c'est accepté. Mais faudrait améliorer ça, elle est froide ta pizza !

- Mais justement, c'est là le plus beau !

- ...

Le reste des plats était plus en rapport avec Noël. Yagami, responsable des volailles, avait préparé de la dinde aux marrons et du poulet aux morilles. Ori fait dans l'exotique car ses elfettes avaient préparé du boeuf au saté avec du riz, qui eut un franc succès. T-Citron avait décidé de jouer le barman et s'entraînait avec un shaker à faire des cocktails explosifs. En raison des risques, le bar était gardé comme un camp d'entraînement militaire.

Le soir venu, les délégations étrangères arrivèrent, à bord de runabouts décorés aux couleurs du chariot du père Noël, tirés par des dragons volants déguisés en rennes. Gailin24px, du Bouboul'Land, arriva entouré de milliers de bouboules sautillants. Il offrit solennellement son présent aux ChouChouLandais : du Mokona rôti. Une importante délégation vint aussi en provenance des contrées glacées du Kolkhoze Kapitaliste, avec une ample provision de vodka givrée, et des amis qu'ils s'étaient faits sur Cybéria. Il y avait aussi des gens de la Pongolie, de Tergulia, de Naboo, de Sirius, du nouveau gouvernement de Procyon, de Canatia… Même des ennemis du pays tels que Phoenix-co et les Wazapatistes avaient étés invités, en vertu de la trêve des pâtissiers. Et bien entendu, les Dieux étaient de la fête. Bref, un sacré paquet de monde qui saccageait les plates-bandes du Palais.

- Bienvenue mes amis, fit ChouChouBoy en grinçant des dents devant le traitement infligé aux hortensias.

Tout le monde fut conduit vers la Grande Salle, construite spécialement pour ce banquet et qui pouvait accueillir 10 000 invités. Heureusement, on était pas autant ce jour-là. Néanmoins, ça faisait un beau bordel.

- Itadakimasu !!!! proclamèrent ChouChouBoy, Milvus et Hébus.

Et le défilé des plats commença, interminable, mais quand même insuffisant pour satisfaire les appétits inhumains de certains. Chaque plat était présenté sur une desserte monumentale, et son arrivée était accompagnée d'un tonnerre d'applaudissement. Puis la montagne était prestement engloutie par la foule en délire.

- Et maintenant, le clou du spectacle, le Mokona rôti !

Mais la bestiole s'avéra dure à couper et tous les couteaux les plus affûtés cédèrent devant la forte carapace caoutchouteuse. Le pire est qu'il commençait à bouger. Milvus sorti alors son katana, mais Hébus fut le plus rapide.

- Laissez-le moi !

Et s'emparant du bestiau, il voulut mordre dedans. Mais glissant comme une savonnette, il jaillit dans les airs, puputant de nouveau, et atterrit dans le décolleté de Mutsumi.

- Ara ara ! fit cette dernière.

- Pu pu puuu ! fit Mokona, profitant honteusement de la situation.

Tous les mâles présents voulurent alors trucider le coussin vivant, mais Mutsumi décida de le protéger, et lui donna même une tranche de pastèque. Mokona approuva en battant des oreilles et commença à manger. Modoki, son cousin tout noir arriva même de nul part pour partager la pastèque sous l'œil ravi de Mutsumi.

Le repas reprit et Wazapatta essaya de corrompre certains ChouChouLandais avec un cocktail "tequila-nitro-vodka-jus de cactus-zeste de citron vert-jus d'orange" qui ma foi était un argument fort persuasif. Mais malheureusement pour lui, la concurrence ne manquait pas en matière de boissons étranges. Les chansons paillardes commencèrent, puis on dansa sur et sous la table. Les premiers invités commencèrent à partir ou bien dormir n'importe où, mais le soir du 25 commençait à tomber quand les derniers convives finirent de festoyer pour s'écrouler.

Date stellaire 300212.26

Une fois les festivités terminées, Milvus convoqua les ChouChouLandais pour une énième répétition de ses briefings soporifiques. Pour compliquer les choses, les trois quarts des ChouChouLandais dormaient ou étaient hors d'état de réfléchir. Mais il commença quand même, montant au micro, habillé de son uniforme noir et or d'officier supérieur.

- Tout d'abord, désolé de recommencer le travail aussi tôt, mais c'est un cas d'urgence. Moi aussi j'aurais aimé ne rien faire d'autre que glander entre Noël et le Nouvel An.

- Il se passe quoi, alors ? demanda ChouChouBoy.

- Ce sont nos voisins de Malorane qui s'agitent.

- Malorane ? C'est quoi ? Ça se mange ? demanda Farf.

- Non, ça ne se mange pas, fit Milvus en essayant de garder son sérieux. C'est un empire constitué de trois systèmes stellaires habitables proches, comprenant au total quatre planètes où la vie est possible pour les humains. Leur planète d'origine, et leur première colonie, orbitent autour de Mu de Cassiopée, une étoile de type G5 V située à 24 années-lumière du Soleil. Les deux autres systèmes de l'empire sont Bradley 3077 et HD 10780. C'est donc en fait un des plus puissants gouvernements du Secteur de Sirius.

- Ce qui est la raison, continua ChouChouBoy, pour laquelle nous ne les avons pas encore Contactés. Nous attendions un certain événement qui pour le moment reste top secret.

- … fit la foule en ronflant, faisant ainsi preuve de son enthousiasme.

- Mais les informations communiquées par le Marsu Noir, continua imperturbablement ChouChouBoy, nous obligent à précipiter les choses.

- Il semblerait, expliqua Milvus, qu'ils préparent une offensive militaire à grande échelle. Leurs chantiers navals tournent à plein régime, livrant un croiseur rapide tous les mois. L'équilibre des forces du secteur est indubitablement rompu.

- Et que pouvons nous faire officiellement ? demanda Chii.

- Pas grand chose, fit ChouChouBoy. Nous n'avons pas le droit d'intervenir ouvertement dans les affaires d'autres planètes du Secteur de Sirius, sauf demande de leur part.

- Les agents du Marsu Noir étant peu nombreux et peut-être suspectés par les Maloraniens, nous allons effectuer nous-mêmes une infiltration majeure pour découvrir leurs buts cachés, et le cas échéant, saboter leur flotte.

- Sacré programme, fit Ori en se réveillant.

- En effet…

ChouChouCity ayant mis le cap sur Malorane avant même la fin des festivités, l'arrivée dans le système se fit à peine trois heures après le briefing. La ville-forteresse avait néanmoins été laissée bien cachée dans les immensités de l'espace interstellaire. Pour une mission d'infiltration, l' USS Azalyn était le vaisseau idéal et tout le monde était monté à son bord. Ecran d'invisibilité activé, il se mit en orbite autour de la planète et une petite équipe discrète fut envoyée à la surface pour recueillir les premières informations.

- Pour cette petite balade, nous avons deux missions, fit Milvus. Premièrement, étudier le bâtiment abritant leur Ministère des Armées pour trouver les éventuelles failles dans son dispositif de défense. Deuxièmement, écouter attentivement toutes les rumeurs qui circulent au sein de la population sur une éventuelle guerre.

- Cette partie devrait être agréable, fit T-Citron. Huhuhu…

- C'est sérieux, on ne va pas visiter les tavernes pour déconner, compris !

- Mouarf… Pas drôle…

Et une heure après, subtilement déguisés avec les habits locaux, ils marchaient dans les rues sans vraiment de but, écoutant à droite et à gauche. La ville était moderne et triste, avec de nombreux bâtiments de bétons qui sans être sales en donnait l'impression. L'air était pollué et un fin crachin tombait en permanence. Le contraste était fort avec leur dernière infiltration : Asab-Mom avait été une ville côtière ensoleillée aux vielles pierres millénaires. Œnos au contraire n'était définitivement pas une ville où l'on rêvait de s'installer. Traversant un marché, ils essayèrent se surprendre des conversations intéressantes. Mais le marché lui-même leur apportait des informations.

- Ces étals sont déprimants, fit Soso. La bouffe n'a pas l'air génial, ici.

- En effet, ces légumes grisâtres ne m'inspirent guère.

Les habitants n'avaient pas l'air de souffrir du manque de nourriture, mais les aliments semblaient plus choisis pour leur valeur nutritionnelle que gustative. Un scan discret des produits proposés le confirma. Le tricordeur indiquait par exemple que la viande était bourrée de vitamines et de fer, mais incroyablement dure.

