Une voyage de ChouChou-City :

La Vengeance du caecilien à plumes

Date Stellaire 300208.04

Enveloppé dans un manteau d'étoffe rude pour faire face aux vents chargés de sable du désert, un homme avançait seul. Son maigre bagage se composait en tout et pour tout d'un sac à moitié vide et d'un bâton de pèlerin fort ancien. Il se pressait, car la région n'était pas sure. Outre les requins des sables qui dévorait quiconque se montrait imprudent, on racontait d'étranges choses sur cette région du désert. Des histoires de démons : certains parlaient d'un serpent de feu. D'autres de démons ailés buvant le sang de leurs victimes après l'avoir fait fermenté. Rien de très rassurant, quoi. Rincedent était donc pressé de gagner la ville de Karoutrha'pè au plus vite.

- C'est quoi ce bruit ? pensa-t-il, soudain en alerte.

Mais c'était peine perdue. Le requin des sables avait surgi de nul part, effectuant un bond prodigieux pour engloutir sa proie. Rincedent se sut perdu. Il vit le film de sa vie défiler devant ses yeux, ce qui était prévisible. Il vit aussi un rayon d'énergie pur lui passer sous le nez pour faire exploser le requin ses sables, ce qui était moins prévisible. Sous la surprise, il en tomba sur le cul. Recouvert de morceaux de viscères, il se retourna et les vit.

- Oh non ! Pas eux ! pria-t-il intérieurement, même si c'était un peu tard. Pas les démons !

C'est ce qui s'appelait tomber de Charybde en Scylla. Ils étaient dressés sur leur serpent géant qui semblait endormi. Ils portaient d'amples vêtements du désert qui les recouvraient des pieds à la tête. De leur visage, on ne voyait que les deux verres teintés de leurs petites lunettes de soleil rondes. Celui qui avait tiré était armé d'une gigantesque carabine, au canon fin et démesuré, au moins 1m50. Ils étaient une dizaine et le regardaient tous. Il se releva lentement en essayant de ne pas céder à la panique.

- Bienvenue à toi, Voyageur ! fit alors un de démons, d'une voix horriblement inhumaine. Accepteras-tu l'humble hospitalité de pauvres échoués en ce monde ?

- Qwxszaerdcvftgb…

Et prenant cette réponse incertaine pour un oui, ils emmenèrent le voyageur solitaire dans le ventre de leur serpent de métal.

Une fois à l'intérieur du monstre, il vit d'autres démons, qui lui firent tout autant peur. Dont une immense créature au pelage de feu et aux yeux de prédateur qui semblait le regarder avec l'air d'un pécheur contemplant un saumon fraîchement sorti de l'eau. Une odeur étrange régnait dans cette caverne, issue apparemment de ce qu'ils fumaient. Rincedent se targuaient de connaître toutes les herbes à fumer et leurs différentes variétés, mais ils ne reconnaissaient pas cette odeur. Il doutait même que ce qui était dans leur cigare soit un végétal. Il en frissonna intérieurement.

- Noble Pèlerin, fit un des démons, pourrais-tu nos indiquer le chemin de la ville la plus proche ?

- Que faire ? pensa Rincedent. Si je les amène à une ville, ils vont sûrement la piller ou faire je ne sais quoi d'horrible. Mais si je me tais ou fait semblant de les guider, ils me tueront sûrement. Voire pire…

- Il a peur ! fit une voix de femme.

Elle était à coté de celui qui semblait être le chef et le pointa du doigt.

- Il nous prend pour des démons, Mouhahahahahahahhah !

- Si c'est pas un rire de démon, ça… Le chef ordonna alors :

- Qu'on le fasse parler !

- Maman !!!

Un démon à la longue chevelure et aux crocs démesurés lui fourra alors un cigare dans la bouche, lui faisant fumer de force.

- La moquette au Thiopenta va faire effet rapidement. Il nous dira tout.

Et sans pouvoir se retenir, Rincedent leur détailla la route pour Karoutrha'pè et celles pour une dizaine d'autres villes du pays.

- C'est parfait ! Timonier Farf ! Vous avez entendu ? Cap sur Karoutrha'pè !

- A vos ordres, Amiral.

Le RER emprunté à Lucifer se déplaçait rapidement, à environ cinq mètres sous la surface du désert. Mais celle-ci était fortement vallonnée, avec de grandes dunes et de profondes vallées. En conséquence, le véhicule des ChouChouLandais surgissait souvent du sable pour sauter les vallées, s'enfonçant comme un poisson volant dans la dune suivante. Parfois, au contraire, il se retrouvait à 30 m sous terre, franchissant un grand massif dunaire.

- Hissez le périscope ! hurla à un moment Hébus.

- Quel périscope ?

- Heuuu... Désolé. Un vieux réflexe de l'époque de Delta Pavonis.

- Ça l'a vraiment traumatisé, hein ? demanda Yagami.

- On dirait… fit Milvus.

- Vous pourriez éviter de parler comme si je n'étais pas là ? grogna Hébus.

L'humeur des ChouChouLandais était assez massacrante. Il faut dire qu'il s'était échoué sur cette planète déserte avec quasiment aucun équipement sur eux : leurs armes, quelques senseurs et le contenu de leurs poches. Et c'était tout. L' USS Lellig comme ChouChouCity étaient injoignables par communicateurs, et pourtant les étoiles indiquaient qu'ils étaient dans le Secteur de Sirius. Normalement, au moins un vaisseau aurait déjà du venir les chercher en mode automatique, mais là, ils étaient seuls. Bref, sans la présence providentielle du Bagage et de son contenu, ils se seraient déjà entre-tués.

- Karoutrha'pè en vue !

- Nous retrouvons enfin la civilisation ! s'exclama ChouChouBoy.

- L'est optimiste le Prez… grogna Calimsha. On est quand même tombés chez des préspatiaux.

- C'est vrai, on n'est pas prêt de trouver un spatioport.

Le RER s'arrêta à quelques mètres de l'entrée de la cité. Derrière ses murailles, on apercevait un incroyable enchevêtrement de minarets et de bâtiments, dominés par la masse plus lointaine, mais imposante, du Palais. Farf déploya la passerelle de sortie. C'était une bouche de RER gonflable qui permettait de regagner la surface aisément. Un petit groupe d'éclaireurs sortis, accompagnés de Rincedent qui parti en courant, sans demander son reste, sous le regard totalement perplexe des ChouChouLandais

Ignorant les têtes ahuries des habitants de la cité et le regard furibond de leur propre Président, nos ChouChouLandais pénétrèrent dans l'enceinte de la cité millénaire, et ce dans le plus grand désordre. Armés d'appareils photos, de camescopes et de portefeuilles bien remplis, ils désiraient faire découvrir à Karoutrha'pè le plus grand fléau de tous les temps. J'ai nommé le tourisme de masse.

- Magnifique, ce temple !

- Où est la taverne ?

- Hmmmm… Mignonnes ces indigènes.

Ils s'égaillaient ainsi aussi bien dans les grandes artères que dans le lacis de ruelles de la vielle ville. Mais cette attitude et ces remarques ne furent guère au goût des autochtones, qui protestèrent et huèrent les touristes ignorants. Devant tout ce tumulte, les forces de police locales se dépêchèrent d'intervenir et Farf se retrouva face à un gigantesque soldat basané armé d'un cimeterre à l'allure redoutable.

- Excusez-moi, mon brave, pouvez-vous m'indiquer une bonne taverne, que je puisse découvrir vos boissons locales qui, nul doute, me raviront l'âme et le gosier ?

- Infidèle ! Oser ainsi braver nos Saints Interdits. Je vais te livrer aux prêtres qui vont te couper la tête !

- Mais qu'est-ce que j'ai dit ? fit Farf en évitant le cimeterre de son adversaire.

- Tu vas mourir !

