Une mission de l'USS Chouchou :
Du Gaz entre les Cellules
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Extrait du journal de bord : Nous avons triomphé de tous nos ennemis. C'est une ère de paix qui s'ouvre enfin à nous. Notre fier vaisseau peut désormais explorer pacifiquement l'immensité de la galaxie. Quelles passionnantes découvertes allons-nous faire ?
L'USS Chouchou sortit tranquillement de l'hyperespace. Puis il commença à explorer le nouveau système solaire dans lequel il venait d'entrer. Soleils, planètes, astéroïdes, comètes, rien n'échappait aux senseurs perfectionnés du vaisseau.
- Nous venons de finir de contourner la ceinture d'astéroïdes informa Markus. Nous sommes de retour dans le plan de l'écliptique.
- Détectons-nous des planètes de classe M ? demanda Milvus.
- Non, aucune planète de cette classe dans le système, répondit Chen Li. Je détecte uniquement des planètes de classe D, J et L.
- Aucune chance de découvrir de nouvelles vies, de nouvelles civilisations, donc ? fit Milvus.
- Pas aujourd'hui, Capitaine, répondit Miles Teg. Nous devrons nous contenter d'aller hardiment là où nul n'est encore allé...
- Pas si sur, cria soudain Chen Li. Je détecte un flot de tachyons. Un vaisseau est en train de se désocculter.
Et quel vaisseau... Long de plusieurs kilomètres, il réduisait l'USS Chouchou à l'état de moustique. Et avec son design résolument agressif, c'était un vaisseau de guerre sans aucun doute possible. Fait le plus important, il était hérissé d'armements divers, et tous visaient l'USS Chouchou. Plusieurs batteries s'activèrent et tirèrent sur l'USS Chouchou.
- Moteurs touchés ! fit Markus. Nous n'avons plus aucune propulsion ni énergie !
- Le tir était extrêmement précis ajouta Bibi. Ils savaient exactement où nous toucher.
- Aucun message en provenance de l'inconnu informa Chen Li.
- Tapadamis, pouvez-vous restaurer l'énergie ? demanda Milvus.
- Aucune chance, tout est sans dessus dessous, ici. Qui que ce soit, notre adversaire connaît parfaitement nos caractéristiques !
- Alerte noire ! Vitesse d'éperonnage !
- Euhh... Capitaine, on a plus aucune vitesse. Même pas celle-là.
- Ah bon ? Comme c'est contrariant...
A ce moment-là, les harmoniques caractéristiques d'une téléportation se firent entendre. L'équipage vit avec horreur Miles Teg se démoléculariser. Puis le vaisseau ennemi passa en distorsion et l'USS Chouchou se retrouva seul dans l'immensité de l'espace glacé.
Le moment de stupeur passé, le Capitaine Milvus convoqua l'équipage pour une réunion de crise.
- Ingénieur Tapadamis, quand serons-nous à nouveau pleinement opérationnels ?
- Pas avant au moins cinq heures. Ils ont ciblé leur attaque pour faire un minimum de dégâts, mais ils ont quand même fait sauté la moitié des systèmes du vaisseau.
- Impressionnant... Ils semblent en connaître beaucoup trop sur nous à mon goût. Commander Markus, pouvons nous tracer le vaisseau ?
- Je n'en ai aucune idée. Tous les senseurs et les ordinateurs ont étés mit HS. je n'ai pu recueillir aucune information. Mais dès que nous aurons put les rétablir, ce sera ma priorité.
- Très bien. Nul besoin de vous rappeler que cet ennemi semble très dangereux. Nous aurons sans doute besoin de toutes les compétences disponibles. Rompez !
Et l'équipage se mit aussitôt au travail. Empêcher Tommy de tout faire planter n'était en effet pas une sinécure...
- Je peux brancher le lecteur DVD-ROM sur ce port USB ?
- NOOOONNN ! C'est pas un port USB, c'est une prise de force 5 000 V !
- Ouuuppsss ! fit Tapadamis, les cheveux soudain dressés sur sa tête...
Malgré ces nombreux incidents et après plusieurs tentatives ratées, le vaisseau reprit enfin vie. Aussitôt, Markus se lança dans des analyses poussées de l'espace où s'était tenu le vaisseau hostile. Il poussa très vite un cri de triomphe.
- C'est gagné ! Je détecte une importante traînée de tachyons dans la direction où le vaisseau a disparu. Nous n'avons qu'à la suivre.
- Exécution, fit Milvus. Mais tout ceci semble trop facile. Il pourrait s'agir d'un piège. Restons donc sur nos gardes. Officier Chen Li, prenez la console de pilotage et conduisez-nous où mène la piste.
- Oui Capitaine !
Le vaisseau passa aussitôt en distorsion pour suivre la traînée de tachyons. Après deux jours de voyages, ils arrivèrent enfin dans un système. L'USS Chouchou, occulté, scruta alors l'espace pour déterminer si le vaisseau inconnu était là.
- Je ne détecte rien au bout de la traînée de tachyons, fit Markus, mais elle s'arrête net. Le vaisseau est probablement toujours occulté et situé au bout de la traînée.
- Y a-t-il des planètes de classe M ici ? demanda Milvus.
- Oui Capitaine, la quatrième, répondit Chen Li.
- Le vaisseau est d'ailleurs en train de s'y mettre en orbite, ajouta Markus.
- Je vois... Cap sur la planète. Ils ne semblent pas nous détecter. Autant en profiter... Lieutenant-Commander Chen Li, amenez-nous le plus près possible du vaisseau. Commander Markus, nos détecteurs et nos téléporteurs peuvent-ils franchir leur bouclier d'invisibilité ?
- Pour l'instant non, mais je pense pouvoir les reconfigurer pour pouvoir pallier ce problème. Je m'y mets tout de suite.
Et effectivement, au bout de quelques heures, Markus, grâce à son habileté légendaire, avait trafiqué les téléporteurs pour que les ChouChouLandais puissent ce téléporter dans le vaisseau ennemi. Ils se réunirent à l'armurerie pour décider quelle stratégie adopter.
- Il faut les bousiller tous ! Je les arroserai de mes tirs jusqu'à ce que les murs soient rouges du sang chaud de ces [Tuuuut ! - Censuré] ! fit Bibi en revêtant une armure de combat dernier modèle et en jouant avec son protoplaseur à antimatière.
- Trop brutal, idiot ! lui rétorqua Milvus. On est pas dans Half-Life ! Non, je pense plutôt à entrer discrètement et à récupérer Miles Teg tout aussi délicatement. Cette opération nécessite du tact et de la discrétion !
- A vos ordres, Capitaine ! hurla Markus.
- Est-ce bien prudent ? demanda Chen Li. Mieux vaut ne pas se jeter dans la gueule du loup.
- Nous n'avons pas le choix, Il faut retrouver Miles. De toute façon, personne ne peut battre un ChouChouLandais. Sauf un autre ChouChouLandais...
- Bon. Markus, Chen Li, Tuor, avec moi ! Les autres, vous restez là et vous vous préparez à un départ précipité. Commander de Mt-Saque, vous avez le commandement du vaisseau !
Et voilà donc la fine équipe embarquée dans une folle expédition, que des gens raisonnables n'auraient pas manqué de décrire comme "suicide". Ils se matérialisèrent donc au beau milieu du vaisseau ennemi, sans même un bouclier de camouflage personnel. Ils découvrirent un ensemble de couloirs vides.
- Je ne détecte personne, Capitaine, fit Chen Li. Cette partie du vaisseau semble être déserte.
- Je détecte des formes de vies dans cette direction, ajouta Markus en désignant un couloir sombre, avec 74,3% de chances que ce soit des êtres humains.
- OK, viseurs infrarouges et on y va !
Et le commando, en se déplaçant souplement et silencieusement, tels des fantômes, explora hardiment l'immense vaisseau. Vu sa taille, il s'agissait sans aucun doute d'une véritable ville flottante. Ils croisèrent quelques gardes, que Chen Li assomma en s'envolant pour leur donner quelques coup de pieds dans le nez. Ils arrivèrent finalement dans une salle immense. Les plafonds étaient au moins à six mètres, et de riches tentures de velours rouge décorées d'or couvraient le moindre mur. De nombreux meubles en bois précieux et marqueterie étaient disposés un peu partout, et un immense et voluptueux sofa enrichi de nombreux coussins se dressait au milieu de la pièce.
Une femme était debout au milieu de la pièce, juste devant le sofa. Elle était absolument splendide, et le semblant de vêtements qu'elle portait mettait en valeur la moindre de ses formes. Elle portait en tout et pour tout une courte jupe en peau de reptile et une brassière de soie rehaussées d'or par-dessus lesquelles elle portait une longue robe de tulle légère et transparente. De nombreux bijoux ponctuaient chaque partie de son anatomie : diadèmes, collier, boucles d'oreilles, bagues, bracelets aux poignets et aux chevilles. Chacun de ces joyaux était une pièce unique, faite des métaux les plus précieux et des gemmes les plus rares. Un diamant d'au moins 180 carats brillait sur son diadème. Une Gemme de Sang d'une taille impossible ornait son cou. Ses longs cheveux noirs étaient tressés de fils d'or et d'argent sur lesquels étaient passées des perles de Dragon Krayt. Mais aucune de ces merveilles, dont la moins chère devait valoir autant qu'une planète, n'arrivait à éclipser son incroyable beauté. Son visage recelait des yeux de cristal qui semblaient étinceler d'une force intérieure sans limite. La moindre partie de son corps était d'une beauté parfaite. Il se dégageait d'elle une impression de majesté rayonnante à laquelle personne ne put rester indifférent. Même Bibi en oublia de baver... Elle les regarda d'un air dédaigneux et fier et annonça :
- Gardes, saisissez-vous de ces intrus !