- J'ai beau regarder, je ne vois aucune épice, fine herbe ou quelque condiment que ce soit, fit Milvus.

- J'ai bien peur qu'ici, cuisiner signifie mettre légumes et viande dans le même pot et bien bouillir… Fade au possible… C'est horrible, il faut les sauver !

Les ChouChouLandais auraient continué à plaindre les autochtones si un cri ne les avait arrêtés net.

- Vous six ! Ne bougez plus ! Vous êtes en état d'arrestation !

En orbite, à bord de l' USS Azalyn , les actions de l'équipe d'infiltration avaient été retransmises en temps réel sur l'écran de la passerelle. ChouChouBoy avait suivi les événements avec une certaine lassitude.

- Pourquoi nos plans d'actions se révèlent foireux de plus en plus vite ?

- Là, j'avoue que c'est vrai qu'on a fait fort… fit Ori.

Installé dans son fauteuil de commandement, il tapota sur quelques commandes, ouvrant une fenêtre à l'écran pour repasser la bande vidéo.

- Ils les suivaient depuis cinq minutes, apparemment.

- Mais pourquoi les arrêter ? fit soudain Chen Li. Ils ne savent sûrement pas qui ils sont vraiment, sinon ils ne les emmèneraient pas au poste avec uniquement des menottes, sans même les fouiller.

- C'est vrai ça, fit ChouChouBoy. Ils ne les ont quand même pas arrêter pour avoir critiqué les légumes !

- J'ai bien peur que si, fit Ori.

- Mais c'est ridicule ! Je sais que c'est une dictature, mais quand même…

- Euh… fit alors Farf.

Ils se tournèrent vers lui et virent sur son visage qu'il était à la fois profondément intrigué et inquiet en même temps.

- Que se passe-t-il ?

- J'ai fait une drôle de découverte en étudiant leurs réseaux télé de divertissement…

Contrairement à ce que venait de dire ChouChouBoy, une fois au poste de police, les ChouChouLandais furent bel et bien informés qu'ils étaient en état d'arrestation pour "paroles séditieuses". Le juge les informa en même temps que leur procès avait déjà eu lieu, pendant leur transfert vers le poste. Aucun appel possible

- Vous êtes condamnés à La Solution, ajouta le juge.

- Gnein ? firent les ChouChouLandais

Mais ils ne relevèrent pas plus leur stupéfaction et leur ignorance, pour préserver ce qui restait de leur couverture. Les policiers leur firent signe de se diriger vers un long couloir.

- Bon, c'est pas tout, mais il va falloir trouver un moyen de s'échapper d'ici, murmura T-Citron.

- Pas avant de savoir en quoi consiste exactement notre peine, répondit Milvus. Si on s'évade, nous serons des fugitifs. Donc impossible de continuer notre mission.

- Je vois, fit Chii. Et qui sait, on pourra peut-être apprendre des choses en purgeant notre peine.

- Personne ne pense qu'aller volontairement vers une peine inconnue est une très mauvaise idée ? grogna Calimsha.

- Relax, fit Milvus. Si vraiment ça se gâte, il suffit de demander une petite téléportation d'urgence. Et on peut le faire même sans comlink, grâce aux nanites, je vous rappelle.

- Je suis pas très convaincu...

Les six ChouChouLandais furent finalement enfermés dans une cellule. C'était un carré de deux mètres de coté de béton nu. Ni fenêtre, ni mobilier, ni sanitaires, juste une lumière au plafond.

- De plus en plus étrange. C'est une cellule, ça ? Ils vont pas nous laisser…

Mais un flash de lumière survint, interrompant Milvus, et ils s'effondrèrent tous à terre, comme anesthésiés.

* * *

Milvus, Chii, T-Citron, Calimsha, Yagami et Soso se réveillèrent avec un sérieux mal de crâne et l'impression d'avoir les yeux hors de leurs orbites. Ils étaient dans ce qui ressemblait à un croisement entre une salle de classe et une salle de briefing. Ils étaient couchés par terre sur le carrelage froid. Se massant les articulations, ils se relevèrent pour faire face à un homme en tenue militaire. Non, rectification, pas un soldat. Un policier avec un uniforme particulièrement pompeux. Une dizaine d'autres détenus étaient apparemment exactement dans la même situation qu'eux. Il y en avait de tous les âges et de toutes les origines.

- Ecoutez-moi tous ! Vous avez été amené ici car vous avez été reconnus comme des éléments subversifs. La société a donc décidé de vous donner une dernière chance. Ici, vous allez devoir chercher la Solution.

Un murmure stupéfait parcouru les prisonniers.

- La Solution, reprit le policier, vous permettra de quitter cet endroit pour devenir un membre de notre Flotte Spatiale. Et vous savez tous l'honneur que l'on reçoit à la fin de son Service. La Haut-citoyenneté.

La stupéfaction se changea alors en un mélange de joie et d'appréhension parmi les prisonniers. Sauf pour les ChouChouLandais, évidemment, qui ne comprenaient pas grand chose.

- En quittant cette pièce, vous emporterez avec vous chacun un sac à dos. Il contient un manuel pour connaître les règles du jeu, une carte de banque avec un crédit de 100 pfennigs, et une arme. La nature de celle-ci est aléatoire. Une fois à l'extérieur, vous serez confrontés aux autres joueurs et donc potentiellement en danger dès les premières minutes. Ne commencez donc pas à lire immédiatement, cherchez un endroit sur. Et maintenant, c'est le moment.

Ils furent alignés à la queue leu leu et sortir un à un, attrapant au vol un sac que leur balançait sans ménagement un autre policier, de grade visiblement plus modeste. La Partie avait commencé pour eux.

ChouChouBoy et les autres regardaient, stupéfaits, le programme de TV commercial qui se déroulait en direct. C'était apparemment celui qui enregistrait l'ambiance la plus forte de la planète. Il disposait en fait de quatre canaux diffusant 24 heures sur 24. Et il était soutenu par le gouvernement. Ce qui était un euphémisme.

- Quel gouvernement malade peut bien créer une telle chose ? demanda Chen Li.

- Aucune idée…

L'écran montrait désormais les nouveaux joueurs de la semaine, sortant d'un immeuble d'un pas hésitant mais rapide. Et là, ils eurent une nouvelle surprise. Milvus et les autres membres de son équipe faisaient partie du lot.

- Merde, fit Hébus, eux aussi ont été envoyés là !

- Je suppose que c'était prévisible… commenta Ori. Maintenant le problème va être de les sortir de là. Et sans griller leur couverture, ce qui sera un exploit si on y arrive.

- L'endroit où ils sont est une vraie forteresse, dit Tuor. Je ne vois pas trop comment les en sortir sans un raid massif.

- Bref, de quoi bousiller nos relations diplomatiques… grommela ChouChouBoy.

- Plus le problème de les sortir du jeu avec le cerveau en un seul morceau, rappela Chen Li.

- Mouarf...

Mais les réflexions de tout ce petit monde furent soudainement interrompues par une alerte rouge.

- Merde, quoi encore ? cria ChouChouBoy.

- Statut ! demanda Ori.

- La flotte de Malorane nous attaque ! Boucliers à 85% de leur capacité.

- Comme si on s'ennuyait, fit Ori. Bon, désactivez l'occulteur, visiblement il est inutile. Déroutez toute l'énergie libérée sur les boucliers. Manœuvre d'évasion delta. Prenons un peu de distance pour contre-attaquer.

- Aye, aye, sir ! firent les elfettes.

Sans vraiment réfléchir (ce qui n'était pas exceptionnel chez les ChouChouLandais) suivirent le mouvement et se retrouvèrent donc à l'extérieur avec un sac à dos chacun. Ils réalisèrent ensuite que pendant qu'ils étaient inconscients, on leur avait changé leurs vêtements et dépouillés de leur matériel. Armes, communicateurs, tricordeurs et autres outils avaient tous disparus. Mais ils eurent soudain une préoccupation plus immédiate. Des snipers semblaient en vouloir à leur vie.

- Sauve qui peut ! hurla T-Citron. Tous à l'abri !

