Une aventure de l'USS Lellig :

La frontière des 100 000 g

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Extrait du journal de bord : Suite aux ordres que nous ont donnés les Dieux, nous avons renoncé à conquérir la galaxie. Nous devons désormais nous contenter d'être des explorateurs pacifiques et diplomates.

L'USS Chouchou filait dans l'hyperespace en direction de Sirius. Il venait de visiter Alpha du Centaure et avait constaté qu'aucune vie intelligente ne s'y trouvait. L'équipage espérait donc beaucoup en trouver sur Sirius, la seconde étoile compatible la plus proche du Soleil.

- Nous entrons dans le système de Sirius, Capitaine, informa Teg.

- Parfait, répondit le Capitaine Milvus. Markus, Nikita ! Comment se présentent les planètes de ce système ?

- La sixième planète semble pouvoir abriter la vie fit Nikita Thor. Je suggère d'aller la voir de plus près.

- Je vois. Chen Li, recevez-vous quelque chose ?

- Oui, Capitaine, de très nombreuses émissions ne provenance de la planète candidate.

- Enfin nous trouvons ce que nous cherchons. Cap sur la sixième planète, Teg.

- A vos ordres, nous serons en orbite dans trois heures.

- Parfait. Je suis bien content qu'il y a des gens vivants pour nous accueillir. Visiter les ruines de la colonie d'Alpha était quelque peu déprimant.

- Et pourtant, Capitaine, fit Nikita, ces ruines étaient fascinantes. J'aurais aimé y rester plus longtemps.

- J'ai bien peur que vous deviez patientez. Le plus urgent est d'établir de bonnes relations diplomatiques avec nos voisins, maintenant que nous ne pouvons plus agir comme des bourrins.

- Oui mais figurez-vous que…

Et pendant tout le temps que dura l'approche de Sirius VI, l'équipage débattit sur les étonnantes ruines d'Alpha du Centaure. Mais ce n'est pas le sujet de cette histoire, aussi, allons directement au moment où ils arrivent en orbite.

- Chen Li, ouvrez-moi une fréquence avec le gouvernement de Sirius.

- A vos ordres.

- A qui ai-je l'honneur demanda aussitôt un humain, d'allure très sèche et qui était visiblement un bureaucrate.

- Je suis le Capitaine Milvus, du vaisseau USS Chouchou. Le ChouChouLand désire entamer des relations diplomatiques avec votre planète.

- Tiens donc… De quelle planète venez-vous ?

- Nous venons de la Terre, du Système Sol.

- La Terre ? Je vois… Cette planète de barbares possède enfin une faction qui maîtrise le voyage interstellaire ? Il était temps…

- Qu'est ce que c'est que ce porc prétentieux, demanda ChouChouBoy ? en ayant pris soin de débrancher le micro. Je croyais que nous étions célèbres et respectés dans le secteur de Sirius à cause de notre victoire sur les Ascaris Suceurs d'Esprits.

- Pas ici, apparemment. Ils n'ont pas l'air d'apprécier les Terriens ici.

Milvus rouvrit le micro, puis expliqua.

- Je suis sur que vous mourez d'envie de découvrir les récents progrès que nous avons fait dans le domaine technologique. Ne pouvons-nous pas descendre à la surface de la planète pour discuter tranquillement.

- Je ne sais pas, fit le bureaucrate avec le dédain le plus marqué. Je vais voir ce que je peux faire auprès de mes supérieurs.

Les ChouChouLandais durent attendre plus d'une heure pour avoir une réponse. Le bureaucrate réapparu, porteur de bonnes nouvelles.

- Le Conseil de Diplomatie et d'Echange avec les Primitifs vient de statuer. Vous pouvez venir sur le sol de notre beau pays pour une rencontre diplomatique. Je vous envoie les cordonnées de téléportation.

- Merci bien.

Tandis que l'équipe de négociateurs se dirigeait vers la salle de téléportation, les commentaires ne manquait pas.

- Capitaine, expliqua Markus. J'ai la ferme opinion que ces gens-là se moquent de nous. Ils nous considèrent comme des barbares. Nous ne tirerons rien de constructif de cette rencontre.