Plusieurs dizaines de soldats armés jusqu'au dents entrèrent aussitôt par plusieurs passages secrets. Il tirèrent sur les ChouChouLandais qui ripostèrent sans attendre, et une bataille rangée commença. Les soldats ennemis étaient redoutables et bien armés, et ils étaient 10 fois plus nombreux. La lutte fut courte, violente et dévastatrice. Miroirs, vases précieux, tapisseries millénaires, aucune des merveilles de la pièce ne survécut au terrible tir croisé. Malgré leur entraînement, les ChouChouLandais furent maîtrisés, mais ils eurent quand même la satisfaction d'avoir envoyé au tapis trois ou quatre douzaines d'ennemis. Les gardes victorieux leur confisquèrent leurs armes, les enchaînèrent puis les obligèrent à s'agenouiller devant la femme. Milvus bouillait d'une rage intérieure et regarda la femme avec un regard qui aurait pu tuer un tyrannosaure. Mais elle le regarda sans même sourciller. Milvus ne se démonta pas et dit :
- Qui êtes-vous et comment osez vous enlever des ChouChouLandais ?
- Je suis la Princesse Yamila Diaz-Rahi, et je n'ai enlevé personne. En revanche, vous ne semblez guère préoccupés par le savoir-vivre. Comment osez-vous pénétrer dans mes appartements privés !
- Laisse, Chérie, fit un homme en sortant de l'ombre. Ce sont mes amis. Ils sont un peu gaffeurs comme tu peux le voir, mais ils ne sont pas dangereux pour nous.
- Miles ! s'étrangla Milvus.
C'était en effet Miles Teg qui venait d'apparaître. Il approcha nonchalamment des prisonniers et Milvus put constater qu'il portait une tenue aussi extravagante que Yamila. C'était un costume d'inspiration militaire, noir rehaussé de nombreux fils d'or et d'argent, mais constellé de bijoux tout aussi hors de prix que ceux de Yamila. Milvus remarqua en particulier deux énormes rubis rutilants en forme de tête de faucon sur son col. Miles souriait bêtement et ne semblait pas du tout se soucier du fait que ses concitoyens (et son Capitaine) étaient enchaînés et humiliés sous ses yeux.
- Miles, continua Milvus. On te croyait en danger !
- Bien sur que non, répondit-il, vous vous êtes dérangés pour rien. Vous pouvez repartir, maintenant.
- Commander Teg, lâcha Milvus avec colère, quel est donc cette comédie ? Je vous rappelle que vous êtes toujours en service. Vous pouvez passer en cour martiale pour avoir simulé cet enlèvement ! Je vous croyais enlevé, et on vous retrouve paradant comme un paon devant cette...
Milvus allait dire "Schéhérazade de pacotille" mais il vit Miles Teg perdre soudain son air béat et le regarder comme s'il s'apprêtait à lui trancher sa gorge. Miles était le plus puissant guerrier du ChouChouLand, et Milvus le savait. Il l'avait vu dompter les Rancors de Dathomir et devenir ainsi le seul mâle à avoir réussi cet exploit. Il pouvait le tuer d'un seul geste du petit doigt s'il le voulait. Il s'abstint donc de le mettre en colère. En revanche, Tuor ne semblait pas apprécier la situation. Il fit exploser ces liens en bandant ses muscles et marcha droit sur Teg.
- On vient te sauver, et ta copine nous traite comme des voleurs. Tu trouve pas ça assez lourd ? Si tu voulais passer un petit week-end tranquille avec elle, tu n'avais qu'à nous le dire. On aurait compris, merde !
- Tu me parles pas comme ça, répondit Teg. Tu veux que je te tue ?
- Essaie donc, pour voir !
Et prenant Tuor au mot, il lui tira dessus à bout portant, creusant un trou de 15cm de diamètre dans le ventre. Des morceaux de viscères tombèrent par terre, mais Tuor ne semblait pas en souffrir.
- T'aurait pas oublié que maintenant, je suis immortel ? fit Tuor, et il passa une main sur la plaie béante qui disparut aussitôt.
- Et merde... Tu fais chier...
- Bon, maintenant, tu nous libère ou je m'énerve !
- OK, OK, relax, j'avais pas l'attention de vous laisser comme ça ! Gardes, libérez-les.
- A vos ordres, Prince Consort, répondirent-ils, et les ChouChouLandais se retrouvèrent libérés en moins de deux.
Malgré le soulagement d'être enfin sur que tout allait bien, le titre qu'ils donnèrent à Teg n'échappa cependant pas à Milvus.
- Prince Consort ? Qu'est-ce que ca signifie ?
- Que Yamila et moi allons nous marier, fit Miles Teg avec un sourire plus large que son visage.
A cette affirmation, tous furent frappés de la stupeur la plus extrême. Personne ne s'attendait à une telle décision de la part de Miles Teg. Milvus se ressaisit et pris la parole.
- C'est une très bonne nouvelle ! Je ne comprends pas pourquoi tu nous le cachais.
- Je ne vous le cachais pas, nous venons tout juste de nous rencontrer !
- Ah bon ? N'est-ce pas un peu... Euhhh.... prématuré ?
- Bien sur que non, Yamila et moi, nous sommes faits l'un pour l'autre.
- Bien sur... Bon, et bien puisque tu es si sur de toi, je n'ai plus qu'a te souhaiter tous mes vœux de bonheur...
- Je te remercie de tout cœur, je savais que tu te réjouirais de savoir que j'ai trouvé l'âme sœur !
Après cette présentation peu réussie, Miles les invita tous à se rendre sur la planète, dans le palais de Yamila. Cette dernière semblait toujours furieuse après les ChouChouLandais et fut visiblement contrariée par l'initiative de Teg. Mais tout le monde fut quand même téléporté à la surface. Milvus ordonna à Homère de faire atterrir l'USS Chouchou près du palais. Ce palais valait d'ailleurs le détour. De style oriental, immense, débordant de terrasses, de tours, de jardins, de canaux et de fontaines, c'était le plus improbable des Palais des Milles et Une Nuits. Et pourtant, il était bien réel et les ChouChouLandais en arpentaient les couloirs de leurs propres pieds. Yamila leur proposa une visite guidée qui dura des heures. Ils parcoururent des klicks de couloirs et perdirent très vite le compte du nombre d'escaliers qu'ils montaient et descendaient (ou les deux en même temps !). Sous prétexte de "cohérence artistique", ils firent une bonne douzaine de fois le trajet d'un bout à l'autre du palais pour contempler de façon "intelligente" ses trésors architecturaux et artistiques. A la fin, ils étaient lessivés et ne pouvaient voir un escalier sans avoir des envies de Caterpillar. Ils furent donc très heureux lorsque l'on leur présenta leurs chambres. Pour la première fois de leur vie, ils s'endormirent sans même penser au dîner !
Toutefois, ils se rattrapèrent le lendemain au petit déjeuner. Sous l'œil ébahi du Chef ("Et pourtant, j'en ai organisé, des festins"), ils engloutirent en une heure ce que mangeait un des sujets de Yamila en un an. Et ces derniers ne rentraient pas vraiment dans la catégorie "mal-nourris". Peu après, Markus croisa Milvus dans un des somptueux patios baignés de soleil. Ils s'installèrent au bord d'une fontaine et Markus l'informa de ses doutes.
- Je trouve Yamila très bizarre, j'ai l'impression qu'elle nous cache quelque chose!
- Mais non, tu vois tout en noir. Cesse donc de nous importuner sans cesse avec tes mauvais pressentiments ! On s'amuse comme des petits fous !
- Je le ferai si je n'avais pas raison à chaque coup. Souviens-toi de Tergulia !
- Tu sais que tu es très contrariant quand tu as raison ?
- C'est le rôle d'un Officier en Second !
- Mouais... Je suppose que tu veux faire une enquête.
- Exactement !
- Et bien, maintenant, c'est un ordre ! Alors, ne te retiens plus !
- A vos ordres, Capitaine !
Et c'est ainsi que ce cher Markus commença à fouiner de toute part. Il constata que Miles Teg suivait Yamila partout avec des yeux de merlan frit digne du Guiness des Records. Rien à redire cependant là-dessus. Mais l'attitude de Yamila était beaucoup plus suspecte. Markus avait découvert que la Princesse avait refusé de très nombreux soupirants, tous plus beaux, sympathiques et riches les uns que les autres. On ne lui connaissait même aucun concubin officiel ou officieux, alors qu'elle détenait le droit de cuissage sur chacun de ces sujets ! Et voilà qu'elle craquait sur un de ses admirateurs et décidait de se marier avec lui avant même de le connaître !