Et tout en essayant de rester groupés, ils foncèrent comme des dératés. Calimsha essaya sa magie de contrebande, mais comme souvent, ça ne marcha pas. De grosses berlines déglinguées, étrange croisement à la Mad Max entre un buggy et une Mercedes, débouchèrent d'une rue adjacente. Une mitrailleuse était installée à l'arrière et l'artilleur commença à tirer sur les snipers. Ennemis ou amis ? Les ChouChouLandais ne cherchèrent pas à le savoir et profitèrent de la diversion pour disparaître dans un entrepôt abandonné. Une fois trouvée une pièce au sous-sol où ils pouvaient se cacher tout en ayant un moyen de fuir rapidement, ils purent enfin souffler. Et tenir une petite réunion de crise.

- Purée, ils ne plaisantent pas ici ! fit Calimsha

- C'est le cas de le dire, fit Milvus. Vu qu'on a perdu tout notre équipement et qu'on est en zone dangereuse, je propose de rentrer illico. On avisera après si on revient ici avec quelques kilos d'armes et de munitions, ou si on recommence à zéro.

Tout le monde acquiesça. Même les plus bastonneurs n'aiment pas affronter l'enfer sans armes. Mais un truc étrange se passa. Les nanites ne répondirent pas. Elles n'étaient apparemment plus là.

- Etrange… fit Chii. Ils sont loin de posséder le niveau technologique nécessaire pour les détecter. Et encore moins pour les enlever.

- Mes implants sous-cutanés ont également disparus, et sans cicatrice, ajouta Milvus.

- Quels implants ? demanda Soso, intrigué.

- Top secret, fit Milvus, en prenant un air fermé.

- Mouais…

- Revenons au sujet, fit Yagami. Absolument tout notre équipement a disparu. C'est totalement anormal.

- Je crois que la solution est dans ce bouquin, fit T-Citron, le seul à avoir ouvert son sac.

- Nuu ? firent les autres.

- On a ni implants ni nanites car on est pas dans nos vrais corps. On est dans un monde virtuel…

- Hein ????

L' USS Azalyn avait fort à faire vu le nombre de vaisseaux de guerre qui lui fonçait dessus, en une splendide formation parfaitement chorégraphiée, le harcelant de tirs visiblement hostiles. L'infériorité en nombre et en puissance était criante.

- J'ai bien peur que la couverture de l'équipe au sol, et la notre, soit pulvérisée, fit Ori. Quels sont les ordres ?

- Rhaaa, c'est un désastre ! se lamenta ChouChouBoy, en étranglant Bibi pour se défouler les nerfs.

- De l'action ! tonna Hébus. On rappelle mon vaisseau et ChouChouCity et on les explose. Apres tout, ce sont eux qui ont ouvert le feu en premier.

- Non, fit Chen Li fermement. Même maintenant, il faut de la délicatesse. Nous ne sommes pas là pour les anéantir

- Tu propose quoi ?

- Farf, fonce sur leur planète. Je veux que tu te mettes en vol stationnaire à dix mètres au-dessus de l'endroit où vit leur Dictateur.

- Quoi ? firent la moitié des gens présent en palissant

- J'adore la délicatesse féminine, fit Hébus avec un sourire en coin.

- Bon, ben en avant, fit Farf

Aussitôt dit, aussitôt fait, le vaisseau se retrouva à faire du sur place au-dessus du bâtiment le plus laid de la capitale. Un énorme cube de béton avec des gargouilles grotesquement kitsch.

- Passez-moi l'incapable qui gouverne cette flotte, demanda Chen Li à une elfette.

- Canal ouvert.

- Ceci est une intolérable incursion dans notre territoire national. J'exige que vous partiez, en laissant votre vaisseau derrière vous pour vous excuser.

- Et on rentre comment, du con, à pied ? Non, si tu nous tires dessus, on détruit votre belle mocheté de palais. Qu'on le veuille où non. Donc c'est toi qui écoute gentiment nos exigences. Capiche ?

L'épais volume censé détailler les règles du jeu expliquait en fait la nature exacte du monde virtuel où ils étaient et sa structure interne. Car de règles, il y en avait pas, ou peu. C'était littéralement une zone de non-droit ou seul la raison du plus fort (ou du plus malin) triomphait. La seule chose qui était importante était de trouver la Solution. Mais sur ce point précis, le bouquin restait plutôt vague. La Solution était le seul moyen de sortir du jeu (outre la mort) mais sa nature même restait un mystère. Le but du jeu était donc de rester vivant pour rassembler assez d'Indices et trouver la Solution

- Et be… A six, on va bien la trouver cette Solution, fit Soso.

- Mouais, pour compliquer les choses, le jeu est automatiquement plus dur pour les équipes.

- Quoi ? ? Et merde...

- Sûrement pour stimuler la concurrence entre joueurs, fit Milvus après un instant de réflexion. Sans pour autant rendre impossible la constitution d'équipes, temporaires la plupart.

- Mais pourquoi ?

- Pour rendre le jeu plus palpitant, parce qu'on passe à la télé, bien sur. Souriez, vous êtes filmés.

- Génial, notre couverture est en morceaux, et depuis le début, probablement.

- Inutile de se lamenter là-dessus, fit Milvus. Inventorions plutôt nos armes.

- J'ai une corde, fit T-Citron. Même pas de piano...

- Un de ces machins d'autodéfense pour électrocuter les gens, informa Chii.

- Un rasoir, dit Soso, qui regrettait fortement sa grande épée magique.

- Une poêle a frire, fit Calimsha en ayant visiblement envie d'étrangler celui qui avait fait son sac.

- Un kit de voleur de voiture, dit Yagami.

- Au moins un truc utile, soupira Milvus. J'ai un rouleau a pâtisserie, moi.

- On fait quoi, maintenant ?

- La seule chose possible… On joue.

Une des premières choses à faire était de trouver de l'équipement. Vu ce qu'ils avaient à leur disposition, ils décidèrent d'un commun accord de voler une voiture. Le premier véhicule intéressant sur lequel ils tombèrent s'avéra être une camionnette noire avec une bande rouge, garée dans le quartier du port. Ils avaient failli ne pas la remarquer, mais après un second examen, décelèrent les indices d'un bon blindage et d'un moteur trafiqué. Visiblement le propriétaire tenait à ce que la valeur réelle de l'engin ne soit pas apparente.

- Plus facile à dire qu'à faire, grogna Calimsha en essayant pour une énième fois de faire démarrer le van. Si seulement j'avais ma magie.

- Tu aurais du demander aux programmeurs de l'inclure, fit Yagami. Ne te lamente pas, et bosse ou laisse un autre essayer.

Aucun des ChouChouLandais ne disposait réellement de talent de voleur de voiture, et chacun à leur tour, essayait de faire progresser la chose. Milvus avait réussi (plus par hasard que par talent) à ouvrir une portière avec un des crochets du kit. Mais l'antidémarrage codé leur donnait du fil à retordre.

- Ah, ça y est ! fit soudain Calimsha.

Le moteur venait de démarrer, ce qui ravit les ChouChouLandais. Mais le bruit fit aussi accourir le légitime propriétaire (depuis deux jours, date à laquelle il l'avait "empruntée" à un de ses ennemis) qui armé d'une carabine laser, tira sur eux.

- On se barre, vite !

S'accrochant ou ils pouvaient, la petite équipe se prépara au pire : la conduite de Calimsha. Les tirs de lasers de leur coté, présentaient peu de danger, car la nuit tombait d'une part, rendant la visibilité mauvaise, et aussi parce que l'ex-proprio du van ne voulait pas endommager sa peinture. Bien entendu, il s'en mordit les doigts après, mais trop tard. En attendant, il tira sur une grue de chantier qui s'abattit sur la route devant le van.

- Fait gaaaaaaaaaaffe ! hurla Chii.

Calimsha, jouant avec le volant comme si c'était un Frisbee, fit faire une terrible embardée au véhicule. Il faillit plonger dans les eaux noires d'un des bassins du port, mais il réussit à revenir sur la route à temps.

- Fuiii, c'était juste, dit-il.

- C'est clair, mais bon, là je pense qu'on est hors de portée, fit T-Citron. Ralentit…

Mais Calimsha, sur de son talent de conducteur, n'en continua pas moins de rouler à toute allure avec un rire de dément.

Les Maloraniens étaient extrêmement contrariés de devoir obéir aux ChouChouLandais, mais ils n'avaient guère le choix. Les membres du gouvernement, une fois leur crise d'apoplexie passée, acceptèrent d'ouvrir des négociations. Mais les ChouChouLandais ne comptaient pas trop là-dessus.

- Ils vont nous faire un coup tordu à la première occasion venue, fit ChouChouBoy. Mieux vaut ne compter que sur nous même pour libérer les nôtres prisonniers de leur horrible jeu de télé-réalité.