- MELON-BAGO KIIIIIIICK ! hurla Farf, se mettant en boule pour assommer le soldat.

Regardant autour de lui, il vit que les autres n'étaient pas épargnés par la soldatesque. Ori, qui avait zieuté d'un peu trop près une beauté locale, se trouvait poursuivi par deux soldats, sans compter les frères de la jeune fille, fort désireux de regagner l'honneur la famille. Hébus jouait aux quilles avec un régiment, Milvus avait entamé un duel, Chen Li et Yagami étaient poursuivies par des harpies qui leur reprochait leurs "tenues indécentes". Calimsha faisait jaillir des éclairs de magie de contrebande. Tuor se faisait traiter de démon poilu. T-Citron s'était lancé dans un discours de conversion à la joie Aphraellienne. Bref, c'était un beau bordel, comme d'habitude.

- Mais on voulait juste boire un verre, fit Farf. Oh putain, cong !

Mais c'était déjà trop tard. L'irruption de cinglés pareils dans une ville frappée par la rigueur morale et le fanatisme religieux ne pouvaient être qu'explosive.

La totalité des prêtres et des gardes royaux était venus combattre les infidèles et étaient en train de se faire laminer. Mais la foule, fort antipathique au départ, commençait à changer d'avis grâce aux généreuse distribution de Do Not Touch organisés par T-Citron.

- Vas-y, Tsunami, c'est le moment, fit Soso.

- Pourquoi moi ?

- Parce que c'est ton tour !

- Grmmblf !!

Et sous les yeux ébahis de la foule, il déploya ses ailes et scanda :

- Au nom de la Seule Déesse, je vous ordonne de mettre à bas les anciens cultes, et de vous aimer ! De cesser ses coutumes sanguin… Putain, ils m'écoutent ou non ?

- Non, ils sont déjà tous partis au palais. On dirait qu'un agitateur local, fort opportuniste ma foi, leur a proposé de le mettre à sac.

- Scrogneugneu ! Gâcheur de prestation, va !

La foule, labourant les restes de l'autorité locale, se ruait vers le palais ancestral des Sultans de Karoutrha'pè. Le Sultan, qui de son coté avait de très bons messagers, était déjà en train faire ses bagages, mais il était trop tard. La foule assoiffée de liberté (et de sang) le surprit dans ses appartements particuliers en train d'amasser ses bijoux. La sentence fut immédiate : la pendaison par les oreilles au-dessus de l'entrée principale de son Palais. Au même moment, ChouChouBoy, assis sur un tonneau, philosophait sur le sens de son existence.

- Il y a quelque chose de pourri dans la République du ChouChouLand ! marmonnait-il en tenant la tête d'un ex-prètre dans la main.

Néanmoins, le pillage du Palais se poursuivait par la population déchaînée. Les ChouChouLandais ne pouvait pas faire grand chose, à part former un commando pour protéger du pillage la partie la plus précieuse du Palais : le harem. Et c'était déjà un sacré boulot.

- You shaaaaall nooooot paaass !! hurlait Ori en assommant les pillards avec un bâton.

Ce ne fut qu'une fois la nuit tombée que les combats cessèrent. Les habitants, tous convertis à la doctrine de la Carpette Indienne d'Aphraelle, faisaient la fête pour la première fois de l'histoire millénaire de la cité. Les boissons coulaient à flots, on dansa, on chanta et la natalité connut un bond spectaculaire neuf mois plus tard. Grâce à ce nouveau dynamisme, la ville connut une période de prospérité inédite, et devint le plus grand carrefour commercial de tout le continent. Ce qui réveilla la jalousie et l'envie de nombreuses autres cités, mais leurs armées se heurta au zèle des guerriers de la Très Sainte Aphraelle. En dix ans, tout le continent dépendait de l'Empire de Karoutrha'pè, devenu la plus grande et la plus riche des villes de la planète.

Mais revenons à nos moutons… Euh non, nos ChouChouLandais. Sans hésiter, ils s'étaient installés dans le Palais et avaient déballé leurs petites affaires. Le RER était garé sous le palais et tous était heureux de quitter son exiguïté pour les vastes chambres du Palais. Sans compter le harem.

- C'est toujours émouvant de libérer une cité ! fit Milvus, les cheveux flottant au vent, en contemplant la ville du haut d'une terrasse.

Malgré la distance, les bruits de la nouba à tout casser qui se déroulait en bas montait jusqu'à lui. Cela faisait un beau concerto à faire pleurer n'importe quel fidèle d'Aphraelle.

- C'est vrai ! fit Hébus en se mouchant dans un soldat à moitié mort.

- Tu es trop émotif. Viens, mon ami, allons boire quelques tonneaux de vin de sang !

- Snif ! Bonne idée !

Et ils rentrèrent mettre à exécution cette judicieuse suggestion sous le regard désabusé de ChouChouBoy. Chen Li avait beau essayer de le faire sourire, il était excédé.

- On est pas venu ici pour conquérir, merde !

- Et alors ? faisait sa bien aimée en lui mettant un verre de Bière Romulienne sous le nez. On n'a pas fait exprès, c'est pas grave. Et puis, tous ces gens on l'air bien plus heureux maintenant.

- Mouais… Totalement inconscients, ces ChouChouLandais. On est coincés on ne sait où, et ils ne pensent qu'à une chose, faire la fête !

- Pourquoi ? On a autre chose à faire ?

- …

Date Stellaire 300208.16

Deux semaines s'étaient presque écoulées depuis la prise de Karoutrha'pè. Les ChouChouLandais s'étaient parfaitement habitués à la vie de palais et oubliaient peu à peu qu'ils devaient rentrer chez eux. Par exemple, là, ils assistaient à une compétition de golf entre les bestioles du pays. Médor menait pour le moment, mais le score était très serré. Azraël avait le rôle de l'arbitre et Hébus avait conçu le terrain.

- Vas-y mon Norbert !

- Allez Médor !

- Go go go, Brutus !

L'ambiance était donc plus que gaie. Les spectateurs, pour mieux voir les golfeurs, avaient organisé une " Mad Tea Party ". Bien sur, ils avaient mis un peu de Do Not Touch dans leur thé. Enfin, plutôt du thé dans le Do Not Touch. Ou pour être vraiment exact, ils avaient mis trois feuilles de thé dans un gros tonneau de leur boisson préférée… Mais bon on ne va pas chipoter pour si peu.

- Toujours pas de nouvelles de nos vaisseaux ? demanda ChouChouBoy à Hébus, entre deux gorgées de "thé".

- Aucune… On ne détecte strictement aucune communication radio ou subspatiale ici.

- C'est gênant. Un brouillage ?

- Possible.

- Ce qui indiquerait que quelqu'un ne veux pas nous voir partir d'ici. L'heure est grave.

- Meuh non  ! fit Farf. On est pas bien, ici ?

- Là n'est pas le problème. On a laissé ChouChouCity garé en double file… On a intérêt à rappliquer vite fait pour ne pas se payer une amende salée.

- En effet, c'est embêtant, huhuhu, fit T-Citron en se roulant par terre de rire.

Bref, vautrés dans le luxe, il y avait de quoi oublier tout le reste, en particulier que le contact avec les Dieux avait été rompu. Les trois anges auraient du être catastrophés, mais ce n'était pas le cas.

- La vie est belle… songeait Soso en mangeant une grappe de raisin, assis sur un toit du Palais.

- Tout ceci est parfait, renchérit Tsunami.

- On a le plein de moquette, c'est le plus important ! conclut Milvus.

- WUIWUWIUIWUIWWUIUIWI !!! fit tout le monde en un bel ensemble.

Mais cette ambiance festive ne pouvait durer bien longtemps. Déjà de gros nuages noirs s'amoncelaient à l'horizon et s'approchaient de l'antique cité de Karoutrha'pè. Le tonnerre commença à gronder et le vent se leva. La nature avait un message à faire passer aux ChouChouLandais et ne lésinait pas sur les moyens. Surtout dans une région désertique qui n'avait guère l'habitude de la pluie.