Puis la Princesse annonça qu'elle allait interroger les esprits pour savoir si son mariage allait être réussi. Les ChouChouLandais durent alors rester des heures durant enfermés dans une espèce de sauna, sans boire ni manger. La température avoisinait les 65°C et ils avaient sous les yeux un festin complet afin de prouver aux dieux qu'ils pouvaient résister aux tentations. Pendant ce temps-là, la Princesse buvait des substances étranges, dansait au rythme d'une musique sacré et récitait des formules cabalistiques interminables. Lorsque tout le monde eut perdu assez de poids pour ressembler à des squelettes ambulants, Yamila leur annonça qu'ils pouvaient sortir : les Esprits avaient parlé.
- Ayaaaaaaa ! Les Esprits Eternels ont parlé ! Ce mariage sera une réussite et doit se faire à tout prix. Mais tout bonheur a son prix. Tes amis doivent partir... Et tu ne dois plus jamais les revoir !
- Quoi ! explosa Milvus. C'est hors de question !
- Les dieux ont parlés ! La foudre va s'abattre sur vous si vous restez !
- Je suis athée ! Tes menaces ne me font pas peur !
- Milvus, fit Miles Teg, soit raisonnable pour une fois !
- Ne me dis pas que tu croies à ces imbécillités !
- Tout ce que dit Yamila est vrai. La contredire est un blasphème !
- Je m'en fous ! Nous assisterons à ce mariage. ChouChou Boy est en route à bord de l'USS Kimengumi. Si tu nous chasse, tu perds la citoyenneté ChouChouLandaise. Je ne veux pas te voir exilé au Pov'Gars-Land !
- Et bien soit, je te laisse encourir la colère des Dieux !
Tout ceci était de plus en plus bizarre. Yamila regardait les ChouChouLandais avec un regard de plus en plus menaçant, et Miles Teg lui obéissait de plus en plus aveuglément. Cela cachait-il quelque chose ? Pour en avoir le cœur net, les ChouChouLandais décidèrent donc d'aller fouiller le bureau de Yamila.
- C'est une mission dangereuse expliquait THL 1138. Les systèmes de sécurité de son bureau sont très perfectionnés et dangereux.
- En tant que mercenaire, répondit, tu es notre expert en cambriolage. S'il existe un moyen d'obtenir les informations que nous désirons, tu dois le mettre à exécution !
- Et bien je pense que le plus simple est de passer par les conduits d'aérations.
- C'est pas un peu vieux, comme truc, ça ?
- Oui, mais on a pas mieux. De toute façon, c'est tellement vieux que personne ne pensera à nous chercher là !
Et c'est ainsi que THL 1138 et Milvus se retrouvèrent à jouer les vers de terre dans des conduits à peine plus large qu'eux. Au bout de quelques kilomètres, et avec assez de bleus pour être pris pour des Schtroumpfs, ils arrivèrent à la bonne grille et sautèrent dans le bureau.
- Occupe-toi du coffre-fort, THL 1138, je fouille l'ordinateur pendant ce temps-là.
- A vos ordres !
- Ca alors, fit Milvus en allumant le xiMac II. Cet ordinateur a à peine 9 Go de RAM ! Quelle Bécane ! J'espère que sa lenteur ne va pas nous faire prendre ! On est pressé, merde !
- BOOUUMMMM !!!!!
- Ca va pas la tête ! Tu aurais pu éviter de fracturer ce coffre à coup de dynamite !
- Tu avais dit qu'on était pressé !
- Ouais, ben maintenant, on est plus que pressé : Ils arrivent. Prend le coffre avec toi et suis-moi !
Et les deux ChouChouLandais se mirent à courir comme des dératés dans les interminables couloirs du Palais, l'un avec un xiMac II sous le bras, et l'autre avec un Super Miller & Son également sous le bras. Les gardes les rattrapaient et Milvus commençait à sérieusement paniquer. Ils évitèrent une piscine (quelle idée d'en mettre une dans un couloir) et croisèrent une jeune fille arborant une longue natte, une tenue de style militaire malgré son minimalisme, et surtout deux énormes pistolets.
- Oh ! Lara ! s'écria THL 1138. Que fais-tu ici ?
- C'est pas le moment, hurla Milvus en l'attrapant par un bras.
Milvus se retrouva alors avec un xiMac II, un Super Miller & Son et un mercenaire criant "Laraaaaaaaa !" à traîner derrière lui. Il tourna à droite, vit que c'était une impasse et sut que tout était fini. Il allait se faire prendre !
A ce moment précis, son comlink prit la parole.
- USS Kimengumi au rapport, Amiral. Nous venons d'entrer en orbite autour de la planète. Quand pour...
- USS Kimengumi, deux téléportations d'urgences !
Et Milvus vit avec soulagement une salle de téléportation se matérialiser sous ses yeux. Il descendit du plot de téléportation et commença à distribuer les ordres sans attendre.
- Vous, emmenez cet ordinateur et ce coffre-fort au département de décryptage. Qu'ils cherchent toute information en rapport avec le Commander Miles Teg ! Vous, conduisez-moi à M. le Président. Je dois lui parler de faits gravissimes !
En quelques instants, Milvus et THL 1138 se retrouvèrent dans une salle de réunion, avec ChouChou Boy.
- M. le Président.
- Amiral. Que diable se passe-t-il ?
- Nous avons une alerte code 1. Une entité extraterrestre hostile (EETH) est en train de prendre le contrôle d'un ChouChouLandais.
- Quoi ! C'est terrible ! Et moi qui pensais me reposer en venant au mariage de Miles Teg !
- C'est bien cela, M. le Président. La mariée est l'EETH.
- Pauvre Miles...
Quelques minutes plus tard, ChouChou Boy 1er, Milvus et THL 1138, accompagné d'une forte escouade de sécurité, se présentèrent devant Yamila.
- Comment osez-vous vous présentez devant moi ? Gardes, jetez-les en prison avec les autres !
- Ils ne réussiront pas. Un champ de force nous protège. Malgré la taille imposante de votre vaisseau, notre technologie est bien plus performante que la votre. Dites-nous plutôt pourquoi la prescience de Miles Teg vous intéresse autant.
- Que dites-vous ?
- Ne faites pas l'innocente. Nous avons décrypté vos fichiers. Tous les dossiers se rapportant à lui ne parle que de sa prescience. Vous pensez avoir désespérément besoin d'elle. Mais vous avez tellement peur de votre ennemi que vous n'en parlez même pas. Quelle est la "menace" qui vous a poussé à enlever Miles pour l'utiliser ?
- Yamila ne m'utilise pas, protesta Teg. Elle m'aime ! Vous v...
Miles avait été interrompu par le phaseur de Yamila elle-même qui visiblement voulait parler sans qu'il écoute...
- Ecoutez, fit Yamila. Je n'ai pas de temps à perdre. Alors je vais vous dire la vérité. J'ai effectivement besoin de la prescience de cet imbécile pour vaincre un ennemi très dangereux, aussi bien pour vous que pour moi. Alors si vous voulez le voir rester en bonne santé, faites comme si de rien n'était !
- Mais pourquoi diable monter cette comédie et cet enlèvement ? demanda ChouChou Boy. Miles Teg vous idolâtre. Il aurait fait n'importe quoi, juste pour pouvoir avoir une de vos chaussures !
- Je l'ignorais au début, et le temps pressait. Et lorsque je me suis aperçu de "l'idolâtrie" de Teg, il était trop tard. Je ne pouvais plus revenir en arrière sans risquer de le faire me haïr.
- Je commence à comprendre. Mais vous devriez avoir honte. Miles risque d'avoir le cœur brisé !
- Vous me faites rigoler. Les hommes sont des brutes sans cœur. Ils ne pensent qu'au sexe ! Miles Teg n'est qu'un imbécile comme les autres. C'est presque trop d'honneur pour lui que je me serve de lui !
- Vous vous trompez, intervint Milvus, aucun ChouChouLandais n'est une brute sans cœur, et surtout pas Miles Teg. C'est un guerrier, et pour lui l'honneur est le plus important.
Ils auraient pu continuer à débattre ainsi de longues heures si la sirène universelle et aisément reconnaissable d'une alerte planétaire ne se mit à maltraiter leurs tympans à ce moment-là.
- Je suppose que nous devons ceci à la "menace", fit Milvus.
- En effet, fit Yamila, soudain extrêmement pâle. Etes vous avec moi, ou contre moi ?
- Avec vous, évidemment. Libérez mon équipage et nous vous aiderons à repousser cet ennemi.
Aussitôt après la libération des ChouChouLandais, Homère réveilla Miles à coup de décharges électriques. Puis tout le monde alla reprendre ses armes dans l'USS Chouchou, toujours posé au sol : Ses moteurs éteints, il faudrait au minimum une heure avant de le faire redécoller. Hors de question d'attendre aussi longtemps. En revanche, il restait un vaisseau ChouChouLandais en orbite.
- USS Kimengumi, appela Milvus, me recevez-vous ?
- Ex..ment mal, Am..ral. Nous ... pertu...ions subspatiales. Aucun senseurs ..... . Télepo.. inopér... !
- Il ne faut pas chercher de l'aide de ce côté là, fit Markus. Vu ce que lisent mes appareils, ils ne pourront pas plus nous aider que nous ne pourront le faire pour eux.
- Mais que se passe-t-il ?
- Aucune idée. On dirait que l'espace quantique local est devenu fou ! Je n'ai QUE des résultats incohérents !