- Parfaitement, continua Chen Li. Dommage que BB soit ailleurs en mission, elle aurait été précieuse ici. Je propose donc que Hébus prenne les commandes d'une expédition en Syuks pour les récupérer.

- De l'action, ça me va ! dit l'intéressé en frappant dans sa main gauche de son poing droit.

- Je viens aussi, fit Tuor. Faut surveiller le troll.

Hébus voulut protester, mais Chen Li approuva et il se contenta de grogner.

- Je propose Tsunami pour compléter l'équipe, fit Ori. Farf et moi adorons ce genre de mission, mais nous devons nous occuper de l' USS Azalyn .

- Approuvé, fit Chen Li. Le gros problème de l'expédition, je pense, sera de les extraire du monde virtuel sans leur griller la cervelle. C'est pas qu'ils en aient beaucoup, mais le peu qui est présent semble indispensable.

- Et notre experte en cybernétique est précisément dans le lot, fit Tuor. C'est dommage, on aurait bien eu besoin de ses talents.

- Je me débrouillerais, fit Tsunami. Je connais assez bien ce genre de système. D'après les renseignements qu'on a glanés sur le réseau commercial, c'est une version primitive d'interface neurale. Avec un peu de chance, ça ne devrait pas dépasser nos connaissances technologiques.

- Saufs s'ils se le sont procurés sur une autre planète, remarqua Chen Li.

- Je ne pense pas, répondit Tsunami. Ils font assez de foin autour des glorieux ingénieurs Maloraniens qui ont mis au point le système. Bien sur, ça peut-être de la propagande, mais bon…

- Bien, espérons que ce soit le cas, fit ChouChouBoy. Mais maintenant, dépêchons-nous de lancer les Syuks. Il faut absolument le faire de façon discrète avant le début des négociations.

Quelques kilomètres plus loin, Calimsha avait enfin daigné s'arrêter. Enfin c'est surtout qu'ils étaient tombés en panne d'essence. Ils en profitèrent donc pour inventorier le contenu de la camionnette. Et ils ne furent pas déçus.

- Mazette, mate-moi ça ! fit T-Citron. Une vraie armurerie.

- C'est même plus que ça, ajouta Yagami. Pognon, cartes détaillées, matos informatique, on a décroché le jackpot.

- Clair. On est bien équipé maintenant ajouta Milvus en armant son pistolet. C'est pas mon CZ-75, mais ça ira. Et puis j'ai de nouveau un katana maintenant, mouhahahahaha !

- On fait quoi maintenant ? demanda Chii.

- On fait comme d'hab, fit Milvus. Les bourrins.

- Très bon plan, dit Calimsha sans surprise, en armant un énorme flingue.

- Je propose d'attaquer illico la demeure du Sieur Vorgasterophale qui, d'après ces documents, auraient en sa possession de nombreux Indices.

Un murmure d'approbation parcouru les ChouChouLandais, et ils commencèrent à étudier les plans de la maison en question. Décidément la camionnette était un vrai coffre au trésor. Une fois cette importante tache accomplie, ils se dirigèrent vers leur cible avec Milvus au volant (il conduisait aussi mal que Calimsha).

- Purée, il a pas lésiné sur les gardiens, le Vorgasmachin…

Les ChouChouLandais, jumelle en main, observaient la maison depuis une petite colline, bien camouflés dans la végétation.

- Yop ! Va falloir mettre les grands moyens, fit Milvus.

Et, sortant un bazooka, il tira un coup qui finit dans le jardin, mais du coté opposé à eux. Les gardes se précipitèrent donc tous au nord-est tandis qu'ils envahissaien t le jardin par le sud-est. Courant comme des dératés, ils franchirent le jardin, puis pénètrent le bâtiment proprement dit en pulvérisant une serrure avec un gros calibre. Ils commencèrent à descendre l'escalier menant à la cave quand une voix féminine, autoritaire et sensiblement en colère se fit entendre :

- Bougez plus, ou je vous explose la cervelle.

Très lentement, les ChouChouLandais se retournèrent pour voir qui les interpellait ainsi. C'était une femme, blonde aux cheveux courts, grande et athlétique, vêtu d'un jean, d'un T-shirt blanc et d'un blouson kaki. Elle tenait un automatique dans une main. Elle aurait pu être séduisante si elle n'avait pas arboré une expression aussi patibulaire et des dents jaunis par le tabac. Elle avait d'ailleurs une clope au bec.

- Les gardes chargés de la sécurité ici sont vraiment des nazes pour se faire avoir par un plan comme le vôtre. Jamais vu une diversion aussi peu subtile que la votre. Je me demande bien pourquoi j'ai accepté de bosser ici.

- Parce que personne d'autre ne veux de vous ? suggéra crânement T-Citron.

- Ta gueule, le chevelu, répondit-elle. Et avancez, le patron va sûrement vouloir faire votre connaissance.

Cependant elle continuait à tirer sur sa cigarette, et du même coup, en faisait profiter tout le mode par fumée interposée. Milvus grimaça de dégoût.

- T'as un problème, fit l'inconnue.

- Fumer du tabac est très mauvais pour la santé. Devriez essayer la moquette.

- Je déteste qu'on me dise d'arrêter de fumer !

Et elle braqua son flingue sur Milvus, visiblement pour s'en servir. Mais elle n'en eut pas le temps. Une balle lui fit exploser la cervelle, qui projeta des morceaux un peu partout, et en particulier sur Milvus, qui était le plus proche. Un nouvel arrivant entra alors, à peine plus âgé que les ChouChouLandais.

- C'était moins une pour toi, fit-il en souriant.

- C'est le moins qu'on puisse dire, dit Milvus. Merci du coup de main.

- Vous êtes les ChouChouLandais, n'est-ce pas ?

Grand silence.

- Désolé de vous décevoir si vous pensiez que vous étiez encore incognito. Mais la rumeur courre vite, et j'ai de bons informateurs. Je suis au courant depuis un moment. Remarquez, il faudra encore quelques jours pour que tout le monde soit au courant.

- Mouaip, c'est nous, fit Milvus, constatant qu'il ne servirait à rien de nier.

- Parfait. Mon nom est Cardass. J'ai une proposition à vous faire.

Pour la énième fois depuis quelques mois, un commando de Syuks invisibles se dirigeait vers sa cible. Il fallait bien rentabiliser les sommes énormes dépensées pour leur mise au point. Non que le ChouChouLand manque de liquidités, grâce au commerce de moquette, mais il le retour sur investissement restait un facteur important. Hébus, à bord de son Syuchamécho avec armature Bunta-kun , menait ses troupes avec sa bonne humeur habituelle. Une fois arrivés devant un grand bâtiment ovale protégé par un champ de force, ils stoppèrent pour décider de la suite du plan.

- Ce putain de studio télé est une vrai forteresse, dit Tuor. Je ne vois pas trop comment y pénétrer autrement que par la force.

- Fumo fumo fumoffu ! fit Hébus. Rien de vaut une bonne baston.

- Calme-toi, fit Tsunami. Le problème est que précisément, on ne peut pas utiliser la force brute. Il va falloir faire appel à mes compétences.

- Nyu ? fit Hébus.

- Je propose de pirater le système informatique du générateur de champ de force pour ouvrir une fenêtre dans celui-ci. Ensuite on rentre avec nos Syuks et on se concentre sur le bâtiment. Mais je crains bien que pour rentrer, il faille quitter nos engins. Y a pas de porte assez grande pour un tas de ferraille de 20 mètre de haut.

- Peut-être serait ce une bonne idée, ajouta Tuor, de laisser quelqu'un avec les Syuks, pour les garder, et pour nous servir de renforts en cas de problème.

- C'est pas faux. Et puis ce bâtiment va sûrement s'avérer être un vrai labyrinthe. Qui sait combien de temps on mettra, rien que pour les trouver.

Tout le monde opina du chef en approbation.

- Qui reste ?

Les trois ChouChouLandais prirent alors chacun un air inspiré, tout en sifflotant un air.

- Mouais... Et si on mettait juste l'antivol ? fit Tsunami.

- Je suppose que ça suffira, dit Tuor.

- Ben on fait ça alors...

- Bon, fit Hébus. C'est pas tout, mais maintenant, c'est le moment d'y aller !