- Hè les mecs, z'avez pas l'impression que cet orage vient sur nous drôlement vite ? remarqua Soso.

- En effet c'est curieux, fit T-Citron.

En quelques secondes, tout le monde était trempé et Hébus au bord de la crise d'apoplexie. Non seulement il était trempé, mais pire, son terrain de golf idéal avait été transformé en champ de boue, tout juste bon à servir de terrain d'entraînement pour des commandos.

- C'est quoi, cet orage ? fit Ori.

- C'est Aphraelle qui est de retour ! Elle est furax contre nous.

- N'importe quoi…. fit Calimsha.

- SILENCE, ETRE IMPIE !!! fit une voix venue du ciel.

- Heu… Aphraelle, c'est toi ? demanda Tsunami. Tu as une drôle de voix.

- A mon avis, c'est un autre Dieu, fit T-Citron.

- C'EST LUCIFER, BANDES DE DEBILES !!

- Qu'est ce que je disais ?

- Bon, c'est quoi le problème, Luci ? demanda Milvus.

- REVENEZ, ON A BESOIN DE VOUS, C'EST LE BAZAR ICI. ON A ETE ATTAQUE PAR… *crouic* *zouic* *blic*

- Lucifer ? On te reçoit mal. T'es dans un tunnel ?

Mais Lucifer ne répondit pas. Ils virent juste un message cabalistique en lettre de feu dans le ciel :

quits : Lucifer (Satan@w15-12-1-256-astilouth-net.ast) (Ping timeout)

Puis l'orage disparu aussi vite qu'il était venu et le soleil reprit ses droits.

- Hmmm hmmmm. Inattendue, comme situation, commenta Milvus.

- Branle-bas de combat ! hurla en même temps ChouChouBoy. Faut quitter cette planète !

- Comment ?

- Je veux pas le savoir ! Trouvez !

- Bon, j'ai compris, je retourne essayer de réparer cette épave de RER, fit Tsunami. T-Citron, Farf, vous venez ?

- OK…

S'il fonctionnait encore à peu près en mode souterrain, le véhicule infernal bariolé ne fonctionnait plus du tout dans l'espace. Mais avec le black-out sur les communications, c'était le seul espoir de quitter cette planète certes accueillante, mais qui n'en restait pas moins étrangère.

- Mais tu vas marcher, saleté d'engin !!

- SBAAFF ! PAF ! PLAF !

A grand renfort de coups de marteau, les trois joyeux réparateurs essayaient de faire marcher l'étrange machine, mais ne réussissaient guère qu'à faire beaucoup de saletés. D'où la présence des quatre balayeurs du pays. Ce fut ainsi que le drame arriva : Farf recula pour avoir une meilleure vue sur ces réparations et se prit le pied dans le balai de Miles Teg. Il s'affala de tout son long sur le Bashar en hurlant des insultes fremens. Tapadamis crut qu'on en voulait à son balai Jaffa, paniqua et commença à tirer dans tous les sens.

- Rhaaaaa !!! fit Tsunami. Mon panneau de commandes !

En deux temps, trois mouvements, les importuns furent expulsés du RER, puis enfermés dans une salle du Palais.

- Ils ne causeront plus de problème, fit Milvus en entrant dans le RER. Hébus les surveille.

- Ils ne toucheront ni au RER, ni au harem, ajouta Ori.

Ce dernier s'ennuyait ferme sans son éternel compère Farf et était venu lui amener quelques bonnes bouteilles. Pas assez discrètement d'ailleurs, car Yagami, Tuor et Calimsha étaient venus aussi.

- Mais bon sang, on peut pas être tranquille ??? hurla Tsunami, excédé. On doit aller secourir les Dieux !!

- T'entends ce que tu dis ? On est que des mortels ! Si Aphraelle et les autres sont à ce point dans le pétrin, mieux vaux se terrer ! fit Tuor.

- Mauviettes, ces Dieux, ajouta Calimsha en tapant sur un appareil qui traînait.

- Rhaaaa !! T'as fait grillé ce relais intershunt !

- Ah bon ?

- Merde ! Ça va exploser !

L'explosion faillit crever les tympans de Soso et le faire tomber de son arbre. Se précipitant sur place, un épais rideau de fumée se dressa devant lui.

- Merde ! Ils y sont pas allé de main morte !

Un énorme cratère avait remplacé la cour du Palais.

- Si c'est encore Calimsha, je vais le tuer ! hurla ChouChouBoy.

Le problème, c'est qu'il n'a pas l'air de rester grand chose d'eux.

- Mmmm fit Chen Li. Mon tricordeur détecte de nombreux résidus subspatiaux. Ce n'était pas une explosion.

- Quoii ! Un grand boum, et puis hop ! Un cratère. Tu appelles ça comment ?

- C'était une faille spatio-temporelle.

- Je croyais qu'elles ne pouvaient plus exister depuis le Troisième Impact ?

- Bien sur que si. Elles sont juste limitées à notre univers. Celle-ci n'a pas du dépasser les limites de notre Galaxie.

- Charmant… Et ils sont où, alors, mes sujets ? Et le RER ?

- Alors là… Aucune idée. Ils sont très loin, c'est tout ce que je peux dire.

ChouChouBoy jaunit à vue d'œil en entendant cette conclusion de sa bien-aimée.

- Mais c'est pas vrai ! Déjà qu'on était pas dans la merde. On va rester combien de temps sur cette planète, nom de zut !

- Vous avez vu ? On dirait que des souterrains ont étés mis à jour par l'explosion, la faille ou quel que soit le nom que vous donniez à ce qui nous est tombé dessus.

Ils descendirent voir ces cavités d'un peu plus près et découvrirent que d'étranges lumières courant dans des rigoles sculptées sur les murs.

- De la Old Technology , fit ChouChouBoy. Pourquoi ne suis-je pas étonné ? Bon, ben on va explorer ce trou à rats.

- Est-ce vraiment le moment de faire de l'archéologie ?

- Maintenant que le RER est perdu, c'est notre meilleure chance de progresser. Qui sait, on va peut-être découvrir la source du brouillage qui entoure cette planète. Ou encore mieux, un téléporteur !!

- L'espoir fait vivre….

Milvus se réveilla avec l'impression tenace que ses pieds avaient échangé leur place avec ses oreilles. Il se releva difficilement, regardant autour de lui mais ne voyant que du brouillard sombre parsemé de particules étincelantes. Puis sa vue lui revint petit à petit et il put voir trois de ses compagnons, apparemment dans le même état que lui.

- Tout le monde est vivant ?

- Plus ou moins, apparemment.

Ils étaient seulement quatre : Milvus, Calimsha, Tsunami et Yagami. Leurs vêtements étaient un peu sales, mais ils étaient indemnes.

- Il va falloir s'organiser, on a pas grand chose sur nous. On capte quelque chose avec nos communicateurs ?

- Que dalle…

- Bon, voyons, où diable est-on ?

Regardant autour d'eux, ils virent des murs crasseux à la peinture écaillée. Les vitres elles-mêmes étaient grisâtres et on voyait à peine à travers. Apparemment, ils étaient au milieu d'une grande ville aux bâtiments de style moderne, assez moche. Une faible pluie rendait le tout particulièrement déprimant.

- Mouais… fit Calimsha. On est assez loin de Karoutrha'pè, à mon humble avis.

- On a changé de planète ajouta Yagami. On est sous une gravité de 10.12 au lieu de 9.73.

- Pas étonnant que je me sente lourd et fatigué… grogna Tsunami.

Ils partirent explorer le bâtiment, en particulier pour trouver la sortie, car il ne ressemblait pas à une taverne. Ils essayèrent la première porte qu'ils trouvèrent, un grand machin déglingué à deux battants.

- Merde ! On est dans une Fac !