- C'est toujours ainsi avec eux, expliqua Yamila. Attention ! Ils attaquent !
Trois éclairs jaunes descendirent du ciel et foncèrent sur eux, faisant exploser des arbres entiers sur leur passage. Puis ils les dépassèrent pour s'en prendre au château dont ils détruisirent une tour. Des formes vaguement anthropoïdes se matérialisèrent près d'eux. THL 1138 fut renversé par une force invisible, qui attaqua également les gardes de Yamila. Tuor arrosa une des "silhouettes de lumière" avec une rafale de protoplaseur quantique, ce qui ne fit ni chaud ni froid à l'alien qui lui sauta dessus et le fit exploser de l'intérieur. Le temps que les morceaux sanguinolents de Tuor se rassemblent pour contre-attaquer, Chen Li attaqua une grosse masse lumineuse à coup de blasteur à ions. Devant le manque de résultat, elle prit son élan, s'envola et submergea le géant jaune de coup de pieds. Pendant ce temps-là, Milvus, Miles Teg et ChouChou Boy, acculés par les créatures inconnues, s'étaient disposés en triangle. Ils luttaient avec férocité, mais aucun des coups qu'ils portaient ne semblaient faire d'effet.
- Tout ceci ne sert à rien, vint leur dire Markus. Aucune de nos armes ne semble les affecter.
- Miles Teg, sers-toi de ta prescience pour nous sortir de là !
- Oui, Amiral !
Et Miles Teg, portant la main à une petite bourse à sa ceinture, en avala le contenu. Aussitôt, ces yeux se mirent à luire d'une féroce lumière bleue. Ils disparut soudain, de déplaçant soudain trop vite pour être visible. En revanche, les aliens le virent passer : à chaque fois qu'il passait près de l'un d'eux, il explosait dans de grandes gerbes de lumière jaune, prolongées par des éclairs qui vinrent provoquer de nombreux débuts d'incendie. Mais la planète était sauvée : les envahisseurs avaient étés annihilés ! Encore une fois, la prescience de Miles Teg avait sauvé les ChouChouLandais.
Une fois remis de leurs émotions, les ChouChouLandais se rendirent auprès de Yamila qui ne pouvait plus que dire la vérité.
- Ils sont apparus il y a environ trois mois. Nous savons très peu de choses sur eux. En fait, les seules choses dont nous sommes sûrs, c'est qu'ils sont extrêmement, hostiles, et qu'ils viennent d'un autre univers. Ce qui explique leur nature aussi étrange.
- D'un autre univers ? Comment diable est-ce possible ?
- Ils utilisent un vortex hyperdimensionnel qui est apparu dans le système.
- Ca alors, c'est très intéressant fit Markus. Etait-il naturel ou bien l'ont-ils créé ?
- Aucune idée répondit sèchement Yamila. Nous étions surtout préoccupés par comment nous protéger.
- Je ne voulais pas vous offenser. Mais connaître leur technologie nous aiderait beaucoup à préparer la contre-attaque.
- Ne soit pas aussi brusque, intervint Miles Teg. Yamila mérite ton respect.
- Mouais, si ça peut te faire plaisir, répondit Markus, pas très ravi de laisser Miles croire en ses fantasmes.
En effet, pour éviter de perdre l'officier le plus précieux pour cette affaire, on avait décidé de ne rien lui dire. Ce qui ne manquait pas de créer des tensions, beaucoup n'appréciant pas de devoir jouer une telle comédie. Malgré tous ces problèmes, une alliance se mit en place entre le ChouChouLand et Polmènore, la planète de Yamila. La première action concrète fut la mise à niveau du vaisseau de Yamila. Il paraissait évident que la seule tactique possible était l'attaque. Tous se mirent donc au travail pour équiper le vaisseau géant de la technologie de pointe de l'USS Chouchou. En particulier Tommy qui s'amusa beaucoup à connecter ensemble les deux vaisseaux avec du câble USB. Les spatiodocks commencèrent à ressembler à une toile d'araignée géante. Puis Milvus l'engueula et dut lui expliquer qu'une fois sortie des chantiers spatiaux, ses câbles seraient inutiles et même gênants.
- Ah bon ?
- Evidemment que oui !
- Bon, si tu le dis... Mais c'est pas grave, le reste est réussi. Ce vaisseau possède désormais la puissance de feu de 50 USS Chouchou !
- Impressionnant. Je n'aurais pas cru cela possible. Décidément, vous êtes un faiseur de miracles, Tommy. Digne héritier de Scotty.
Et quelques jours plus tard, le StarShooter quitta les spatiodocks, avec le meilleur équipage de la galaxie sur son immense passerelle de bois précieux, et l'USS Chouchou dans sa soute. L'USS Kimengumi restait près du Vortex. Sa mission : le détruire en cas de défaite du StarShooter. Ce dernier s'approcha du Vortex et s'aligna sur lui.
- Nous voilà prêts à plonger dans l'inconnu, fit Markus.
- C'est le cas, répondit Milvus. Nous n'avons aucune idée de ce que nous allons trouver de l'autre coté de ce passage. Commandeur Miles Teg ?
- Oui, Amiral ?
- En avant, Vitesse maximum !
Apprendre le langage des morts.
Apprendre le langage des vivants.
Entendre la musique des sphères.
Faire le premier pas...
Dan Simmons, L'Eveil d'Endymion
Le vaisseau plongea sans hésiter dans le tourbillon de lumière noire. En quelques secondes, des forces cosmiques, au-delà de tout ce que l'homme pouvait appréhender, réduisirent ce vaisseau de 3580m de long en un filament monodimensionnel de plusieurs gigaparsecs de longueur. A l'intérieur du vaisseau, les humains subirent une douleur d'une intensité qu'aucun mot ne pouvait exprimer. Réduits à l'état de probabilités quantiques, ils oscillèrent entre l'état mort et l'état vivant à une fréquence de plusieurs térahertz pendant de longues, très longues minutes. De leur point de vue, la situation était tout simplement incompréhensible.
- Ccaappiittaaiinnee, llee vvaaiisseeaauu eesstt eenn ttrraaiinn ddee sssee ddiissoouuddrree..... fit Chen Li, avec un bras qui venait soudain de s'allonger pour faire une dizaine de mètres de long.
- SSttaatuuss, CCoommmmaannddeerr MMaarrkkuuss ? ?
- La réalité est en train de se désagréger. Il n'y a plus que 54,3257% de probabilités que nous existions !
- Quoi, vous déraillez !
- Hélas non, nous sommes en train de quitter notre univers. La logique que nous connaissons est en train de disparaître !
- Mais c'est affreux ! s'exclama Milvus.
- Pas du tout, intervint Miles Teg, je contrôle tout !
- Tu en es sur ? Je te signale que la passerelle est en train d'être envahi par des poissons-combattants roses à pois vert !
- T'inquiète, c'est normal...
Mais malgré ces paroles rassurantes, Milvus vit un canard violet géant grandir de plus en plus sur l'écran. En même temps, il vit que la passerelle semblait se dissoudre autour de lui. Sa main passa à travers son pupitre de commande. Puis ce fut un canard violet qui passa au travers de l'écran et avala Milvus d'une seule bouchée. Puis tout devint noir. Plus noir que le néant.
ChouChou Boy se réveilla au milieu d'une grande plaine verdoyante qui s'étendait à perte de vue. Il se releva et chercha du regard les autres. Il ne vit personne à perte de vue, à part un gamin qui courait en traînant derrière lui un poisson dix fois plus gros que lui. Il se mit donc en marche, foulant une herbe verte à première vue, mais qui virait au violet fluorescent quand on la regardait de plus près. Mais il n'alla pas bien loin. Il s'arrêta quelques minutes, réalisant que plus il marchait, plus il reculait. Il crut à une illusion d'optique. Mais il dut se rendre à l'évidence : plus il avançait, plus l'arbre qu'il visait semblait s'éloigner. La prairie possédait peu de repères, mais ca ne faisait que renforcer sa certitude qu'il marchait à reculons. Pourtant, il marchait normalement ! Agacé et intrigué, il essaya de se marcher réellement à reculons. Il heurta aussitôt un arbre de son dos, là où il venait de marcher quelques secondes plus tôt. Il se retourna et vit devant lui l'arbre qui était sensé se trouver derrière lui. Il le toucha et l'arbre disparut pour réapparaître quelques mètres plus loin. Il essaya de le rejoindre, mais l'arbre continuait de s'éloigner. Il se mit alors à courir de toutes ses forces, et l'arbre disparut pour de bon. En revanche, ce que ChouChou Boy vit de très près, c'est une porte en chêne massif qu'il percuta de plein fouet. Elle venait d'apparaître aussi brusquement que l'arbre était parti. Sous le choc, il s'effondra inconscient.
Miles Teg se réveilla avec un mal de tête carabiné et vit qu'il était seul, au beau milieu du désert. Un Ver des Sables surgit soudain devant lui, dévoilant ses innombrables dents. La mâchoire de Teg tomba de vingt centimètres, et il poussa un hoquet de surprise. Il se mit à fuir désespérément, mais le Ver le rattrapait rapidement. Puis il se sentit soudain attrapé par le col, et il se retourna pour regarder. C'était Yamila et Chen Li, qui étaient en train de chevaucher sur le dos de Shaï-Hulud. Yamila l'avait attrapé avec une canne à pêche et était en train de ramener sa ligne.