Après que Cardass les ait convaincus de quitter la maison de Vorgasterophale, ils montèrent dans leur camionnette, et il leur expliqua qui il était.

- Comme vous avez du le lire dans le manuel du jeu, la plupart des événements qui s'y déroulent ne sont pas contrôlés de l'extérieur. Ce sont les joueurs qui font évoluer les choses, sans qu'il y ait beaucoup de règles.

- Oui, dit Yagami. C'est sûrement ce qui rend le jeu à la fois horrible et passionnant.

- Passionnant. Voilà un des points clés du jeu. Je vous rappelle que tout est filmé, puisque le jeu est en même temps une émission de télé-réalité. Il faut faire de l'audimat. Les organisateurs du jeu rajoutent donc certains éléments pour donner du piment à l'action. Le projet Cardass en est un des plus importants éléments.

- Le "projet" ? Vous êtes un projet ?

- En un sens oui. Le premier Cardass était un caractère fictif, contrôlé par l'ordinateur. Un mercenaire et un chasseur de primes extrêmement doué et prêt à tout. La phase deux du projet consista à entraîner son successeur. Lui était un vrai joueur, mais un volontaire, pas un des nombreux condamnés comme vous et moi.

- Et qu'est il devenu ? Vous êtes le numéro combien ?

- Un peu de patience, j'y arrive. Cardass II était encore plus doué que son mentor virtuel. A tel point qu'il est parvenu à la Solution un peu trop vite au goût des organisateurs. Avant de le libérer du jeu, ils lui ont donc fait rencontrer son successeur pour l'entraîner. Ce qui n'a pas duré longtemps, le gros du travail a été fait par transfert virtuel de compétences.

- Et je parie que Cardass III, c'est vous.

- Exact. Mais contrairement à lui, je n'ai jamais été volontaire, ni pour le jeu, ni pour le projet Cardass. Dans le monde réel, j'étais un étudiant tout ce qu'il y a de plus banal. Ils m'ont chopé pour piratage de jeu vidéo, alors que tout le monde le fait. Pas eu de chance, là, mais peu importe. Une fois ici, j'ai hérité d'un personnage plutôt moyen, voire même en dessous de la moyenne. Bref, j'avais 70% de chances de faire partie des joueurs éliminés en moins d'une semaine et de finir en prison dans le mode réel. Mais ils m'ont pris au hasard - enfin, c'est ce qu'ils m'ont dit - et ont fait de moi Cardass III. En quelques jours, je me suis retrouvé avec du matériel, des compétences, des repères secrets surs, des nanites… Et me voilà devenu un des persos les plus puissants du jeu.

- Fascinante histoire, fit Milvus. Et nous, on intervient où ?

- Au moment où je démonte ce système à la con !

Au même moment, Chen Li et ChouChouBoy essayaient toujours de poursuivre les "négociations" avec les Maloraniens. En fait, ils abusaient de leur position dominante pour essayer de leur soutirer des aveux sur leurs projets militaires. Hélas, ceux-ci étaient particulièrement obtus. Ils ne voulaient absolument pas admettre leurs intentions belliqueuses.

- Cette flotte spatiale est uniquement pour défendre nos intérêts dans notre espace territorial légitime.

- Mais bien sur, railla Chen Li. Vous avez envahi trois systèmes stellaires par la force, et je ne pense pas que les habitants vous aient accueillis comme des libérateurs. Vous croyez qu'on va gober ces mensonges ?

- Vos propos sont scandaleux !

- Votre attaque sur notre vaisseau l'était encore plus !

- Quoi ? Vous nous espionniez !

- Hypocrite ! Vous saviez parfaitement que les Dieux nous interdisent d'interférer sans vos affaires. Vous en profitiez pour préparer une offensive militaire sans qu'on ait le droit de riposter avant votre attaque effective ! Nous ne faisions que nous défendre

- Peuh… Rhétorique boiteuse.

- Pas du tout !

- Du calme, du calme, intervint Ori. Et si on revenait à des considérations plus importantes. La paix est importante pour le futur de nos relations commerciales. J'ai déjà préparé une liste préliminaire des marchandises que nous pourrions vous acheter ou vous vendre. Bien sur, elle n'est pas limitative et je suis ouvert à toutes les suggestions.

Un murmure d'approbation parcouru une partie des officiels Maloraniens, visiblement ceux qui avaient certains intérêts dans diverses sociétés. Mais un général intervint alors :

- Et en plus, vous essayez de nous corrompre ! Voyez mes amis comme ces soi-disant guides du Secteur de Sirius ne sont que des démons à la langue bifide !

- Mmmm, je ne crois pas, fit Farf, en tirant la langue pour le prouver.

Ce qui provoqua l'hilarité générale parmi les adversaires politiques du général. Mais ces alliés en furent profondément outrés.

- Vous n'êtes qu'une bande de collaborateurs, près à vendre votre pays au plus offrant ! Vous êtes la honte de Malorane.

- Vous pouvez parler, bande de bouchers ! Vos campagnes militaires n'ont guère servi qu'à ruiner le pays et nous adjoindre deux planètes dont nous n'avons pas l'utilité. Et le nombre de jeunes gens envoyés à la mort, dans notre camp ou celui de nos adversaires !

Bref, la réunion avait dégénéré en querelle générale au sein des Maloraniens. Les projectiles les plus divers commençaient à voler en tout sens. Ori était atterré, mais Chen Li et ChouChouBoy se félicitait du temps gagné.

La déclaration de Cardass provoqua, on s'en doute, une forte et légitime interrogation parmi les ChouChouLandais. Ce fut Chii, en sa qualité d'experte en cybernétique, qui osa poser la question qui intriguait tout le monde.

- Comment diable comptez-vous faire ça alors qu'ils peuvent - et ils le font - surveiller nos moindres gestes ?

- Nous avons des alliés parmi les opérateurs. Des renégats. Depuis que j'ai activé ce petit appareil, l'ordinateur ne m'enregistre que comme faisant des actions sans intérêt. Notre conversation n'est donc ni filmée, ni enregistrée. Vu de l'extérieur, nous ne nous sommes jamais rencontrés.

- Mais imaginez qu'il n'y ait pas de renégats et que tout ceci ne soit qu'un autre élément créé pour "pimenter" le jeu ?

- Je l'ai envisagé. Mais il faut savoir prendre des risques. Remarquez que vous-même n'avez pas de preuves de ma nature que ma parole.

Ils étaient alors arrivés à leu destination, et ils sortirent de la camionnette devant un grand immeuble triste de sept étages, une barre isolée au milieu de ce qui restait d'un jardin.

- Bienvenue au Cassan Plazza, annonça ironiquement Cardass.

Les ChouChouLandais contemplèrent un instant le déprimant building, se tordant le cou. Par la même occasion, ils virent de curieux petits drones voler dans la rue, avec un plan de vol apparemment aléatoire. Ils avaient une forme bizarre, faite de plusieurs poutrelles en quart ou demi-cercle, assemblée entre eux orthogonalement. L'ensemble devait être aussi aérodynamique que le fruit des amours d'un sabot et d'un fer à repasser, mais il volait. Merci le monde virtuel.

- C'est quoi ces machins ? demanda Yagami.

- Des drones policiers. Ils sont censés faire office de force de l'ordre. Mais en fait, les arrestations sont faites totalement au hasard. Toujours pour "pimenter" le jeu.

- Adorable…

Ils rentrèrent dans le hall du Cassan Plazza et s'arrêtèrent devant une étrange machine d'un mètre de haut, accrochée au mur, ressemblant à une sorbetière. Mais elle s'avéra être un scanner rétinien. Au lieu de son œil, Cardass présenta un autre appareil, de plus petite taille, il pouvait aisément tenir dans une poche. Le scanner rétinien bippa, une LED passa au vert, et une porte d'ascenseur s'ouvrit devant eux,

- Après vous, fit Cardass.

Le plan subtil mis au point par Tsunami fut suivi à la lettre. Equipé de leur armement léger, ils s'infiltrèrent dans le complexe et découvrir sans surprise des kilomètres de couloirs mal éclairés.

- Mouhahaha, fit Hébus, on se croirait revenu à l'âge d'or des jeux de shoot them up .

- L'ambiance est là, mais c'est un peu désert, fit Tuor. On tue qui ?

- C'est vrai ! tonn a Hébus Je veux des terroristes à descendre.

- Ducon, c'est nous les terroristes, aujourd'hui.

- Ben les flics alors ?

- Quand on parle du loup… fit alors Tsunami.