En effet, ils étaient tombes dans un vaste amphi vide de tout étudiant.

- Hiiiik ! Barrons-nous de là !

Mais sortir d'une fac n'était pas chose évidente. Ce genre d'endroit ayant la fâcheuse tendance d'avoir été conçu par un architecte fou, et ce n'est pas un hasard si Dédale est le plus célèbre des architectes. Les escaliers commençaient au deuxième étage, les couloirs finissaient en cul de sac, les portes poussaient n'importe ou…

- Rhaaaaaa ! J'en ai marre ! FIIIIREBALL !!! hurla Calimsha.

Il creusa ainsi un gros trou dans le mur le plus proche, permettant aux quatre égarés de sortir du bâtiment. Mais ils n'étaient pas au bout de leur peines, les jardins du campus étant tout aussi étranges. Ce ne fut qu'au petit matin qu'ils purent enfin trouver la ville, non sans avoir du assommer un gardien trop zélé.

- J'ai une mauvaise nouvelle… fit alors Yagami. Mon tricordeur a fini d'analyser la carte du ciel. On n'est pas dans le Secteur de Sirius…

- Quoi ? Mais et le garde ?? Il était humain que je sache ! fit Tsunami.

- Non, il devait être xyvagagarien !

- Mais, je croyais qu'ils se cachaient sous un grand manteau, ceux-là !

- De toute évidence, on est sur une colonie perdue, donc en pleine ère préspatiale.

- Et on est sans communicateurs, ni vaisseau, ni Bagage, sur cette planète attardée…

- Oui.

- On n'est pas dans la merde…

Pour explorer ces fameux souterrains, on avait besoin de tout le monde. Le Prez et les autres allèrent donc chercher Hébus et les balayeurs, ainsi qu'un bon équipement. Ce ne fut qu'ensuite qu'ils entrèrent dans les profondeurs de la terre.

- Tout le monde est prêt ?

- Ouais !!

Lampe de poches dégainées et fouets à la ceinture, les hardis explorateurs s'avançaient dans un couloir sombre aux murs moisis et fendillé. Une faible lumière s'échappaient des rainures de la paroi, qui dessinaient de complexes dessins à mi-chemin entre les figures de Nazca et un schéma de circuit imprimé. Un décor typique de colonie perdue quoi. A croire que les anciens humains avaient tous eut le même architecte.

- Où elle est, Lara ? demanda THL 1138.

- La ferme, toi ! fit Hébus en dégainant sa massue.

Mais le balayeur devait avoir quelque don de prescience car une rousse à natte, bien armé dans tous les sens du terme, déboula d'un couloir et commença à canarder nos explorateurs en herbe.

- Merde ! Tous à couvert !

Un joli gun-fight se déchaîna pendant quelques secondes, puis la féminine apparition disparut aussi vite qu'elle était apparue.

- Vraiment étranges, ces ruines.

Désormais sur leurs gardes, les ChouChouLandais progressèrent un peu plus lentement, leurs armes pointées tout autour d'eux. Une lumière au bout du couloir indiquait qu'ils allaient bientôt déboucher dans une grande salle souterraine.

- Soso ! Miles ! En avant ! ordonna Hébus.

- Roger ! fit Soso.

- Boucherie Roger ! fit Miles.

- Mais c'est pas vrai… se désola ChouChouBoy.

Quelques secondes plus tard, leur rapport grésilla sur les communicateurs.

- RAS ! La salle est clean.

- Bien reçu !

Et ils quittèrent le sombre couloir pour découvrir une salle immense, brillamment éclairé et siège d'une bien étrange machine. D'immenses rouages cliquetaient, des fluides colorés circulaient dans des conduits transparents, des lumières clignotaient. C'était immense, et visiblement très élaboré. La complexité des mécanismes leur donnait le vertige et il fallait éviter de suivre les mouvements des rouages pour ne pas choper de migraine.

- Mais c'est quoi ce truc ?

Date Stellaire 300208.17

T-Citron se réveilla avec la silhouette visiblement inquiète du Bagage au-dessus de sa tête. Il se releva avec une sérieuse migraine et vit Farf, Ori et Tuor non loin de lui. Ils avaient l'air d'être dans le même état que lui. Les quatre joyeux lurons virent qu'ils étaient dans un champ, loin de toute habitation. Ils faisaient chaud et la végétation indiquait que ce n'était pas du à la saison.

- On dirait qu'on est en plein sur l'équateur.

- Tant mieux, pour une fois on aura pas besoin de voler de vêtements.

Le ciel était dégagé, ils constatèrent rapidement ce que Yagami avait mis du temps à découvrir en raison des nuages.

- Bon, on fait quoi ?

- Y a des lumières là-bas, on va voir ?

- Faut bien commencer quelque part…

Et la petite troupe se dirigea vers ces lointaines lumières qui se révélèrent être une petite bourgade dotée de l'élément le plus important à leurs yeux : une auberge. Voyant que le patron n'était pas du genre curieux, ils sortirent quelques joyaux pour payer de quoi s'amuser.

- Pas mauvaise cette boisson locale, fit T-Citron devant un breuvage noir, chaud et légèrement corrosif.

Dans un coin du bar, il y avait une télé qui passait des informations locales en permanence.

- Apparemment, ils vont lancer un prototype de vaisseau interstellaire demain soir, fit Farf.

- Et la base est à peine à quelques kilomètres de cette auberge, ajouta Tuor en sirotant un liquide brun à base de plantes et de fruits.

- Vous pensez à ce que je pense ?

- Ouiiii !

- Ce n'est guère honnête, mais il faut bien rentrer chez nous. Et on les dédommagera…

Devant toutes ces joyeuses perspectives, chacun but plus que de raison et ce fut le patron qui dut porter nos quatre fêtards dans leurs lits respectifs, où ils dormirent comme des bienheureux dans de beaux draps propres et doux. Après tout, ils avaient loué la suite royale.

Le jour se levait sur la cité de Selle-Rirave et les échappés de la fac étaient trempés. Sans fric ni quoique ce soit de valeur, ils erraient dans la ville, sans but. Grâce à un journal local ramassé par terre sous l'œil réprobateur des passants bien habillés, ils avaient pu voir qu'ils étaient sur un monde sortant à peine de l'ère préspatiale. Inutile de chercher une banque où effectuer un retrait sur un des nombreux comptes cachés de l'un d'entre eux.

- Qu'on ne puisse pas se tirer d'ici rapidement, à la limite c'est acceptable, faisait Milvus. Mais sans fric, c'est catastrophique !

- Je ne peux même pas me battre pour en gagner un peu, ajouta Yagami. Ils exècrent l'exercice physique ici ! Pas de combats, même clandestins !

- Respect des indigènes où pas, fit Tsunami, je propose qu'on braque discrètement une banque avec la magie, et puis on se barre dans un paradis fiscal un peu plus chaud que cette ville ! Atchoum !

- Mouais… grommela Milvus. Je suppose que c'est mieux que de ne rien faire.

Justement, comme s'il avait entendu cette conversation, un camion blindé de la Brinks locale surgit, roulant tranquillement vers une banque. Tsunami marmonna quelque chose, mais s'arrêta vite et jura comme un charretier.

- ***** de ***** de *******. La magie marche po !

- Rhaaaaa, cette magie divine, toujours à bugger, railla Calimsha. Regardez faire un vrai pro.

Mais malgré tous ces efforts, il ne put avoir l'air d'autre chose que d'un prestidigitateur raté.

- Je peux vous aider ? demanda alors un grosse voix.

Se retournant, les quatre larrons virent la face peu avenante d'un immense policier barbu.

- Heuuuu…

Mais on n'aimait guère les excentriques et les vagabonds, à Selle-Rirave. N'ayant pas de papiers, ils se retrouvèrent embarqués dans le panier à salade avec une pute sur le retour et un clodo puant à trois kilomètres. Puis une fois au poste, on les jeta sans ménagement dans une geôle aseptisée.