- Voyons, ne soit pas si pessimiste. Il y a toujours des frictions au début de telles rencontres. Et de toute façon, je te rappelle que c'est moi qui m'y colle. Toi, tu resteras tranquillement en orbite à prendre soin du vaisseau. Et ne le nie pas, je sais que tu adore t'asseoir dans mon fauteuil de commandement. Et sur ces paroles rassurantes, ils se quittèrent tandis que résonnaient les harmoniques de la téléportation. Mais Milvus dut bien vite déchanter en voyant où ils arrivaient. Une odeur peu ragoûtante titillait leurs narines, et la vue se limitait à une petite courette en triste état.

- M. le Président, Capitaine fit Nikita Thor. Nous sommes au milieu des poubelles ! J'espère que vous n'allez pas tolérer ça !

- Un peu de contrôle, Nikita. Nous devons être diplomates. Savoir ne pas faire cas des mesquineries de la partie adverse est une des bases de la diplomatie.

- Mouais… Connaissent pas leur bonheur, ces Siriens.

- Et suivant ChouChouBoy et Milvus, magnanimes, Nikita, Tuor, Emiliano et Homère entrèrent dans le sublime palais par la porte de derrière. Bon, il n'y avait pas de vue sublime dans le local poubelle, mais ca n'empêche qu'il était réellement sublime, ce palais.

- Essuyez vos pieds, étrangers.

Là, même ChouChouBoy commença à perdre patience…

- Quand verrons-nous Son Altesse l'Archiprince ?

- Ho ho ho ! fit le bureaucrate avec un petit air de faux cul snobinard parfaitement ridicule. Mais jamais mes pauvres amis. Voyons ! C'est un homme très occupé, et vous n'êtes que des… primitifs ?

- Et ça, c'est primitif ? fit Emiliano en dégainant son positronneur à double flux magnétique et en tirant sur le bonhomme.

Dans un éclair bleuté, il fut précipité le dos contre le mur, membres écartés et muscles paralysés.

- Ca va pas ! cria Milvus. Je vous ai dit que nous devions être diplomates ! Donnez-moi cette arme ! Donnez-moi tous vos armes !

Ils obtempérèrent, non sans protester quand Milvus téléporta les armes sur l'USS Chouchou.

- Sauf votre respect, mon Capitaine, ce crétin visqueux n'est pas au courant de notre qualité de diplomates. Et s'ils nous attaquent ? Comment ferons-nous sans armes ?

- Nous pouvons toujours activer les téléportations d'urgence… Ne discutez pas !

- Bon, c'est vous le chef… Maintenant, je pense qu'il faut chercher par nous-mêmes l'Archiprince.

- Hmmmpffff. Je suppose que maintenant que vous nous avez fichu dans le pétrin, la meilleure chose à faire est effectivement de chercher ce maudit souverain. Nikita, sortez votre tricordeur !

Nikita s'exécuta, scanna les alentours puis annonça :

- Ca y est ! J'ai trouvé la salle du trône.

- OK ! On y va.

A bord du vaisseau, en orbite…

- Commander ?

- Un problème, Miles  ?

- Je détecte une flotte importante de vaisseau en approche du système. Je suis incapable de les identifier.

- Chen Li, Demandez à la Flotte Sirienne s'ils savent qui ils sont.

Lorsque les ChouChouLandais firent irruption dans la Salle du trône, Son Altesse Suprême le Badinechat Archiprince Roodyn IX eut la frayeur de sa vie. Croyant à une invasion, il se cacha sous son siège tandis que ces gardes du corps faisait un mur de leurs corps. Puis voyant que ce n'était que des Terriens, il chassa ses gardes du corps d'un geste de la main puis déclama :

- Mais comment diantre osez-vous ?

- Nous osons car nous avons pour mission de créer de liens diplomatiques entre nos deux planètes.

- Drôles de méthodes, fit-il en réajustant sa cape. Et de quelle planète venez-vous ?

- De la Terre, Votre Altesse.

- La Terre ?