Des ombres filaient en effet en douce le long des murs, indicatrices de l'arrivée des gardes. Tsunami tendit ses bras à l'horizontale de chaque coté de son corps. Un sourire démoniaque apparut sur son visage. Des tiges métalliques sortirent de ses manches et se déployèrent, prenant peu une forme bien précise.

- In nomine Aphraelle…

Une fois ses pelles à tarte assemblées, Tsunami sauta comme un possédé sur les pauvres gardes qui de narquois étaient devenu paniqués.

- … et moquetti…

Les lames d'acier pénétrèrent dans les chairs molles, tailladant leur passage dans les muscles et les organes.

- … et candelabrum sancti…

Du sang et d'autres fluides organiques giclèrent par saccades, traçant de curieux motifs d'art abstrait sur les murs.

- Eïmen !

Il ne restait pas un seul garde vivant devant les ChouChouLandais.

- Clap ! Clap ! Clap ! applaudirent Hébus et Tuor.

- Sécurisation du couloir terminé, fit Tsunami. On peut continuer.

Après quelques heures de marche, ils arrivèrent dans une immense salle en amphithéâtre où les corps des "joueurs" étaient maintenus en vie et connectés au réseau. Ils étaient dans des cocons ovoïdes et verdâtres qu'on aurait cru sortis d'un cours de design d'objets glauques.

- Putain, y en a un paquet ! s'exclama Hébus. Comment on va faire pour trouver les bons ?

- Nous allons vous aider ! fit une vois surgissant derrière eux.

Les trois ChouChouLandais se retournèrent d'un seul coup, brandissant deux pelles à tartes bénies, une massue ancestrale et un sabre laser.

- Ne paniquez pas, nous somme la Résistance et nous désirons vous aider à sauver vos amis.

- Fantastique ! fit Hébus. Où sont-ils ?

- Suivez-moi. Mais je crains que pour la procédure pour les extraire du Jeu soit extrêmement…

Le leader des résistants ne put finir sa phrase car son chef explosa sans prévenir (je parle de sa tête, bien entendu, bande d'ignares). Une petite troupe en armes entra alors dans la pièce, et nos amis s'apprêtèrent à défendre chèrement leur vie. Au pire, ils feraient tout sauter et s'empiffreraient avec leurs ennemis au banquet d'Odin.

Une fois arrivé au huitième étage (d'un immeuble de sept étages, je vous le rappelle), l'ascenseur stoppa et les ChouChouLandais suivirent Cardass. Le carrelage du couloir était recouvert par endroit d'un plastique rouge élimé et des frigos de taille diverse étaient disposés un peu partout. Leur état n'était pas des meilleurs et l'un d'eux tenait même le coup grâce à un petit ventilateur qui refroidissait son radiateur.

- D'habitude les niveaux secrets sont cachés sous le plus profond sous-sol, fit Cardass. Mais ici, on l'a caché au-dessus du dernier étage. Malin, non ?

- Imparable, fit Milvus… en essayant de garder son sérieux.

Ils arrivèrent alors dans le bureau du chef du labo. C'était une femme âgée mais toujours belle, aux cheveux grisonnants. Ses yeux brillaient d'intelligente mais on pouvait aussi deviner une certaine désillusion qui rendait son regard froid comme de la glace.

- Cette femme est prête à tout pour arriver à ses objectifs, pensa Milvus. Méfiance !

Le bureau étant petit et surchargé de dossiers divers formant des piles instables, la petite troupe alla près de la machine à café pour discuter. Elle se situait au pied d'un escalier qui semblait se prolonger sur six ou sept étages. Un bien étrange bâtiment, décidément. Après quelques présentations rapides et un peu de conversation sur la pluie et le beau temps, on passa aux choses sérieuses :

- Grâce à vos connaissances tactiques inégalées, je vous propose de détruire définitivement ce jeu.

La chef de la Résistance leur montra son plan, qui était quel que peu suicidaire sur les bords. Parfaitement le genre de chose dont raffolait les ChouChouLandais. Mais Milvus ne put s'empêcher de faire remarquer :

- Si je comprends, bien, nous prenons tous les risques ici, pendant que vous restez tranquillement à l'abri ici. Puis-je savoir ce que vous nous offrez en échange ?

- Ne soyez pas ridicules. La seule chose qui compte ici est de sortir. Nous avons les informations, vous avez la capacité. Ensemble on a une chance. Séparés, aucune.

- Parfait, notre situation réciproque est donc clairement établie.

Les diplomates ChouChouLandais ayant réussis à provoquer une guerre civile au sein des Maloraniens, ils décidèrent de rentrer à bord de l'USS Azalyn. Ce n'était pas demain qu'ils deviendraient une menace pour le Secteur de Sirius. Leur mission première était donc accomplie. Pas comme prévu initialement, mais c'était un détail mineur. Restait à sauver l'équipe prisonnière de La Solution.

- Bon, où c'est que Hébus et les deux autres en sont ? demanda ChouChouBoy en s'affalant négligemment sur son fauteuil de la passerelle.

Il croyait être tranquille maintenant, mais en regardant l'écran il comprit vite qu'il se trompait.

- Et oui, très chers téléspectateurs, hurlait frénétiquement le présentateur. Quel suspense ! Vous pouvez voir que les ChouChouLandais, ces ignobles étrangers, et la Résistance, ces traîtres au cœur rempli de fiel, vont tout droit à leur perte !

- Quoi ??? s'étrangla le Président. Mais on peut pas les laisser deux minutes seuls, ces crétins !

- Ben on le savait déjà, ça, fit Chen Li.

- Et Hébus, Tuor et Tsu ? Ils en sont où ? S'ils sont eux aussi prisonniers du jeu, je vais les étrangler et en faire du terreau pour mes hortensias !

- Non, fit Ori, ils sont prisonniers, mais pas encore dans le Jeu.

- Pourquoi ne suis-je guère soulagé ?

- Ils sont prisonniers de qui ?

- Un groupe non-identifié, fit Farf. Ça à l'air d'un beau bazar à la surface.

- Et si on débarquait en force, maintenant que les militaires son en train de se castagner entre eux ? proposa Ori;

ChouChouBoy s'assit à son bureau, posa les poignets sur le bois précieux et joignit ses mains en arc.

- Oh oui…fit-il, avec un reflet inquiétant dans les verres de ses lunettes. Quelle bonne idée…

Le plan de la Résistance consistait à infiltrer l'avion spécial contenant le serveur central du jeu, un véritable cerveau gérant tout le système. Et de le faire sauter le tout de façon irréversible. Cet avion était officiellement un centre des congrès ultra luxueux et en perpétuel déplacement. Ils devaient donc embarquer à son bord en tant qu'hommes d'affaires importants, avec un habile déguisement (un costard-cravate, tout con)

- Plutôt pas mal, la déco, fit Milvus en contemplant sa cabine. Un peu rustique mais bon…

- Un peu rustique… fit sarcastiquement un des résistants en contemplant les boiseries, les dorures, l'épaisse moquette et tous les gadgets technologiques qui l'entourait.

- Ben, c'est vrai que quand on vient du ChouChouLand, expliqua T-Citron, on est un peu blasé. On ne sait que faire de tout le pognon qu'on gagne en exportant notre moquette.

Une fois bien installés, il se dirigèrent vers le salon de réception, dont la hauteur de plafond rivalisait avec celui d'une cathédrale.

- Merde, fit Calismha, comment ils font rentrer ça dans un avion pas plus grand qu'un 767 ?

- C'est l'avantage des mondes virtuels… fit Chii, son instinct de cybernéticienne se réveillant.

- Décidément j'ai du mal à m'y faire…

- C'est pas tout, on a du boulot, rappela Milvus.

Le plan consistait en un piratage des ordinateurs accessibles aux invités pour attaquer ceux qui étaient invisibles. Pour cela, Chii dégaina ce qui ressemblaient à un stylo, mais qui était une interface de connexion haut débit (pas en USB).

- Leur système est plutôt primitif, fit-elle en le testant. Je ne devrais pas avoir de problèmes. A moins que… Oh oui, les vicieux !

- Quoi donc ?

- Ce système est un leurre pour cacher le vrai système. Le voilà… Il est bien plus élaboré. Ça va me prendre plus de temps.

- Je trouve ça étrange, fit Calimsha…

- Quoi donc ?