- Arrêtés pour vagabondage ! Quelle honte pour nous ! se lamentait Milvus, agrippé au barreaux.

Chen Li, suivi du reste des archéologues du dimanche se rapprochèrent de la mécanique géante en empruntant un pont de cristal. En dessous coulait une rivière de liquide bleu fluorescent. La machine produisait de nombreux sons, mécaniques et électroniques, produisant un étrange mélange de sons modernes et anciens.

- Je me demandes ce que c'est.

- Un téléporteur !

- Un relais radio !

- L'émetteur de Radio fruits de mer , 106.huitres !

- Une cafetière…

- Vous avez fini de dire des conneries ?

Une fois le pont traversé, Chen Li découvrit un immense piano entièrement fabriqué avec des ossements humains. Sans hésiter, elle s'installa et commença à jouer l'hymne funèbre avec maestria.

- Heu ? Tu vas bien ? fit ChouChouBoy, stupéfait.

Mais il vit avec horreur que sa compagne était en transe. Ce n'était pas une lubie de sa part si elle jouait du piano, elle était apparemment possédée par quelque chose.

- Gottferdom ! Qu'est ce qui se passe ?

Au fur et à mesure que Chen Li jouait, la salle tremblait le plancher, s'effondrait par morceaux et les ChouChouLandais étaient acculés

- Il faut la faire arrêter ! Sinon on va y passer.

Mais la First Lady, imperturbable, continuait à jouer, bien que tout le monde soit en train d'essayer de la décoller de son siège. Hébus, toujours adepte des destructions massives, commença à abattre sa massue sur le piano, faisant voler des petits bouts d'os un peu partout. La musique commença à être discordante, au fur et à mesure que les notes devenaient indisponibles. Mais le plancher ne s'effondra que plus vite.

- Au secours ! hurla Hébus. Je suis sur que j'entends de l'eau clapoter, là-dessous !

Mais Chen Li accéléra et arriva au bout de son morceau au moment précis où tout le plancher disparaissait, entraînant avec lui les ChouChouLandais.

A l'auberge du cheval édenté, Ori et les autres émergeaient lentement après leur fiesta de la veille. Voyant l'heure, ils se dépêchèrent de quitter l'auberge (en payant, pour une fois) et d'emprunter un véhicule (en oubliant de payer par contre là) pour rejoindre la base spatiale voisine. Planqués dans une colline verdoyante, ils examinèrent les lieux à la jumelle et décidèrent d'un plan d'action.

- Bon, c'est une vraie forteresse, fit Ori, alors on met nos tenues de camouflages actifs et on s'approche discrètement du prototype.

- OK !

Aussitôt dit, aussitôt fait, les quatre pirates de l'espace et le Bagage faufilèrent discrètement entre des gardes compétents, mais ne pouvant pas les voir pour arriver au pied du vaisseau-fusée.

- Mais c'est un tas de ferraille !!! s'étrangla Farf. Je peux pas piloter ça !

- T'inquiètes, les antiquités, c'est mon rayon, fit Tuor. Je m'en charge

Assommant les pauvres astronautes qui venaient de rentrer dans leur beau vaisseau, ils enfilèrent leurs combinaisons et s'installèrent dans le cockpit de la chose. Il était dirigé vers le ciel et les sièges étaient donc inclinés à 90°.

- Très primitif, ce machin… fit Tuor.

- Je croyais que c'était ton rayon… répondit T-Citron.

- Relax, je peux piloter ça. Met dans un tel cas des mesures spéciales s'imposent. C'est la tradition.

- Ah bon. Quoi ?

- Ça ! fit Tuor en mettant un morceau de hard-rock à fond sur son lecteur mp3.

- Yeah !

Et sans attendre la fin du compte à rebours, Tuor mit le gaz et le vaisseau fila vers l'espace comme un dingue, plaquant les ChouChouLandais à leur siège.

- Yihaaaa ! fit Farf. On quitte cette planète de bouseux ! A nous l'espace !

Mais le vaisseau vibrait vraiment beaucoup. Pourtant ils avaient fini le plus dur. Ils étaient en orbite autour de la planète, libérés du puits gravitationnel.

- C'est moi, où ce vaisseau tombe en morceaux, fit T-Citron avec un sourire forcé.

- Meeeeeerde !

Au moment où ils se croyaient morts, le vaisseau se disloquant autour d'eux, un faisceau de transfert les happa et ils se retrouvèrent dans une salle de téléportation standard. Une magnifique elfette en uniforme de la Flotte ChouChouLandaise étaient aux commandes. Se tournant vers Ori, elle les accueillit en, disant :

- Bienvenue à bord de l' USS Azalyn , Capitaine !

Dans leur cellule propre mais horriblement humide, Milvus et les autres se morfondaient. Sans papiers d'identité, ils étaient catalogués comme gens très suspects et n'avaient donc quasiment aucune chance de quitter légalement la prison. Quant à s'évader, cela leur semblait peu évident, sans armes, argent, magie ou moquette…

- Atchoooum ! Vous pourriez au moins nous mettre le chauffage !

- Silence ! fit le gardien. C'est bientôt l'heure du lancement du Phœnix .

Apparemment, ils accordaient beaucoup d'importance à cette fusée au look étrange, car ils avaient amené la télé dans la salle des cellules, pour permettre aux prisonniers de vivre son décollage en direct. Policiers comme malfaiteurs étaient plongés dans la même extase béate devant le poste. Sentant bien que le contraire les rendraient encore plus suspects, nos quatre ChouChouLandais les imitèrent avec zèle. Ils avaient assez d'ennui comme ça.

Le comte à rebours en était à -20 minutes quand la fusée se mit vrombir et émettre une importante fumée au niveau des tuyères.

- Merde ! Qu'et ce qui se passe ! fit un gardien.

La situation fut alors très confuse, l'image devint chaotique à l'écran, visiblement filmée à l'épaule. Scientifiques comme membres de la sécurité semblaient complètement paniqués, courant en tout sens. Puis un peu de calme revint et un journaliste hystérique prit la parole.

- Très chers téléspectateurs, c'est invraisemblable ! Il semble que le Phœnix ait été … volé ! Les quatre astronautes triés sur le volet pour cette mission ont été retrouvés inconscients et dépouillé de leur combinaison spatiale. Il semblerait aussi que…

En effet, tandis que le présentateur continuait son laïus, on voyait en arrière plan les quatre astronautes en pyjamas en train de maudire les voleurs tout en leur hurlant vers le ciel la liste exhaustive des insultes connues sur la planète. La fusée, elle, continuait sa trajectoire vers le ciel en zigzaguant curieusement.

- C'est marrant, ce voleur, il pilote comme Kettch, fit alors Tsunami.

- Chuuuuut ! firent les autres.

Mais il était déjà trop tard, les indigènes avaient entendu et dans leur fureur bien légitime, semblaient près à faire des conclusions hâtives, quoiqu'en vérité, parfaitement vraies.

- Ces étrangers connaissent les voleurs ! Ce sont leurs amis !

- A mooort ! scanda en un bel ensemble gardiens et prisonniers, tout en se ruant sur les quatre ChouChouLandais pour les lyncher.

La chute fut longue, très longue, et tout le monde fut content d'avoir de l'eau en bas pour amortir la chute. Sauf Hébus, évidemment.

- Rhaaaaa ! Encore de l'eau ! Si je tenais le scénariste, je lui tordrais le cou.

- Qu'est ce qu'il raconte ? demanda Bibi.

- Le pauvre, fit Homère. Le contact avec de l'eau lui a fait perdre la raison.

Néanmoins, il lui en restait encore assez pour nager (oui, vous avez bien lu) vers une petite plage de sable fin. Enfin, en réalité, c'était de la poussière d'os, mais on ne va pas faire les fines bouches…

- On est où ? demanda Chen Li, redevenue normale.