- Une petite planète sans importance proche de chez nous, se pressa de lui expliquer son chambellan. Et leur faction à un nom ridicule : le ChouChouLand ! Imaginez : jusqu'à très récemment ils n'avaient même pas de vaisseaux interstellaires sur Terre. Et seul cette bande de fous dispose de tels vaisseaux. Mais il circule une rumeur selon laquelle ils les auraient volés. Et en plus, ils ont l'outrecuidance de prétendre que leur monde est le monde originel de l'humanité.

- Ridicule… Tout le monde sait que c'est notre planète, Siriani. Sinon, pourquoi le secteur où habite l'humanité serait-il désigné par les autres espèces sous le nom de "Secteur de Sirius" ? Qu'avez vous à répondre à ca ? Hein ?

- Que nous n'avons aucune carcasse de vaisseau colonisateur chez nous ! En revanche, nous avons les ruines d'un continent englouti et plein de fossiles d'espèces préhominiennes.

- Blasphème hurla un ecclésiastique enturbanné en brandissant son pendentif en forme de Y. Dieu a créé les espèces fixes et immortelles !

- Mais non… fit Homère. Il avait assez de boulot en créant la matière, l'énergie, les galaxies, etc... Il a justement créé la vie, qui évolue toute seule, pour se reposer un peu.

- Au bûcher ! Hérétique ! fit l'ecclésiastique, si violet que tout le monde se mit à craindre qu'il ne fit une crise cardiaque. Au bûcher !

Homère voulu alors s'approcher pour lui injecter un relaxant, pour éviter la crise cardiaque. Mais l'autre crut que c'était pour le tuer et pris peur.

- Au secours, fit-il en fuyant. Lucifer me poursuit.

- Encore un fumeur de poils de brosse à dents ! Je prends le RER, c'est vrai, mais c'est bien là mon seul point commun avec lui.

- Bon ! Revenons aux choses sérieuses, fit ChouChouBoy. Où faisons-nous la conférence ?

- Vous savez que vous commencez à m'apparaître sympathique, pour des barbares, répondit l'Archiprince qui avait toujours détesté devoir se lever à quatre heures du matin pour prier.

La réponse de la flotte Sirienne ne tarda pas, mais était quelque peu insatisfaisante.

- Ils disent qu'ils ne détectent aucune flotte et que nous sommes, je cite : "Des barbares mentalement retardés qui ne savent pas se servir de senseurs comme tout le monde"

- Ils sont fous, fit Markus, intrigué. Nos senseurs sont formels. Miles, THL 1138, vérifiez les circuits. Je ne vois pas comment ce pourrait être une panne, mais sait-on jamais ? En outre, nous pourrons peut être recueillir des indices supplémentaires sur ces vaisseaux.

- A vos ordres, Commander.

 

Les ChouChouLandais avait d'abord jubilé en entendant l'Archiprince leur accorder une conférence diplomatique, mais il avait vite déchanté. Comme on leur avait déjà dit, l'Archiprince était "un homme très occupé". En conséquence, il refila la conférence au Ministre de l'Extérieur. Qui était lui aussi très occupé, et refila le bébé au chef de la diplomatie régionale. Ce dernier ayant une nouvelle maîtresse, il n'avait guère de temps non plus, et il promu "Chef des Affaires Spéciales" le Maire de la petite province de "Guadalam-Pouto-Triofghneur" parce que c'était son plus grand admirateur et qu'il l'emmerdait tous les jours avec des tonnes de lettres d'amour. Ce fut donc dans la petite ville balnéaire de Djerpille sur mer que ChouChouBoy et les autres furent reçus en grande pompe par une population fortement provinciale visiblement très émue de recevoir des émissaires d'une autre planète. Le problème était qu'il manifestait leur joie en jetant sur les diplomates des pétales de Krik'Tar, une fleur qui sentait malheureusement la tomate pourrie.

- Je sens que je vais devoir prendre une douche de trois heures pour enlever cette fichue odeur, rouspétait Emiliano.

- Gardez votre calme, voyons, ils font ça pour nous honorer.

- Qu'est ce que ce serait s'ils voulaient nous déshonorer !

A ce moment-là, une créature apparue en haut d'un toit et sauta habilement de corniches en corniches pour atterrir devant les ChouChouLandais.