- Accroche-toi en vitesse ou on te laisse ici ! lui cria-t-elle.
Il ne se le fit pas deux fois, et une fois sur le dos du Ver, il reprit un peu de sa contenance et arriva à agripper un hameçon pour contrôler le Ver avec Yamila. Ils dirigèrent le Ver vers une crête de montagne. Une fois là, Chen Li sortit un lance-missiles atomique et tira. Les montagnes furent désintégrées en une explosion de sable blanc. Le Ver sauta par-dessus les restes du bouclier et tomba de l'autre côté, dans un verre d'eau. La tempête y faisait rage, et tous les passagers durent se cramponner au radeau que le Ver avait recraché avant de mourir. Néanmoins, un immense maëlstrom se forma et les avala d'une seule bouchée.
De leur coté, Markus et Bibi, malgré leurs nombreux points de désaccord, avaient du s'allier pour lutter contre de féroces prédateurs. Ils étaient en train de se battre contre des crocodiles Haribo de 15m de long, avec des cuillères en plastique en guise de dents. Bibi eut le bras arraché et vit avec horreur une Filaire de Médine lui sortir du moignon pour essayer de lui manger les yeux. Mais Markus se jeta sur le parasite et le coupa en deux. Comme il n'avait pas d'armes, il avait du le faire avec ses dents... Il cracha des morceaux de filaire puis voyant un alligator le menacer, il utilisa Bibi comme bouclier humain. Mais c'était en fait Milvus qui avait mis un déguisement astucieux pour tromper les féroces reptiles. Grâce à cette ruse, il les avait tous mangés et avait ainsi sauvé Markus et Bibi. Il ôta son déguisement et monta sur la plage d'ossements pour rejoindre ses amis. Une fois réunis, ils avancèrent dans la forêt d'arbres rose géants qui dressait devant eux ses ténèbres brumeuses. La progression était difficile au milieu des araucarias, ginkos et autres yggdrasils, car ils devaient couper les nombreuses branches, ronces et mains ensanglantées qui encombrait le chemin.
- Capitaine, un Cavalier sans tête à six heures ! cria soudain Markus.
- Mais non, ce n'est qu'un arbre. Il a une forme bizarre, je te l'accorde, mais ce n'est qu'un Angiosperme...
- Ca va pas m'empêcher de le débiter en rondelles. Sa gueule me revient pas, à celui-là !
Et il matérialisa une hache avec laquelle il s'empressa de massacrer l'arbre tordu. A la fin, il cria "Timber" et poussa l'arbre vers là où il n'y avait personne, mais l'arbre rebondit et lui tomba sur la tête. Confronté à la tête dur de Markus, le tronc ne résista pas et explosa, libérant des litres de sang glacé.
- Rhaaaaa ! C'est malin, c'était mon dernier uniforme propre !
- Puis-je te faire remarquer que tu ne porte pas ton uniforme, mais des peaux de bêtes ? fit Milvus.
- Ah, oui c'est vrai, fit-il en se regardant. J'en suis bien content !
Tuor et Homère furent réveillés par l'air glacé qui soufflait autour d'eux. Ils étaient au sommet de la Tour Centrale de Jussieu, mais aucune porte n'était visible. Ils entendirent des appels au secours et allèrent se pencher au bord de la terrasse. Ils virent alors Tapadamis en train de rebondir sans arrêt sur toute la hauteur de la tour. Dès que ce dernier touchait le sol, il s'enfonçait, puis rebondissait comme sur un trampoline. Une fois arrivé à la hauteur du dernier étage, il redescendait. Tuor se mit aussitôt à faire de rapides calculs mentaux pour comprendre comment il faisait pour s'arrêter toujours exactement à la même hauteur. De son côté, Homère, plus pragmatique, rattrapa Tapadamis avec un filet à papillon. Une fois tous sur le toit, ils lui demandèrent s'il savait comment il était arrivé là.
- Pas du tout, je me suis réveillé en chute libre. J'ai eu la peur de ma vie. Puis j'ai vu le sol arriver vers moi à une vitesse folle. Puis j'ai rebondit, rebondit, pendant des heures et des heures. Merci beaucoup, tu m'as sauvé !
- Surtout ne va pas le répéter à tout le monde ! Je suis médecin, c'était mon job !
Après cette discussion, ils prirent un ascenseur qui venait d'apparaître. A peine Tuor avait-il appuyé sur le bouton "RDC" que l'ascenseur tomba en chute libre...
ChouChou Boy parcourait désormais les klicks de couloirs de ce qui ne pouvait être qu'un musée. Après s'être remis de son combat avec la porte, il l'avait franchi et s'était retrouvé dans une des salles de ce musée. En se retournant, il avait vu par la porte une autre salle du musée, et pas de prairie. Alors il avait décidé d'explorer le musée... D'étonnants objets, créatures ou choses étaient soigneusement alignés dans d'innombrables vitrines. Renard, grammophone, voiture, épée, livre, meuble, poubelles, radiateur, brouette, tout était exposé sans aucun ordre apparent. Une de ces vitrines attira particulièrement son attention. La légende indiquait : Tehachelus amicus. Sans hésiter, il dégaina son pistolaser et tira dans la vitrine qui explosa aussitôt. Puis il tira son ami inconscient de là et s'employa illico à le ranimer. La bouche de THL s'ouvrit largement et déversa un flot de liquide verdâtre contenant des poissons scalaires. Puis lorsqu'il eut terminé, il toussota et ouvrit enfin les yeux.
- Peuf ! Keuf ! Teuf ! Où suis-je ? Au Paradis ? Ah ben non, t'es là toi !
- Drôle de façon de me saluer et de me remercier ! Enfin sache que je n'ai aucune idée de où nous sommes...
- Je vois...
Ils se mirent donc en route ensemble pour essayer de retrouver la sortie de ce labyrinthe dantesque. Ils marchèrent des heures, en ayant bon espoir de trouver une sortie. Puis ils se rendirent compte qu'ils passaient parfois plusieurs fois au même endroit. Mais ce qui acheva leur moral, c'est qu'ils virent parfois leurs traces de pas au plafond. Ou bien était-ce qu'ils marchaient au plafond, maintenant ? Puis même les portes se mirent contre eux. Une même porte pouvait donner sur des endroits totalement différents, selon l'heure de passage et le sens qu'ils utilisaient. Après quelques heures de ce traitement, ils avaient le plus terrible mal de tête qu'ils aient jamais eu. Ils passaient des centaines de fois aux mêmes endroits, mais ils étaient incapables de dresser un plan comprenant plus d'une pièce.
Après quelques semaines de marche, Bibi, Markus et Milvus sortirent de la Grande Forêt et arrivèrent au bord d'un océan. N'ayant guère de choix, ils décidèrent de construire un bateau. Ils utilisèrent des steaks du RU de Jussieu comme planches, des ténias séchés comme cordages, et des CD-R pour remplacer le métal. Après trois ans de travail acharné, ils purent enfin mettre le Ni vu, ni connu à l'eau et prendre la mer. Puis ce fut la mer qui les prit. Une tempête dantesque avec des vagues de 350m de haut les chahuta pendant des jours. Puis une gigantesque trombe d'eau les souleva loin du niveau de l'océan. Ils furent projetés très haut, au-dessus des nuages et même du ciel. Le Ni vu, ni connu creva la voûte céleste dans un craquement de drap cosmique. Il se retrouva dans un torrent souterrain qu'il remonta, puis il émergea dans un lac entouré de falaises translucides sans la moindre aspérité. Ils virent que trois personnes s'étaient accrochées aux voiles au passage : Yamila, Chen Li et Miles Teg. Ils les aidèrent à rejoindre le pont, mais ne purent guère fêter leurs retrouvailles : la terre et l'eau se mirent à trembler. Puis ce fut tout le lac, avec le bateau, qui bascula pour se précipiter dans une immense caverne de roche rouge bordé de rochers blancs
ChouChou Boy et THL arrivèrent dans une grande serre qui recelait d'innombrables animaux empaillés au milieu d'une jungle exubérante. Ils avancèrent prudemment au milieu des bananiers, craignant qu'un des jaguars ne soit pas empaillé. Mais ce fut un immense gorille au poil noir irisé de bleu qui surgit soudain en rugissant avant de se jeter sur eux. THL brandit aussitôt son katana, tandis que ChouChou Boy sortait son scintilleur. Le gorille mangea le katana et planta le scintilleur dans le cul d'un taureau empaillé. Ils se croyaient perdus lorsqu'un ascenseur tomba sur la tête du gorille et l'assomma. Puis Homère, Tommy et Tuor sortirent en titubant de la cabine.
- Et bien, fit ChouChou Boy en faisant les gros yeux, pendant qu'on combat, vous, vous picolez ?
- Bien sur que non ! protesta Homère. Ces insinuations sont outrageantes. En garde, Rochefort, je te provoque en duel ! et il sortit une longue rapière de son sac.
- Je plaisantais... fit ChouChou Boy, qui n'appréciait guère d'être pris pour Rochefort.
- Tant mieux, fit Homère en rangeant sa rapière dans son sac.
- Euh, tu viens de le percer de part, ton sac. Tu as oublié de remettre ton épée dans son fourreau.
- Oh, merde, mon sac !