- Apparemment, on est tombé dans un piège grossier, fit ChouChouBoy. Un machin t'a hypnotisé pour te forcer à l'activer.

- Super…

Maintenants échoués sur une grève souterraine, les explorateurs cherchèrent à sortir de ce trou. Mais le lac souterrain était entouré de hautes parois et il n'avaient pas de quoi repartir par là où ils étaient arrivés.

- Bon, je détecte une cavité de l'autre coté de cette paroi, fit Chen Li, tricordeur à la main. Faut la faire sauter.

- Je m'en occupe, fit Soso.

Dégainant son épée bâtarde, il balança un Deamon Phase qui fora un beau trou bien net dans la paroi.

- Et voilà  !

- En avant, fait bien trop sombre ici.

La salle suivante était plus petite et se transformait peu à peu en un étroit couloir. Il fallut marcher en file indienne, et Hébus devait se baisser pour ne pas se cogner aux stalactites.

- Surveillez les balayeurs, je ne veux pas de gag, fit ChouChouBoy.

- OK, je les fait passer devant, fit Hébus.

- NOOOOON !

Mais il était déjà trop tard : les balayeurs déclenchèrent un piège, le plancher bascula sur 15 mètres de couloir, et tout le groupe disparut dans un étroit tunnel souterrain.

Rejoignant la passerelle, le Capitaine Ori fit des compliments à toutes les elfettes qu'ils croisaient. Tuor et T-Citron étaient perplexes, mais Farf semblait au courant.

- En fait, comme l' USS Straton était en train de prendre la poussière dans un coin, Ori l'a récupéré, remis en service et a demandé à Milvus s'il pouvait le prendre.

- Et il a dit oui ??

- Il a dit exactement : tu ne le mérites pas, mais de toute façon, tu es un capitaine né, alors, je te le file, et baste !

- Et l'équipage d'elfettes ?

- Ben, pour la même raison que le changement de nom. C'est un vaisseau dont le capitaine est Ori et dont je suis l'officier en second.

- Je vois….

Une fois à la passerelle, une autre sublime elfette lui céda le siège de commandement.

- Félicitations pour votre idée de voler ce tas de ferraille, capitaine. Nos senseurs avaient des problèmes de calibrage et sans cela, nous aurions eu du mal à vous trouver.

- Tu savais que ce vaisseau était là ? fit T-Citron, abasourdi ! Tu es un génie !

- Non. Je savais même pas qu'il avait quitté la Base Kassad…

- Capitaine, nos senseurs ont pu détecter grâce à leur calibrage quatre ChouChouLandais sur la planète.

- Mmm. Téléportez-les directement sur la passerelle.

Milvus, Yagami, Calimsha et Tsunami se matérialisèrent devant eux, une expression paniquée sur le visage. Qui se transforma bien vite en un intense soulagement en voyant où ils étaient.

- Fuiii ! C'était moins une, firent-ils d'une seule voix.

- Bienvenue à bord du Soyo… Euh, je veux dire, de l' USS Azalyn  !

Le conduit était long, très long. Il se tortillait dans tous les sens, couvrant Hébus et les autres de quelques centaines de bleus. Gauche, droite, haut, bas… Impossible de savoir où il se dirigeait. Hébus s'était évanoui, car la moitié de l'étroit tunnel était rempli d'eau. Finalement, la rivière se transforma en cascade et tout le monde tomba dans un immense lac souterrain.

- Gottferdom !! fit Hébus en émergeant. Quel est l'architecte qui m'a mis autant d'eau dans ces ruines, que je le farcisse avec des pommes !

Mais il vit que tous les autres regardaient fixement quelque chose derrière lui. Il se retourna donc et fut estomaqué. Un immense galion pirate se trouvait là, parfaitement conservé dans cette caverne situé à au moins 2000 m sous le niveau du sol.

- Qu'est ce que ce machin fait là ? demanda Soso à haute voix.

Bien entendu, personne ne pouvait répondre. Ils se contentèrent de nager jusqu'au navire et de grimper dessus.

- Ohé, du bateau, y a du monde ? hurla ChouChouBoy.

- Ça m'a l'air désert, fit Chen Li

Entrant dans le gaillard d'arrière, ils découvrirent l'équipage au grand complet, attablé devant un festin un peu défraîchi. A bien y regarder, l'équipage lui-même était défraîchi, puisque réduit à l'état de squelettes souriants.

- Sont morts de quoi, a votre avis ? fit Soso. Indigestion ?

- Possible… fit Hébus en voyant le contenu des assiettes.

Explorant le reste du galion, ils ne découvrirent pas d'autres squelettes, mais un grand coffre en bois exagérément travaillé.

- Un trésor, on a trouvé un trésor ! hurlaient les balayeurs, surexcités, en sautant tout autour.

- Du calme, du calme, fit Chen Li. On va l'ouvrir.

- Faudrait crocheter cette serrure, dit ChouChouBoy.

- Pourquoi faire ? fit Hébus en arrachant le couvercle du coffre.

Et sous les yeux ébahis des huit explorateurs, le coffre se révéla rempli de grandes pièces d'or frappés d'un crâne visiblement non humain.

Date Stellaire 300208.25

L' USS Azalyn , après plus d'une semaine d'errances, arrivaient enfin dans le secteur de Sirius. Les elfettes avaient bien pris soin des ChouChouLandais, et la bonne humeur était générale. Enfin, sauf Yagami qui n'avait trouvé d'elfes mâles que dans les cuisines (et pas devant, mais dans les casseroles).

- Nous arriverons dans le système de Bio-Kimia III dans approximativement dix heures, Capitaine Ori, fit une ravissante elfette brune aux yeux verts.

- Parfait !

La technologie humaine (enfin, ChouChouLandaise) étant ce qu'elle est, il aurait fallu des années au vaisseau pour revenir vers le Secteur humain. Mais heureusement, un mystérieux allié avait aidé l'équipage à trouver les trous de vers qui parsemaient la galaxie. Ce qui expliquait sa présence dans le secteur Xyvagagarien. Et son retour rapide.

- Je vous avais dit que je connaissais tout !

- Oui on avait compris, fit Yagami, passablement énervée.

L'allié mystérieux était un étrange personnage, de taille moyenne, très maigre et affublé d'une étrange robe de magicien taché de restes de viande de dragon. Une amulette très laide représentant Rhahd Ïbeur, dieu de la fécondité chez les collemboles nains, pendait à son cou. Il se faisait passer pour un important négociant d'Astilouth, achetant et vendant des quantités improbables de marchandises aux Dieux. Mais, bien que ses compétences en magie divine et non divine soient non négligeables, il n'était probablement qu'un ange recalé qui survivaient de petites magouilles.

- Je détecte un vaisseau en approche, annonça une autre elfette.

- Sur écran !

Le vaisseau non identifié apparut alors sur l'écran géant, mais il avait une forme étrangement familière. Il était en très mauvais état, avec la coque percée de trous, se détachant par morceaux, les nacelles éteintes et les hublots noirs. Il avait l'air mort, mais il se déplaçait, se dirigeant rapidement sur eux.

- Impossible ! fit Milvus.

- L' USS Lellig ?

- J'en ai bien peur.

Le vaisseau, se mouvant comme un fantôme, fonça sur l' USS Azalyn, faisant feu sur lui au moment où il le dépassait en le survolant. Une grêle de petits projectiles fit un bruit de mitraille contre la coque du vaisseau.

- Ils nous tirent dessus ! croassa Farf.

- Avec quoi ? demanda T-Citron

- On dirait bien que ce sont des fourchettes, fit une elfette.

- Des quoi ????

- Le nom affiché sur la coque est Black Lellig .

- Hmm hmmm, fit Ori. Un faux Lellig ?

- Je pense plutôt qu'ils l'ont rebaptisé, répondit Mivus.