- Salutations, étrangers. Etes vous de ceux qui viennent des étoiles ?

- Bonjour, créature. Nous venons effectivement d'un autre système stellaire. Qui êtes-vous ?

- On m'appelle Hébus le Troll. Mais je n'appartiens à aucune espèce connue. C'est pour ça que je pense que je suis originaire d'une autre étoile. Mais les Siriens ne veulent pas m'emmener pour que je puisse chercher mes origines. Alors, je me demandai si je ne pouvais pas vous demander de m'emmener dans votre vaisseau.

- Euh, il a l'air sympa, fit Tuor, qui avait essayé de suivre le discours que l'inconnu avait débité à toute vitesse. On l'embarque.

- Pourquoi pas, on a besoin d'un cuistôt, fit Nikita. La cuisine de Milvus ne me réussit guère.

- Tu ne manque pas de culot ! fit l'homme de l'art, vexé. Si tu ne t'introduisais pas dans la cambuse pour manger mes provisions avant que je ne les aie préparés, en particulier le fugu, tu n'aurais pas d'indigestion !

- Ah ! Je vous aime déjà ! Ma nouvelle famille ! fit Hébus en serrant Tuor jusqu'à l'étouffer.

Cependant, à bord de l'USS Chouchou, l'heure n'était plus à la rigolade.

- La flotte inconnue sort de l'hyperespace ! fit Chen Li. Et elle attaque la flotte sirienne ! Elle comporte une trentaine de vaisseaux. Certains font plus de quatre klicks de longs. La flotte Sirienne n'est pas de taille. Cette dernière désigne les agresseurs comme la Flotte de l'Oligarchie de Procyon. Et ces derniers réclament des objets qu'ils nomment les "Energides"

- On riposte ? demanda Bibi.

- Voilà une situation particulièrement difficile. Nous sommes ici en mission diplomatique. Nous ne pouvons pas nous permettre de prendre parti pour un camp. Nous ne savons rien de ce conflit entre deux nations humaines. Comment savoir à qui appartient ces "Energides" ?

A ce moment, un coup sourd fit vibrer le vaisseau. Markus faillit tomber de son fauteuil, ce qui le vexa quelque peu.

- La flotte de Procyon nous attaque, fit Teg. Bouclier latéral gauche à 92 %. L'ennemi ignore nos transmissions indiquant nos qualités de diplomates pacifiques.

- Voilà qui règle le problème… Alerte Rouge ! Tous aux postes de combat. Teg, amenez-nous à portée de tir. Bibi, feu à volonté dès que possible. Chen Li, prévenez l'équipe au sol de la situation.

- A vos ordres, fit l'équipage dans un bel ensemble.

L'annonce de l'attaque par l'Oligarchie de Procyon ne fit pas sauter de bonheur les divers participants de la conférence de paix. Les Siriens se décomposèrent et commencèrent à courir dans tous les sens, complètement paniqués et sans aucun but précis ni coordination. Les ChouChouLandais restèrent assis et se tournèrent vers ChouChouBoy qui marmonnait son mécontentement.

- Alors les Dieux nous engueulent parce qu'on a été un peu trop agressif vis-à-vis de nos voisins, et on nous impose d'êtres plus diplomates. Soit… Mais si c'est pour tomber en pleine guerre interstellaire, c'est pô juste  !

- M. le Président ? fit Nikita.

- Qui y a-t-il, demanda Milvus, voyant que ChouChouBoy n'avait pas entendu.

- Il y a un vaisseau en flamme de deux klicks de long qui fonce vers la région où nous sommes. Vu son état, le crash me semble inévitable.

- Oh non. Exactement ce qu'il nous fallait. Ou se situera exactement l'impact ?

- Sur ce volcan situé à dix klicks de notre position, Capitaine. Aïe !

- Quoi ?

- Le volcan m'a l'air instable. Je ne sais pas s'il va tenir le coup.

Au même moment, un terrible craquement se fit entendre, tandis que la terre se mettait à trembler et que les bâtiments dansaient sur leurs fondations. Les ChouChouLandais se précipitèrent dehors dès que le séisme fut terminé pour voir un spectacle d'horreur. Le volcan avait été touché de plein fouet et il était rentré en éruption.