- C'est pas grave, fit THL, ca pousse sur les arbres, ici !
- Tu te fous de ma gueule ! répondit Homère, peu enclin à plaisanter.
- Pas du tout, regarde, voilà un saquet, euh, pardon, un saquier !.
En effet, devant eux se dressait un superbe saquier dont les fruits était murs à point, avec les fermetures éclairs en train de s'ouvrir. Homère en prit aussitôt un pour remplacer son sac. Puis il avisèrent une fenêtre et sortirent tranquillement du bâtiment. Mais à peine dehors, ils furent attaqués par un géant de plus de vingt mètres de haut...
A bord du Ni vu, ni connu, on en menait pas large. Après le torrent sauvage de l'œsophage et les acides de l'estomac, ils affrontaient maintenant de terribles sucs pancréatiques. Puis Markus réussit à sortir son phaseur et tira sur la paroi. Le bateau s'engouffra par la brèche et survola un foie verdâtre. Puis il percuta une côte de plein fouet et il se brisa net. Ses passagers furent projetés dans une poche de graisse. Elle explosa sous l'impact et les tissus adipeux se déversa hors du corps du géant en un tsunami qui balaya tout sur son passage. Y compris le reste des ChouChouLandais qui avait vu avec stupéfaction leur adversaire cracher une matière jaunâtre par son nombril. Ce fut l'occasion de joyeuses retrouvailles générales, mais le géant décida alors de mettre le feu à la graisse pour faire faire son petit déjeuner (les ChouChouLandais). Heureusement, un éclair cosmique vint foudroyer le géant qui disparu en un petit nuage de fumée. En même temps, toute la graisse disparut comme par enchantement. Un tremblement de terre projeta tout le monde à terre, et d'imposantes ruines antiques sortirent du sol pour dresser leur majestuosité au-dessus de nos héros.
Un silence de mort se mit en place, puis avec d'horribles harmoniques discordantes, une demi-douzaine de personnages de lumière apparut sur divers points élevés des ruines.
- Incorrigibles, n'est ce pas ? commença l'un d'entre eux.
- Je suis bien d'accord. Nous aurions du nous en débarrasser depuis longtemps.
- Vous y allez un peu fort. Ce n'est pas de leur faute s'ils sont ce qu'ils sont.
- Leurs déficiences mentales ne doivent pas être une excuse pour leurs crimes. Ils doivent être punis.
- Que penseriez-vous de...
Les nouveaux venus continuaient de parler des ChouChouLandais sans même leur accorder un regard, et encore moins en leur parlant. Milvus en fut vite irrités et prit la parole.
- Je suis le Capitaine Milvus, du vaisseau USS Chouchou. Qui êtes-vous ? Vos intentions sont-elles...
- Silence quand je parle, jeune chiot ! fit une des entités de lumière, en projetant au sol Milvus par un simple geste de la main, sans même l'approcher. Tes parents ont du bien mal t'élever pour que tu sois aussi insolent !
- Vous n'êtes pas mes parents. De quel droit devrais-je obéir à un inconnu, un ennemi qui refuse tout dialogue ?
- Du droit le plus sacré de l'univers. Créature inférieure, tu obéiras. Oses-tu nier ta nature ? Comment pourrais-je te traiter autrement que comme un animal de compagnie ?
Deux des créatures avaient perdu leur forme vaguement humanoïde pour venir serpenter en flottant autour de Milvus. Ce dernier examina les rubans de pure énergie d'un œil méfiant puis leur cracha dessus.
- Vous êtes ridicule. Une telle arrogance, un tel besoin de domination est la marque d'une civilisation primitive.
- Jeune insolent, nous allons t'apprendre à faire le malin !
La lumière des créatures vira du jaune au rouge, puis une partie d'entre elles attaquèrent Milvus. Elles entrèrent dans son corps par sa bouche, son nez, ses oreilles, ses yeux... Tous les pores de sa peau subirent l'attaque brutale des créatures immatérielles. Il tomba à terre et commença à se contorsionner, comme pris par une terrible attaque d'épilepsie. Ses yeux s'exorbitèrent, sa langue se durcit, ses doigts se crispèrent désespérément. Jamais il n'avait subi pareille douleur auparavant. C'était pire que la mort. Car ce n'était pas à son corps que ces sadiques créatures s'en prenaient. C'était son esprit qu'elles étaient en train de violer sauvagement, fouillant sa mémoire, accédant à ses souvenirs et ses pensées les plus enfouies et les plus secrètes. Lorsqu'elles eurent fini, elles le laissèrent prostré sur le sol, incapable de savoir qui il était, ce qu'il était, et même s'il existait.
En voyant Milvus se faire attaquer, Miles Teg ouvrit son esprit et sonda les aliens. Il découvrit, ainsi qu'il le redoutait, que ces créatures disposaient de bien plus que de la prescience. Elles appartenaient à un univers où le temps n'était pas linéaire. Passé et Futur n'avait pas de signification pour elles. Mais Teg avait un atout caché...
Sans prévenir, il sauta sur une des créatures de lumière. Ses deux canines supérieures s'allongèrent de plusieurs centimètres, et il les planta sans hésiter dans la lumière aveuglante. Il aspira goulûment l'énergie étrange de sa victime, qui hurla de douleur et de désespoir. Lorsqu'il eut fini, il rejeta sa tête en arrière dans un soupir d'extase. Puis il lâcha le sac flasque et vide que la créature était devenue. Il regarda les autres aliens, qui étaient atterrés par la mort de l'un des leurs (ce qui n'était pas arrivé depuis 140 [unité de temps bidimensionnelle intraduisible]. Puis il prit la parole.
- Faut pas sous-estimer des humains. Vous allez sérieusement morfler, bande de pseudos-aliens à la sauce cocoon !
Tout en disant cela, il envoya des éclairs vers les autres ChouChouLandais, qui reçurent ainsi tous ses pouvoirs. Puis tous attaquèrent avec une férocité inégalée. Se muant en êtres pentadimensionnels, ils étaient parfaitement à la hauteur de leurs terribles adversaires. Le combat devint alors totalement insensé. C'était un duel de titans entre des êtres dont la matérialité était l'essence même et des créatures pour lesquelles seul comptait l'énergie. Ces dernières volaient en tout sens, serpents d'énergie aux pouvoirs cosmiques. Mais les humains pouvaient les contrer sans problème. Aucune ne put pénétrer l'esprit de leurs adversaires, comme ils affectionnaient de le faire. La colère de ces caricatures d'êtres sentients ne fit que s'amplifier. Leur énergie se déchaîna, détruisant tout sur leur passage. Bibi reçut une colonne sur la tête et son crâne explosa. Mais cet incident ne l'empêcha pas d'infliger une terrible punition à son agresseur : il broya la lumière orange entre ses propres mains.
Les ChouChouLandais étaient plus puissants que jamais, mais malgré cela, ils savaient que rien n'était gagné. Ils n'étaient que dix, leurs adversaires étaient innombrables. En outre, leurs pouvoirs déclinaient très lentement. Tôt ou tard, ils finiraient par être battus. C'est alors que l'impossible se produisit.
Malgré ses blessures physiques et mentales, malgré le fait que toute son énergie vitale ai été aspiré, que son cerveau ait été vidé, Milvus se releva. Meurtri au plus profond de sa chair, mais avec une rage de vaincre intact, il se dressa face à ceux qui l'avaient torturé de la plus ignoble façon qui puisse être. Il tendit les bras en croix, puis il fit ce que nul n'avait fait. Il se scinda. Ce fut d'abord ses bras qui quittèrent son corps, puis sa tête, ses pieds, son torse. Les fragments attaquèrent les créatures de lumière, qui effrayées, n'osaient plus se défendre. Puis la scission continua. Chaque fragment explosa en un nuage de cellules qui redonnèrent toutes un être complet. Tout en massacrant les aliens, les clones psalmodièrent :
- N'oubliez pas où vous êtes. Rien n'est impossible !
Et suivant ces conseils, tous les humains explosèrent en une multitude de cellules pour donner un nombre incalculable de clones. Les créatures étaient désormais totalement débordées. Chacune avait des centaines de ChouChouLandais en train de broyer son énergie.
Et c'est ainsi que ces êtres néfastes et arrogants subirent la plus terrible défaite de leur histoire complexe (normal, avec deux dimensions temporelles). La retraite fut immédiate pour de nombreux aliens et les clones purent fusionner pour redonner un seul exemplaire de chaque ChouChouLandais.
- Ca y est ! On a gagné ! On est les plus forts ! crièrent-ils en cœur.
- Je ne sais pas, ajouta Milvus. Soyons prudents. Leur retraite est un peu brusque, à mon avis.
- En effet, tout n'est pas fini. Nous ne sommes pas tous des lâches !
C'était une bande de créature de lumière qui venait de lâcher ces quelques mots. Ils étaient restés après la retraite de son peuple, et avaient patiemment attendu que les clones aient disparus pour se révéler. Leur chef tendit la main vers Markus et lança plusieurs éclairs rouges qui le jetèrent à terre. La bataille recommença aussitôt, les ChouChouLandais se jetant sur leurs ennemis en planant. Mais ceux-ci étaient parmi les plus forts de leur race. Et l'inévitable se produisit...