- Un tel leurre ne peut fonctionner qu'avec des gens extérieurs à ce monde. Il ne tiendrait pas un quart de secondes avec un informaticien.

- Merde, c'est vrai. Ce qui veut dire…

- … que vous êtes tombés dans un piège ! acheva un homme habillé en costard blanc, entouré d'hommes de mains patibulaires et armés.

Les ChouChouLandais sortirent alors leur arsenal de leur poches et tirèrent comme de malades pour défendre leur vie. Les autres firent de même et l'enfer se déchaîna.

- Personne n'a songé qu'une fusillade dans un avion, même virtuel, était une très mauvaise idée ? gémit Calimsha tandis que la dépressurisation faisait voler gens et objets en tout sens et que l'avion piquait du nez.

Hébus s'apprêtait à transformer les nouveaux venus en steak tartares à coup de griffes, mais ces derniers, à sa grande surprise, ne les attaquèrent pas, et firent même un geste de la main, accompagnés de ces mots :

- Ne tirez pas ! Amis !

- Ah oui ? fit Tuor. Dans ce cas-là, pourquoi avoir fait massacré ces résistants.

- C'était de faux résistants, une unité spéciale de la Police destinée à tromper les joueurs et les opposant au régime. Nous sommes la Résistance Vraie.

- Putain, j'ai mal au crâne avec toutes ces complications, fit Hébus. Si je ne peux pas massacrer quelque chose dans cinq minutes, je vais partir en Berserk.

- Mange ça, fit Tuor en lui lançant un cadavre. Ça te requinquera.

- Merci, c'est gentil.

- Je tiens pas à te voir en Berserk, je suis là pour te surveiller, je te rappelle.

- Je me doutais bien que tu ne pouvais pas être gentil de façon désintéressée avec moi.

- Ça vous dérangerait de pas nous ignorer ? fit alors le nouveau venu.

- Oh pardon, fit Hébus. Donc vous êtes la vraie résistance. Vous allez nous aider ou partir de votre coté ?

- La Résistance Vraie, corrigea le chef. Et oui, nous allons vous aider à infiltrer le jeu.

- Infiltrer le jeu ? C'est complètement con. On veut sortir nos potes, pas entrer.

- Hélas, tout se fait de l'intérieur. Mais d'abord, il va falloir programmer vos capacités de combat au sein de La Solution.

- Huk huk… On va pouvoir tricher ? demanda Hébus.

- Bien sur, ce sera même obligatoire.

- Je sens qu'on va bien s'amuser, pas vrai ?

- Ouais ! firent Tuor et Tsunami.

L'avion qui contenait le cerveau du jeu, à moitié détruit par la fusillade, s'écrasa dans un champ de maïs, éparpillant ses morceaux un peu partout. Comme quoi le mec en costard blanc était un sacré crétin. Mais les ChouChouLandais, de leur coté, tout en rassemblant leurs morceaux, jubilait :

- On a gagné ! L'ordinateur est détruit ! hurlait Milvus avec un rire inquiétant.

- Ça n'étonne personne qu'on soit vivant ? demanda Yagami.

- Je crois que c'est à cause de la destruction de l'ordinateur, fit Chii. Notre mort n'a pas été enregistré. Et ce monde commence à déconner

En effet, un étrange croisement entre un wagon et une maisonnette en brique gambadait dans la prairie en faisant "meuh".

- Vous n'allez pas vous en sortir comme ça ! fit l'homme en blanc en sortant des décombres.

Il se multiplia alors par centaines pour encercler les ChouChouLandais.

- Merde, même ici, on tombe sur l'agent Smith.

- Non, moi je suis Jones, son cousin.

- Smith, Jones, j'en n'ai rien à battre. On va te pulvériser de la même façon quelque soit ton nom.

- J'en doutes fort, fit Jones.

Puis son armée se jeta sur les ChouChouLandais. Poussant un cri de guerre, ces derniers ripostèrent. Tel un démon, Milvus plongea dans la masse grouillante avec son katana, découpant les Jones en rondelles, couvert de sang des pieds à la tête. Chii déchaîna son pouvoir, faisant bugger ses adversaires qui se mirent à fonctionner de façon erratique, voire même à se battre entre eux. Calimsha, ayant découvert que la magie avait mystérieusement fait son apparition, en profitait pour lancer des sorts destructeurs. Yagami se servait de ses poings comme jamais, chaque coup faisant exploser une mâchoire et les dents des Jones s'empilait autour d'elle. T-Citron avait trouvé une machine à café et l'avait mis dans son dos, reliée à un lance-flammes qu'il utilisait pour incendier les Jones avec un thé "spécial". Enfin, Soso avait trouvé une immense épée bâtarde qu'il avait enchantée pour qu'elle soit recouverte de flammes et faisait lui aussi un beau massacre.

- Ah mes amis, quel spectacle, fit Milvus, juché sur une montagne de cadavre, les yeux rouges, ses cheveux flottant au vent et léchant son katana pour éviter que trop de sang ne réduise son tranchant. Voilà de l'action !

Mais malgré leur excitation, ils ne pouvaient éviter de voir que le combat tournait à leur désavantage. Les Jones continuait à se multiplier à taux toujours croissant. Et eux allaient bien finir par se fatiguer.

A bord de l' USS Azalyn , tout le monde suivait la retransmission de la bataille sur écran géant en mangeant du pop-corn, des M&M's et des Mikados. Et chacun allait de son petit commentaire. Ori et Farf étaient jaloux et CCB filmait.

- Le graveur DVD est bien en route ? demanda ChouChouBoy. Faut absolument qu'on ait ça en boite, ça va se vendre bien cher. Mouhahahahah !

- Yep, fit une elfette. Tout marche parfaitement. Trois graveurs tournent en parallèle pour éviter toute panne.

- Parfait.

- Pourquoi on est coincé ici ? se lamentaient de leur coté Ori et Farf. On aurait bien aimé s'amuser, nous aussi.

- Il est dur le métier de Capitaine, fit Ori.

- Oh, arrêtez, z'avez pas mal de privilèges, fit Homère. Regardez toutes ces elfettes !

- C'est vrai, viens donc sur mes genoux pour me consoler, fit Ori à la plus proche.

Acculés au sommet d'une petite colline, Milvus et son équipe s'étaient placé dos contre dos pour résister jusqu'au bout. Mais la bataille était vraiment mal engagée : des milliers et des milliers d'agent Jones déferlaient sur eux, les engloutissant telle des sables mouvants. Pour dix Jones tués, cent arrivaient à la charge !

- Nous allons mourir en héros, gloire à nous !!! hurla Milvus.

Mais un énorme bruit couvrit la fin de son cri et en un clin d'œil, un ou deux milliers de Jones furent vaporisés.

- Mouhahaha ! Hébus à la rescousse.

Trois Syucamechos venaient d'apparaître, piétinant les Jones comme des fourmis et dézinguant les autres avec une torche à plasma.

- Et nous, on compte pour du beurre ? firent Tsunami et Tuor.

- Fumo fumo fumoffu ! fit le Bunta-kun de Hébus.

- Comment vous êtes arrivé ici ?? fit Milvus.

- On a infiltré le jeu, fit Tsunami en faisant un V avec la main droite de son mécha. Tadaaa !

- Et ce n'était pas fini, ajouta Hébus. On a pensé à vous et on a aussi programmé vos Syuks ! Comme ça on va avoir une baston d'enfer.

- Yeeees !

Chacun monta donc dans son Syuks et commença à massacrer les Jones, mais ces derniers rigolèrent doucement.

- Vous croyez pouvoir nous battre ainsi ? Fous que vous êtes.

Et sous l'œil halluciné des ChouChouLandais, tous les Jones commencèrent à tous fusionner pour former un Agent Jones de plus en plus grand, qui dépassa bien vite la taille des Syuks.

- Merde, c'est quoi ce truc ?

- Vous ne faites pas le poids, misérables humains. Je fait plus de cent mètres de haut, désormais.

- Je ne suis pas un humain ! hurla Hébus, outré.

- Assemblage ! fit alors Milvus.

- Quoi ?? firent les autres

Les Syuks ChouChouLandais commencèrent alors un étrange ballet mécanique, échappant au contrôle de leurs pilotes. Mais Milvus semblait parfaitement savoir ce qui se passait. Les Syuks changèrent de forme, des articulations cachés surgissant pour se mettre en action. Puis les mechas commencèrent à se combiner en une masse mécanique de plus en plus grande. Lorsque tous les Syuks se furent assemblés, la résultante prit une forme résolument humanoïde. Les pilotes stupéfaits se retrouvèrent tous dans un vaste cockpit.