- Mais pourquoi ?? Que s'est il passé ?

- Une communication ! intervint une énième elfette.

- Sur écran !

Apparut alors Hébus, le Prez et la First Lady, Soso, Homère et les quatre balayeurs. Mais ils n'avaient pas l'air en grande forme. Ils n'avaient que la peau sur les os, et encore, par endroit seulement. Ils étaient franchement moches à voir.

- Rendez-vous ! Ou nous vos transformons en saucisses ! tonna le troll.

- Ça va pas Hébus ? fit Milvus. On est dans le même camp, normalement !

- Plus maintenant. Nous devons nous débarrasser de la malédiction Paztèque. Et pour cela, il nous faut le médaillon de Rhahd Ïbeur !

- Hein ?? firent Ori et les autres, tout en se tournant vers Phoenix-co.

- Pourquoi vous me regardez comme ça ?

- Parce que si c'est toi qu'ils veulent, ben on te donne avec plaisir !

- Quoiiii ???

- Ben c'est logique…

- Hors de question !

Et il disparut dans un bruit de pétard, avec un peu de fumée et un éclair.

- Merde ! fit Farf. On aurait du la jouer plus en finesse !

A bord du Black Lellig, Hébus, un ara sur l'épaule, commençait à s'impatienter. Il ne cessait de tripoter une belle pomme verte qu'il tenait dans une de ses grandes paluches. Il faisait ainsi les cent pas sur la passerelle, au grand dam du reste de l'équipage.

- Assez ! hurla Chen Li. Tu me donnes le tournis.

- C'est beaucoup trop long. Je suis sur qu'ils préparent quelque chose ! Une entourloupette comme ils savent si bien les faire.

Et de rage, il voulut taper dans la cloison de la passerelle. Mais il avait oublié que deux balayeurs étaient là, caché dans le coin précisément pour éviter les coups perdus du troll. Peine perdue, Hébus les frappa de plein fouet, et il s'effondrèrent en un petit tas d'os par terre.

- Rhaa c'est malin, fit ChouChouBoy, t'as bousillé des balayeurs ! Qui va nettoyer le vaisseau maintenant ?

- Peuhhh… J'aime pas quand c'est propre.

- Toi peut-être, mais moi je veux que ça brille. Alors tu prends ton joli tablier rose, et hop ! Tu balaie !

- Non mais ça va pas la tête ?

Et ils commencèrent à se taper dessus, éparpillant leurs osselets sur toute la passerelle.

- Arretez ! fit Chen Li. L' USS Azalyn manœuvre vers nous.

- Quoi ? fit Hébus.

- Il se dirige droit vers nous ! On ouvre le feu ?

- Non ! Attendez !

A bord de l' USS Azalyn, Tsunami avait aussi le doigt sur la gâchette. Toutes les rampes lance-torpilles et les banques de phaseurs étaient chargées au max, prêtes à tirer. Il n'attendait plus que l'ordre de Ori.

- Capitaine ?

- Attendez…

- Je comprends que ce ne soit pas évident de tirer sur Bubus et les autres, mais là, il va falloir, faisait Calimsha.

- Non. Attendez !

- Amiral, convainquez-le.

- C'est son vaisseau, je le laisse faire, fit Milvus.

- Amiral !!

Les deux vaisseaux se rapprochaient de plus en plus, se dirigeant l'un sur l'autre avec un mélange de lenteur effrayante et de vitesse impitoyable.

- On va finir par se rentrer dedans…

Ori se leva, se déplaçant vers la grande baie vitrée de la passerelle. Il avait un air sérieux sur son visage, ce qui n'était guère habituel. Il fixa l'espace droit devant, jusqu'à apercevoir Hébus sur la passerelle du Black Lellig .

Hébus le vit aussi et sourit, dévoilant de superbes dents de carnivores. Voyant Ori faire un discret signe à son équipage, il l'imita. Le Black Lellig changea très légèrement de cap, pour éviter l' USS Azalyn . Mais les deux vaisseaux ne cessaient pour autant de se rapprocher, bien en deçà des distances de sécurité usuelles.

- Que se passe-t-il ? fit ChouChouBoy en voyant de grands éclairs parcourir la coque du vaisseau.

- Des interférences… fit Chen Li. Les vaisseaux sont trop proches.

- On tire ? demanda Bibi.

- Attendez !

- Capitaine !!

Ori souriait de plus en plus. Il pouvait désormais voir l'expression de Hébus sur son visage. Il semblait perplexe. Sans un mot, il sortit une flèche de son dos. Et la brandit devant lui. Puis il fit un salut militaire réglementaire, mais toujours avec la flèche dans la main. Hébus eut un hoquet de surprise, puis il l'imita, avec la pomme à la place de la flèche.

- Capitaine !

Les deux vaisseaux étaient désormais à moins de deux mètres l'un de l'autre. Une fausse manœuvre de Farf ou de Miles Teg et tout aurait fini en un gros feu d'artifice. Mais ils continuaient leur course, tandis que les deux capitaines, imperturbables, se fixaient droit dans les yeux (enfin, dans les orbites pour Hébus). Les éclairs étaient à leur apogée, rendant tout combat impossible, même à coup de fourchettes.

- Mouhahahahah, faisait Milvus, riant tout bas. Ça c'est de la bataille ! Bravo, Ori !

- Merci.

Une fois le croisement terminé, les deux navires se quittèrent lentement.

ChouChouBoy était furieux contre Hébus. Il écumait de rage, les yeux en feu. Tous ses os grinçant, il alla engueuler Hébus.

- Et comment on fait, maintenant pour avoir le médaillon ? C'est malin !

- Du calme. Ils ne l'avaient pas.

- Le Phœnix-co n'était pas sur la passerelle. Il a du fuir.

- Je vois…

- Que faisons-nous ? demanda Soso.

- Il faut capturer Calimsha ! Nous avons besoin de ces pouvoirs pour trouver le piaf !

- A vos ordres !

Aussitôt, les squelettes ambulants se dirigèrent vers les téléporteurs, où Homère leur expliqua ce qui allait se passer.

- Vu qu'on est mort, je vais pouvoir vous envoyer là-bas en forçant le téléporteur. Puis une fois là-bas, vous mettrez ce transpondeur sur Calimsha. Ainsi, il pourra être téléporté sans le tuer, ce qui n'est pas indispensable, mais fortement recommandé.

- OK !

Et une fois les packs de munitions soigneusement enfilés sur les cotes, l'équipe d'extraction monta sur les plots de téléportation.

- Energie ! ordonna Hébus.

L'irruption du commando fantôme au milieu de la passerelle de l' USS Azalyn provoqua une énorme panique parmi les elfettes. Elle coururent en tout sens, décapitant au passage les balayeurs avec leur sac à main. En outre, le cri d'une elfette se découvrant un ongle cassé semblait faire très bien exploser les os des zombis.

- Mais qu'est ce que vous me voulez ? hurlait Calimsha.

Cernés par les squelettes, il était agrippé de toute part par des os crochus. Il vit avec horreur que personne ne venait à son secours, trop occupés qu'ils étaient à réconforter les elfettes.

- Merde !! Aidez-moi !! Yagami !!!

Elle était en effet la seule à ne pas s'occuper des elfettes, ce qui était logique. Mais elle s'était barré, dégoûté par ce spectacle.

- Au secours ! hurlait-il tandis qu'on lui faisait avaler de force le transpondeur.

- Activation !!

Et les squelettes parlant disparurent aussi vite qu'ils étaient apparus. L'équipage de l' USS Azalyn en restèrent stupéfait, leurs elfettes pendues au cou.

- Ben, ils sont repartis ? fit T-Citron

- On dirait, fit Milvus.

- Ils voulaient quoi ? demanda Farf.

- Aucune idée, dit Ori. Bon, on suit discrètement le Black Lellig !

- A vos ordres !