Tout se passa très vite. Une créature lumineuse cracha un jet de plasma vers Yamila. Miles plongea pour faire un barrage de son corps. Il prit de plein fouet la décharge de gaz ionisé. En un éclair, sa peau puis sa chair fut carbonisée. Une forte odeur de brûlé se fit sentir. Le visage en train de frire, un œil en train de tomber, il regarda Yamila en souriant et lui dit :
- Je t'ai sauvé.
Mais il ne put rien dire de plus. Son crâne s'effondra en morceaux incandescents, puis le reste de son corps s'effondra sur lui-même. Un tas de cendres grisâtres tomba par terre là où quelques instants plus tôt Miles était. En même temps, Tour, ChouChou Boy, Chen Li et Markus avaient armé leurs protoplaseurs et tiré sauvagement sur l'alien jusqu'à ce que ces derniers atomes soient réduits à l'état de néant. Toute la scène n'avait même pas duré une seconde. Yamila tomba à genoux, complètement choquée par ce qui venait de se produire.
- Il m'aimait !
Elle regarda les ChouChouLandais avec un air effaré, puis répéta :
- Il m'aimait, et je n'ai pas voulu y croire. Il s'est sacrifié pour moi !
Yamila se retourna alors vers les créatures ennemies et leur lança :
- Vous allez payer, sales bâtards !
Et poussant un terrible cri de guerre venu du plus profond des âges, elle laissa sa colère remonter et déborder à travers son corps. Une aura de lumière fit son apparition autour de son corps et ses cheveux se dressèrent, électrifiés par sa fureur vengeresse. Elle fondit sur ses ennemis à une vitesse impossible, beaucoup trop vite pour que qui que ce soit ne put suivre ses mouvements. Le double bang supersonique rendit sourd les ChouChouLandais, qui tombèrent à terre sous le souffle de son déplacement. Mais ceux qui avaient le plus à se plaindre étaient sans conteste les créatures de lumière : elles étaient exterminées une à une, méthodiquement, par une Yamila que nul ne pouvait ne serait ce que ralentir dans sa croisade destructrice. Elle lançait des éclairs qui pulvérisait sur place ceux qui essayaient de fuir. Elle broyait ceux qui voulaient la combattre. Elle se montrait sans pitié avec ceux qui avaient tué le seul homme qui serait jamais digne de son amour. Ce fut elle, et elle seule, qui permit la victoire. Mais elle ne s'arrêta pas là. Elle se transforma en un véritable torrent d'éclairs qui pulvérisèrent tout sur leur passage jusqu'à déstabiliser la structure même de cet univers...
Yamila finit par basculer dans cette faille spatio-temporelle, entraînant avec elle les autres ChouChouLandais. Ils se retrouvèrent voyageant dans une chose sans nom, totalement indescriptible avec des mots (voire même par des idées). Personne ne comprit ce qu'il leur arrivait. Mais ce qu'ils virent lorsque tout était fini, ce fut un Miles Teg plus que stupéfait. Et pourtant, dans toute cette histoire de fou, ce dernier n'avait cessé d'aller de surprise en surprise. Et à chaque fois qu'il se disait "Bon, cette fois, rien ne pourra plus m'étonner", il lui arrivait un truc encore plus incroyable. Si bien que le fait d'être ressuscité n'était que la dernière de ces "surprises", tout aussi incroyable que les autres. Et il n'était pas le seul surpris : il y avait aussi les ChouChouLandais, et même les créatures !
- C'est impossible, même nous avec notre temps bidimensionnel et nos pouvoirs, nous ne pouvons faire cela !
Ce qui est ne peut être changé ! et ce qui sera est incertain...
- Et pourtant, rétorqua THL 1138, elle l'a fait. Elle a remonté le temps pour sauver Miles.
- Non, je n'y crois pas ! Ce doit être une supercherie.
- Mais votre présence est la preuve que non, répondit ChouChou Boy Nous vous avons éradiqué de là d'où nous venons. Si Yamila n'avait pas réussi, jamais nous n'aurions pu avoir cette discussion.
- Non ! Non ! Non !
- C'est parce que vous n'avez rien compris, expliqua Yamila ! Vous n'avez pas compris que l'amour est la force fondamentale de l'univers. De tous les univers ! Telle est votre faiblesse !
- Balivernes ! Notre univers ne connaît pas l'amour.
- Alors il ne peut exister...
Cette parole résonna comme l'écho du destin : l'espace-temps s'ouvrit sous les créatures (qui de toute façon étaient condamnés) et les engloutit. Puis ce fut au tour des ChouChouLandais de ne plus toucher sol.
- Que se passe-t-il ? fit Markus. Moi qui commençais à comprendre cet univers... Je capte plus rien !
- Cet univers est en train de s'effondrer, expliqua Yamila. Il n'a pas supporté notre voyage temporel. Nous devons partir au plus vite !
Mais avant que quiconque ait pu faire quoi que ce soit, l'espace explosa, et ils furent projetés dans les limbes.
En quelques secondes, les ChouChouLandais furent séparés à nouveau. Miles tomba dans une grotte où l'odeur de cannelle était omniprésente. Elle était remplie à ras bord. Jamais le Bashar n'aurait pensé qu'il put exister autant d'épice. Elle s'insinuait partout, et il en respira une énorme quantité. Il ne put rester à la surface de la montagne. Il n'avait pas pied, et il s'enfonça dans les profondeurs. Il se noyait progressivement. Il tomba alors en une transe profonde, plus profonde que tout ce qu'il avait connu. Le pouvoir de l'épice le submergea, et il perdit connaissance.
Bibi se retrouva dans un loft avec une piscine. Il découvrit une dizaine de jeunes filles qui se jetèrent sur lui. Il sourit alors largement, puis se mit à crier comme un dément. Il venait de découvrir que c'était des hermaphrodites ! Il prit alors ses jambes à son cou et se précipita vers la sortie. Au passage, un homme lui demanda :
- C'est votre dernier mot ?
- Oui, fout moi la paix, Obi Wan Kenobi !
Et il sauta hors des limbes.
Elle était en train d'étouffer. Chen Li se réveilla dans un cocon de soie. Elle en sortit, et vit avec horreur une énorme araignée de quinze mètres de long s'apprêtant à la transpercer de part en part avec ses chélicères. Elle prit alors son courage à deux mains et lui arracha tous ses appendices. L'araignée tomba alors de sa toile et disparut dans les ténèbres glacées du Gouffre Sans Fond. Chen Li quitta alors la toile pour sortir des limbes.
Milvus se réveilla dans une cellule. Un énorme borg puant et pustuleux vint le torturer. Il ne se laissa pas faire et brisa la nuque de son geôlier. Puis il se précipita dans le couloir. Il trouva un terminal d'ordinateur et interrogea les systèmes du Cube pour savoir ce qu'il était advenu de son vaisseau. Il découvrit alors qu'il venait d'être assimilé, avec tout son équipage. Et il fonçait vers la Terre...
- Non ! Pourquoi ?
Milvus sortit alors sa télécommande, et sans hésiter, appuya dessus. L'USS Chouchou explosa aussitôt, tuant les ChouChouLandais, mais sauvant La Terre. Milvus fut alors projeté en dehors des limbes.
Tommy était en sueur : le compte à rebours n'était plus qu'à 1:48. Il devait absolument désamorcer cette bombe. Il sectionna un fil, croisant les doigts. Rien n'explosa, et il poussa un soupir de soulagement. Il passa au fil suivant. Le câble USB rouge ou le câble USB bleu ? De cette décision dépendait sa vie, et celle des centaines d'enfants coincés dans l'école. Il regarda le compteur. 0:57. Il n'avait plus le choix. Il devait couper un des câbles USB. Il prit sa pince coupante, et sectionna le rouge. Le compte à rebours s'arrêta, et les LEDs s'éteignirent.
- Oui ! J'ai réussi !
La bombe explosa, projetant Tapadamis hors des limbes.
Les éclairs bleus jaillissaient de toute part. ChouChou Boy était dans une gigantesque sphère creuse et de nombreuses machines électriques lui crachaient des éclairs, du sable, et des bulles d'huile pour l'anéantir. Il sautait, il courait, il volait, il faisait des roulés-boulés et des saltos. Il était beaucoup trop rapide pour ces mécaniques du diable. Mais il fatiguait, tandis que les machines disposaient d'une source d'énergie infinie. Voilà pourquoi il devait absolument grimper au sommet de l'obélisque. Mais la pierre était lisse et glissante. Il n'avait aucun moyen de grimper. Alors il pointa un doigt devant lui, et sans hésiter, il en frappa l'obélisque. Celui-ci explosa en un millier de pierres à peine plus grosses que le poing. Il put alors voir la sortie du niveau. Il l'emprunta et s'évada des limbes.
Markus tombait depuis des heures. Il finit par toucher enfin le sol. Il s'écrasa sur le toit d'un McDonald qui céda sous le choc. Il finit donc sa chute sur un Big Mac qu'il écrasa avec plaisir. Son consommateur ne semblait en revanche pas ravi du tout. C'était un énorme gaillard 30 fois plus large que haut, au T-Shirt XXXL maculé de taches de graisse.
- Tu vas morfler, sale Breton !
- Ouais, bien sur et toi, tu bouffe que du Slim-Fast !
- Tu te moque de moi, minus ?
- On m'appelle pas "minus" sans en subir les conséquences. Tu sais ce que je vais faire de toi ?