- Comment t'as fait ça ? demanda Calimsha, fort intrigué.

- Simple, la réalité virtuelle se casse la figure. On peut faire ce qu'on veut !

- Cooool !

- Sentai powaaaaaaa ! Mouhahahha, à l'attaque !

- Un Sentai à neuf ? remarqua à mi-voix Tsunami. N'importe nawak…

Le combat qui s'ensuivit fut évidemment fort destructeur, car il avait lieu au milieu de la ville entre deux "choses" de 100 m de haut se balançant à peu près tout ce qui est imaginable, voire plus. En gros, c'était l'apocalypse.

- Visez le cœur ! fit Chii. C'est le seul moyen de l'avoir !

- OK !

Et tel une Eva en Berserk, le Mégasyuk se jeta sur sa proie et essaye de lui arracher les tripes.

- Vous ne m'aurez pas ainsi !

Jones devint liquide et le Mégasyuk passa au travers pour s'étaler au sol.

- Putain de merde !

Se relevant aussitôt, les ChouChouLandais cherchèrent un moyen de vaincre cette capacité imprévue de leur ennemi.

- Balancez-le dans l'azote liquide ! fit l'un.

- Non, dans de la lave en fusion ! fit l'autre.

- Mouais… On va juste arriver à lui refiler un chaud et froid, comme ça… grogna Tuor.

- J'ai trouvé ! On lui refile un virus comme dans ID4 ! proposa quelqu'un dont je tairais le nom par charité.

- Y a que dans les films que les Macs peuvent se connecter à un autre ordinateur… fit Chii.

- Oh merde…

- Bon, vous vous occupez de moi, à la fin ? C'est pas que je sois pressé, mais… fit Jones.

- Mais bien sur ! On va le presser comme un citron ! hurla Milvus.

- Ouais ! ! approuva T-Citron

L'Agent Jones commençait vraiment à s'ennuyer, mais soudain, tout se passa très vite vers lui. Les ChouChouLandais s'arrêteront de papoter entre eux, leur étrange engin sauta dans les airs, puis Jones ne comprit plus rien.

- TORNADOOOO SQUEEEEZE !

Le Mégasyuk plongea sur sa proie et tourna à grande vitesse autour de lui, comme un typhon. C'était un véritable essorage 1000rpm que les ChouChouLandais offraient à Jones.

- Vous ne m'aurez pas ainsi, fit néanmoins Jones. Je suis plus coriace que vous ne le pensez !

Et il avança la main pour essayer de saisir le Mégasyuk par le coup.

- Il résiste ! Nous n'avons plus le choix, fit Milvus.

- CENTRIFUGATION !!!!! lancèrent en un parfait accord les neufs pilotes.

La vitesse augmenta drastiquement, et Jones cessa de sourire.

- Nooooon !

- Trop tard, andouille !

Jones explosa en une multitude de morceaux d'intestin, qui s'éparpillèrent sur plusieurs centaines de kilomètres. Le Mégasyuk s'arrêta de tourner, se posa, et les neufs Syuks purent de nouveau retrouver leur indépendance. Les pilotes s'en extirpèrent pour se congratuler comme des footballeurs après une victoire en finale.

- Bon, ben c'est pas tout, on rentre comment, maintenant ?

A ce moment-là, un petit bonhomme sortit d'une trappe située au milieu des ruines et vint annoncer au ChouChouLandais.

- Je suis Caius Pupus. Je viens pour vous notifier officiellement que vous avez gagné et que vous avez donc le droit de gagner le niveau 2.

- Le niveau 2 ? Y a combien de niveaux ? demanda Hébus.

- 6 666 666, répondit calmement Caius Pupus.

- Quoooiiiii ???? firent les ChouChouLandaisen tentant d'étrangler Caius Pupus.

- Garggll !! Lâchez-moi ! La triche est passible de… Erreur système… La pile est défaillante… Error 500: Server misconfiguration ! $DataHandler=0 $style="berserk" ¥€£ƒ¶¤±†††‡

Puis tout devint noir et les ChouChouLandais perdirent conscience.

Quelques heures plus tard, les ChouChouLandais, à bord de ChouChouCity qui était venu les chercher, quittait non sans une certaine émotion le système stellaire de Malorane. Dans l'espace, les militaires continuaient de s'entre-tuer joyeusement, pulvérisant et vaporisant leurs beaux vaisseaux tout neufs. Ils n'avaient donc prêté nullement attention à la ville spatiale qui avait pénétré leur territoire. A la surface, les différents groupes de résistants avaient encore du mal à se reconnaître les uns des autres, tant le cloisonnement des cellules avait été efficace et le nombre de faux résistants élevé. Ils appliquaient donc la stratégie du "tirez dans le tas, Dieu reconnaîtra les siens". Le Gouvernement de son coté s'était retranché dans son bunker et tirait à vue.

- Enfin une mission pacificatrice qui finit bien, fit ChouChouBoy en se frottant les mains.

- Toute instabilité dans cette région est endiguée, ajouta Hébus avec un sourire carnassier.

- Un avenir radieux attends les habitants ! conclut Milvus.

- Mouhahahahah !

- Ils se rendent compte de ce qu'il dise ? demanda Yagami à Chen Li.

- Je me le demande…

Date stellaire 400201.01

A peine une semaine après Noël, comme toutes les années depuis quelques siècles, la nouvelle année commençait. Et bien entendu, il y avait une seule façon pour les ChouChouLandais de fêter cet événement : un festin ! Cette fois-ci, les réplicateurs dernier-cri avaient été utilisé, et les tables étaient recouvertes des mets les plus diverses : cuisine française, italienne, espagnole, chinoise, japonaise, indienne, russe, africaine, polménorienne, tergulienne, canatienne, klingonne, calamarienne, corellienne…. lL liste des origines étaient sans fin. Et on trouvait de tout : apéritifs, charcuterie, crudités, carpaccios, crustacés, poissons, viandes, volailles, gibiers, fromages, entremets, gâteaux, tartes, mousse, glace, sorbets… Il était d'usage d'avoir un gage si on ne mangeait pas au moins 20 plats différents. Inutile de dire que rare étaient les perdants. Au contraire, on ne nota en fait personne en dessous de la barre des 40 et Hébus établit un nouveau record en mangeant 6789 plats différents.

- Gottferdom ! Cuisinier ! J'ai faim ! Apportez-moi du rab !

- A vos ordres ! fit ce dernier en s'inclinant.

Cependant, Tuor était mécontent car le Troll boycottait les plats Correliens. Il l'engueulait donc vertement pour cet ostracisme.

- Je vais te proposer un deal, répondit Hébus. Si tu manges ça , je jure de manger tes saucisses graisseuses.

Tuor voulut protester de la qualité de ses saucisses corelliennes, mais il vit ce que Hébus lui donnait. Un scorpion vivant.

- No problem.

Et Tuor écrasa froidement son scorpion entre deux doigts, faisant éclater l'abdomen qui libéra un jus verdâtre. Il le but tranquillement, puis avala tout rond le reste de l'animal, dard compris (n'essayez pas ça chez vous, les enfants, vous n'êtes pas un Tuor).

- Il ne faut provoquer Scorpion King, fit Chen Li en éclatant de rire devant la mine déconfite de Hébus.

Tuor présenta les fameuses saucisses, accompagnée d'un Ryshcate et de whisky de la Réserve de Whyren.

- Mange, maintenant !

- Jamais !

- Et ta parole ?

- Tu n'es pas un troll, je n'ai pas à tenir ma parole avec toi.

La bagarre allait devenir sévère et Milvus intervint. Braquant son Nokia kenyan comme un flingue, il menaça Hébus.

- Mange, ou sinon…

- Nooooon ! Tout mais pas la musique de Fushigi Yuugi !

Et il avala à contre cœur les plats tendus par Tuor (assiettes comprises).

Et la vie étrange du ChouChouLand continua…

THE END

Ai-je exagéré par moment ? Je pense que oui mais d'un autre coté je pense que c'était mon but. Mais dans ce cas-là, je n'en ai pas fait de trop et donc y a pas assez de délire. J'ai donc échoué. Donc je n'en ai pas trop fait, donc ma prose est équilibrée. Donc j'ai réussit. Mal au crâne ? Tant mieux, c'était le but... >:-D

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