Ce ne fut que vingt années-lumière plus tard qu'ils se rendirent compte de la disparition de l'entropiste.

Bio-Kimia III. La planète maudite. Là où tout avait commencé. Là où tout allait finir. Le Black Lellig avait amerri près de la base abandonnée de Baba le Rhum. Hébus, suivi des autres ChouChouLandais atteints de la malédiction Paztèque, y entrèrent, avec Calimsha ligoté.

- Lâchez-moi, bande de dégénéré des ossements ! Momies sans cervelles ! Zombis pourris !

Mais malgré toutes ces protestations, il fut installé sur l'autel, et torse nu, préparé pour le sacrifice.

- Héééé ? Qu'est-ce que vous faites.

Chen Li, charitable et gentille comme toujours, lui expliqua.

- Nous avons besoin d'invoquer Phoenix-co, le livreur de pizza des Dieux. Nous allons donc te sacrifier en l'honneur de Rhahd Ïbeur. Comme ce dernier est très occupé, il enverra le piaf rouge. Et on pourra lui voler son amulette pour briser la malédiction !

- Mais je ne veux pas mourir !

- Je suis franchement désolé, dit sincèrement Chen Li, mais c'est la seule solution.

- Nooooooooon !

Mais il était déjà trop tard, Hébus, en tenue d'apparat Paztèque, avec des plumes vertes accrochés un peu partout sur son corps, et son ara rouge toujours sur l'épaule, arrivait. Il brandit la dague sacrificielle au-dessus du corps de l'entropie, en hurlant.

- Que la Pastèque soit !

Et il abattit son arme, une lueur de folie dans l'œil. Mais elle explosa en morceaux.

- Que ?

- Libérez Calimsha !

C'était Milvus, juché dans l'embrasure d'une fenêtre située en hauteur, qui le tenait en joue avec un pistolaser.

- Sinon quoi ? Tu vas me tuer ? Mouhahahahaha !

- Non. Je vais faire bien pire.

Et il lança un shuriken sur Hébus, qui se planta en plein dans son front. Le Troll hurla de douleur, à la grande stupéfaction des autres zombis. Puis il tomba par terre, se tortillant de douleur.

- Mais ? Qu'est ce qui se passe ?

- Impossible !

ChouChouBoy s'approcha du corps de Hébus, qui était animé de spasme. Il comprit alors ne voyant que le shuriken était en fait un DVD.

- Un DVD de Fruits Basket !!! Milvus est donc bien sans pitié !

Puis il vit que le Troll avait retrouvé sa chair et même ses poils. Qui malheureusement, tombait par poignées. Le Shojo l'avait sauvé, mais le faisait dépiler.

- Milvus a vaincu la malédiction Paztèque !!!!

Les autres ChouChouLandais non maudits décochèrent à leur tour des volées de DVD de Shojo sur les zombis, qui bien vite reprirent des couleurs et de la chair. Au prix de spasmes très douloureux il est vrai.

- Comment… savais-tu ?? demanda ChouChouBoy faiblement, épuisé.

- Le Shojo est sacré dans la civilisation Paztèque. Ses DVD sont donc de puissants talismans qui ont purifié votre âme et vous ont lavés de vos péchés !

- Amen… firent les fans de Shojo.

- Plutôt entendre ces conneries que d'être sourd ! fit ChouChouBoy avant de sombrer dans le sommeil avec soulagement.

- A propos de sacré… souffla Farf à l'oreille de Milvus.

Il lui désigna l'autel où Calimsha gisait, le cœur troué par un des morceaux de la dague de Hébus.

- Oh merde ! Il a pas eu de chance, le pauvre ! Si j'avais su, j'aurais fait un peu plus gaffe en tirant sur la dague !

- Et c'est pas tout !

- Ara ara !

Une ravissante jeune fille était apparue sur l'autel, visiblement, l'invocation avait marché. Tout le monde ou presque se prosterna devant cette Déesse.

- Gloire à Mutsumi !!

- Je savais bien que Rhahd Ïbeur n'était pas un Dieu Paztèque… songea T-Citron tout en se prosternant.

Date Stellaire 300209.02

Quelque jours plus tard, tout le monde était rassemblé, bien vivant et en bonne santé, pour fêter le retour à ChouChouCity. L'immense cité vaisseau était de retour dans le système Sol, en orbite autour de Mars. Tout le monde en avait bavé pour y arriver, et on avait même invité les Bakalysien à la fiesta. Chii et Milvus étaient indécollables, Pizzi discutait avec Farf et Ori, Cristel avec Yagami, bref, tout allait bien. Même Calimsha, qui au début était furieux de son énorme cicatrice sur la poitrine, avait changé d'avis. Il faut dire qu'il avait découvert que les elfettes trouvait celle-ci très sexy….

- N'empêche, fit ChouChouBoy, il est gonflé Lucifer.

- Ne m'en parles pas ! fit Milvus.

- Il nous dit de revenir de toute urgence, et maintenant, on a aucune nouvelles !

- Je ne sais pas, il nous en veut peut-être d'avoir pulvérisé son RER… fit T-Citron.

- Rien ne prouve qu'il a explosé !! corrigea Calimsha. Il est peut-être réapparu on ne sait où, comme nous !

- C'est possible. J'espère qu'il est en bon état, sinon il va nous en vouloir !

- Bhaaa… fit Milvus. Les histoires des Dieux, c'est pas notre problème. Faisons comme les balayeurs, détendons-nous.

En effet, ces quatre-là étaient en pleine bataille de Flamby, avec une innocence qui faisait chaud au corps.

- Ouaip !!! Faites péter la moquette !! hurla Hébus

THE END

Ne cherchez pas à trouver une raison au titre de cet épisode dans la prose, y en a pas. Ou alors je suis très fort et je l'ai vraiment bien caché car même moi je ne la trouve pas.

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  7. Recrutement
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  4. Retour vers le Passé
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  6. Du Gaz entre les Cellules
  7. La Revanche des Invisibles
  8. Les Dieux en sont tombés sur la cul !
  9. L'Homme qui murmurait à l'oreille des vaisseaux
  10. 2011
  11. Le Cri du chat dans les profondeurs...
  12. La fin du futur va emmerder...
  13. La frontière des 100 000 g
  1. La frontière des 100 000 g
  2. Du Pourquoi mécanistique au comment évolutif
  3. Le Sens de la Flotte
  4. L'Attraction des longues branches
  5. Le Destin de la chlorelle
  6. La Cruauté des Fourmis
  7. De l'extrait de mouche et des morceaux de souris
  8. Les Petites boules des boites à moustache
  9. L'Attaque du téléphone inconnu après la fuite
  10. Naissance d'un Dieu
  11. Le Gastéropode à Pollen
  12. Starfish Troopers
  13. La Théorie des murs absorbants
  1. Une Aile de mouche dans les frites
  2. Full Moquette Panic !
  3. Le Paradoxe de la souris sauteuse
  4. La Vengeance du caecilien à plumes
  5. Martian Predeccessor Travelo
  6. Revolutionary earthworm Kitaita
  7. .hack//Le Chouchou de l'aube
  8. Tiny Snow Fairy Hébus
  9. Star Moquette : Dernier Contact
  10. Le Jour après hier
  11. Uchuu no Tergulia
  12. Les Chevaliers du Parmesan
  13. La Construction de l'objet
  1. Anthropologie des déchets
  2. Les Septs pilotes de Syuks
  3. La malédiction du Poncirus
  4. Soukyuu no Pepper
  5. Songes d'une nuée d'ET
  6. La Magie du chou-fleur violet
  7. La Révolte des Magical Girls
  8. La Légende des Fondateurs
  9. Le Secret de la pyramide noire
  10. Welcome to the TF1!
  11. Mobile Doll Gundam Pinocchio
  12. TTCL
  13. Des Tartes aux Cerises pour le Whisky du Trésorier Fantôme