- Non et je m'en fous !
Malgré cette affirmation, Markus lui dit un mot à l'oreille, et le monstre humain éclata de rire. Alors Markus s'énerva pour de bon. Il prit une paille qu'il planta dans la poitrine graisseuse du monstre. Il souffla alors de tout ses poumons dedans, et l'obèse se mit à gonfler, à gonfler, à gonfler... Il commençait à s'envoler lorsqu'il explosa en un gros tas de viande pourrie.
- Alors, tu vois que ca fait mal, du gaz entre les cellules ! Foi de Cortex, rien de mieux pour maigrir un bon coup !
Puis il sortit tranquillement du fast-food et commença à s'en éloigner. Les autres ChouChouLandais avaient atterri à environ cent mètres. A mi-chemin, il se rappela quelque chose d'important. Il se retourna, dégaina un Criquet, et tira sur un point précis du McDo. Ce dernier explosa alors dans un énorme déluge de feu qui l'emmena à 50m d'altitude avant de le désintégrer. Puis Markus quitta tranquillement les limbes, essuyant la pluie de débris fumants comme si ce n'était que de "l'humidité vivifiante".
Dans un bar de Berlin-Est, THL 1138 attendait son contact. Ce dernier était en retard. C'était très mauvais : un agent n'est jamais en retard. On ne doit pas se faire remarquer. Un homme entra, et THL 1138 reconnu Glanis, son pire ennemi. Il était accompagné d'une douzaine d'homme de mains armés d'énormes fusils à canon scié noirs à la crosse chromé. Sûrement pas pour prendre le thé. THL 1138 se cacha sous sa table avant qu'ils ne puissent le voir. Il dégaina ses deux colts, puis bondit sur le côté, tirant en plein vol. Douze balles, douze adversaires : le compte était bon. Lorsqu'il toucha terre à nouveau, il ne restait plus que Glanis, pâle de rage mal contrôlée. THL 1138 rengaina et s'approcha de lui.
- Tu es trop pourri pour que je gaspille une balle pour toi !
Et il lui enfonça son poignard dans le cœur.
- De la part de THX 1137, pourriture d'assassin !
Puis il sortit tranquillement du bar et se dirigea vers le Mur pour quitter les limbes.
Tuor se réveilla dans un trou et découvrit treize nains barbus et un Magicien qui le regardait.
- Où suis-je ?
- Tu es dans le repère du Dragon, et tu dois le vaincre pour nous sauver !
Et il le projetèrent dans la chambre du Dragon. Il atterrit entre ses pieds gigantesques. Il releva la tête, vit celle du Dragon qui n'avait pas l'air content et prit ses jambes à son cou.
- Au secours ! Je veux rentrer à la maison !
Il sortit son téléphone portable et essaya d'appeler quelqu'un
- Pas de réseau ! Merde ! Je vais me faire bouffer... Je suis pas un barbecue !
Il abandonna son portable et regarda derrière lui. Le Dragon était toujours à sa poursuite. Il bifurqua alors dans un petit boyau où le Dragon ne pourrait pas le suivre. Mais le Dragon regardait Tuor, et pas devant lui. Il se cogna à la paroi rocheuse, et tomba, tué sur le coup. Les nains se jetèrent sur le trésor. Tuor demanda au Magicien où se trouvait la sortie. Il lui répondit très gentiment, et il put quitter les Grottes des Limbes.
Homère était en train de courir : il avait encore oublié son sac. Lorsqu'il arriva dans l'amphi, il vit avec surprise que son sac n'était pas seul. Il en eut le cœur brisé. Son sac le trompait, et pas avec une seule personne. Il était avec des milliers d'autres sacs, et tous identiques au sien. Lequel était le bon ? Il vit que le plus proche était vide. Il comprit alors que le seul sac plein était le sien. Il se mit donc à tous les fouiller. Mais arrivé au dernier, il découvrit qu'ils étaient tous vides. Il se dit qu'il en avait loupé un, et il recommença. Mais cette fois-ci, ils étaient tous pleins...
- Oh mon dieu ! C'est pas vrai ! C'est pas possible ! Je vais devenir fou ! Je n'ai plus qu'une seule solution... Je ne me servirai plus jamais d'un sac ! Et enfin libéré, il put sauter par la fenêtre brisée pour quitter les limbes.
Les ChouChouLandais avaient quitté les limbes, et rejoint Yamila, mais l'univers était toujours en train de s'effondrer sur lui-même. Ils avaient l'impression de tomber dans un puits sans fond. Miles était inconscient et donc incapable de piloter le StarShooter. Puis soudain ce fut la fin de la chute, brutale, imprévue et douloureuse. Comme une savonnette, le vaisseau jaillit hors du Vortex, à peine rematérialisé. Puis sa probabilité d'existence se stabilisa autour de 100%. Peu à peu, les ChouChouLandais se réhabituèrent à avoir une existence physique et commencèrent à regarder autour d'eux. Qui avait piloté le vaisseau ? Qui les avait sauvés ? Milvus sursauta en découvrant Yamila à la console de pilotage.
- Mais comment est-ce possible ?
- Très simple, mon voyage temporel pour sauver Milesounet m'a donné une vision hyperdimensionnelle élevée. Je dispose désormais de pouvoirs encore plus puissants que Miles.
- Fantastique ! Et maintenant, cap sur Polménore ! Il faut fêter notre victoire, dignement, et tous ensemble !
- Avec joie, Capitaine ! Cap entré !
Deux semaines plus tard, le Palais des Mariages retentissait de clameurs de joie. La Grande Salle était comble, on allait retransmettre le Grand Mariage sur écran géant dans la rue et il passerait en direct sur TV Chouchou. Car ce n'était pas n'importe quel mariage : c'était celui de Miles Teg. Milvus, en tant que Capitaine de Nef Spatiale, célébrait la cérémonie.
- Mes biens chers frères, mes biens chères sœurs, mes bien chères autres choses, nous sommes ici pour unir pour la vie, et même plus s'ils le veulent, deux âmes faites l'une pour l'autre. En ce jour béni des dieux, le Bashar Suprême Miles "Poussin" Teg, Commander du Chouchou, Prince du CoinCoinLand et la Princesse Yamila Diaz-Rahi, Souveraine de Polmènore, Grande Prêtresse de l'Anthar vont s'unir pour le meilleur et pour le pire. S'il y a ici une personne qui possède une bonne raison pour que ce Grand Mariage ne se fasse pas, qu'il parle maintenant, ou alors qu'il se taise pour l'éternité, surtout vers la fin...
Bibi voulu à ce moment faire une blague, mais il vit le regard de BET de Markus, et il se rétracta sur sa chaise jusqu'à ce que Markus le domine de trois têtes.
Puisqu'il en est ainsi, Bashar Suprême Miles "Poussin" Teg, Commander du Chouchou, Prince du CoinCoinLand, voulez-vous prendre pour légitime et éternelle épouse la Princesse Yamila Diaz-Rahi, Souveraine de Polmènore, Grande Prêtresse de l'Anthar, ici présente ?
- Oui, Je le veux.
- Princesse Yamila Diaz-Rahi, Souveraine de Polmènore, Grande Prêtresse de l'Anthar, voulez-vous prendre pour légitime et éternel époux le Bashar Suprême Miles "Poussin" Teg, Commander du Chouchou, Prince du CoinCoinLand, ici présent ?
- Non, je ne le veux pas.
Et devant Miles sidéré, elle se transforma en une créature de cauchemar, toute de lumière jaune. Miles, incapable de réagir, se vit étranglé par l'imposteur qui lui cracha des plumes d'oies à la figure.
Miles se réveilla en sueur, réalisant qu'il venait d'être la victime d'un cauchemar. Il avait déchiré en morceaux son oreiller. Les plumes d'oies qu'il avait vues dans son rêve étaient éparpillées dans toute la pièce, volant et tourbillonnant autour de lui. Il poussa un grand soupir de soulagement, et regarda Yamila qui dormait tranquillement à coté de lui. Ouf ! Tout ceci n'était qu'un cauchemar, le Grand Mariage s'était parfaitement bien déroulé. Yamila avait dit oui, et ils s'étaient embrassés passionnément tandis que des milliers de colombes immaculés s'envolaient autour d'eux. Le toit s'était ouvert sur toute sa largeur pour les laisser passer, tandis que la salle retentissait du bruit de centaines d'applaudissements. Puis ils étaient sortis triomphalement du Palais, acclamés comme les héros qu'ils étaient. Ils avaient ensuite rejoint leur superbe Yacht Spatial pour leur Lune de Miel Galactique. C'était un superbe engin racé, fin, élégant et puissant, doté de tout le confort : salle de bain avec piscine, chambre 0g... Grâce à lui, ils allaient visiter les plus beaux mondes de la Galaxie, et ne s'ennuierai pas une seule seconde. Yamila se leva pour le rejoindre. Il l'enlaça, et ensemble, admirèrent par la baie d'observation la superbe planète double qui se tenait là, première étape de leur périple. Ils se sourirent. Ils avaient tout l'avenir devant eux.
Do you really think all this stuff is real ?
Had we truly leave this unreal (or real ?) universe ?
When start the dream ?
When did he end ?
Believe the unbelieveable !
Don't believe what you see : it's not real...
Life is a Dream.
Nothing is Real.