- Le volcan menace-t-il la ville, Nikita ?

- Non, Capitaine, mais une coulée de lave est en train de se former. Elle se dirige vers un petit village de pêcheurs situé non loin de là.

- Les habitants vont-ils avoir le temps de fuir ?

- Ils auraient le temps s'ils n'étaient pas tous occupé à prier.

- Les imbéciles !

En orbite, Bibi s'en donnait à cœur joie en canardant les immenses et sinistres vaisseaux de l'Oligarchie de Procyon. Grâc e à la maestria de Teg, le vaisseau slalomait entre les forteresses spatiales à une vitesse folle, pilonnant sans répit leur coque jusqu'à ce qu'elles s'effondrent, laissant échapper leur atmosphère interne. Aussitôt que l'USS Chouchou avait riposté, un général les avait contactés pour les abreuver d'insultes :

- Comment osez-vous attaquer un vaisseau appartenant à la Pureté de Procyon ? fit le grand Officier blond aux yeux bleus. Cela ne vous a pas suffit, à vous autres les Terriens de détruire l'œuvre de votre plus grand homme ?

- Hein ? fit THL 1138.

- A mon avis, il parle d'Adolf Hitler.

- Ah… fit le blondinet, au moins vous n'avez pas oublié son nom.

- Allez vous faire voir, bande de pseudos-nazis impuissants de merde, cria Chen Li en poussant l'émetteur au maximum pour les assourdir.

Sur la passerelle de l'autre vaisseau, les officiers se bouchèrent les oreilles, mais ils n'étaient pas au bout de leurs peines.

- Prenez ça dans les dents !

- Que faites-vous, Officier Chen Li ?

- Je leur ai envoyé "Qui veut gagner des milliards ?" !

- Très bonne initiative ! Ils vont être obligés de rebooter leur ordinateur central !

Et pendant que les étranges nazis se débattaient avec une fenêtre ne voulant pas se fermer sur leurs écrans, l'USS Chouchou continuait joyeusement à perforer les coques de leurs vaisseaux, faisant des ravages malgré sa petite taille. Mais ce ne pouvait durer très longtemps…

- Commander, averti Teg. Ils concentrent tous leurs tirs sur nous.

- Quoi ?

- Ils ont anéanti la flotte Sirienne, expliqua THL 1138. Nous sommes les seuls à rester.

- Boucliers à 20 % et en baisse, ajouta Bibi.

- Occultez-le vaisseau !

- Quoi ? Mais…

- Ne discutez pas ! Obéissez ! Vite !

THL 1138 finit par obéir et les nazis eurent la surprise de leur vie en voyant le vaisseau devenir invisible.

- Commander, fit Chen Li. C'est une folie. Nous n'aurons jamais assez d'énergie.

- C'était ca ou mourir. Mais rassurez-vous, maintenant, nous allons attaquer !

Et suivant les ordres de Markus, l'USS Chouchou effectua un large cercle pour plonger sur son adversaire, se désoccultant pour pouvoir tirer au dernier moment.

A Djerpille sur mer, l'équipe au sol était prise entre deux feux. D'un côté, il y avait l'USS Chouchou en difficulté, et de l'autre, le volcan en éruption. Ils ne pouvaient pas abandonner le petit village de colère sans risquer la colère de Dieux, et ils ne pouvaient pas non plus abandonner leurs camarades restés dans le vaisseau.

- USS Chouchou, où en êtes vous ?

- Ils ne répondent pas, Capitaine.

- Et bien, voilà qui résout le dilemme. Sans contact, nous ne pouvons revenir sur le vaisseau. Il ne nous reste plus qu'à aller secourir les pêcheurs.

Et les diplomates s'en allèrent en glisseur vers le petit village. Mais le sauvetage était plus dur que prévu. Les villageois refusait en effet de quitter leurs terres.

- La déesse de la montagne est en colère, expliqua le moins ahuri d'entre eux. Fuir ne servira à rien, son courroux nous suivra où que nos pas puissent nous mener. Seuls nos prières et la foi la plus profonde peut nous sauver.

- Mais enfin, fit Milvus. C'est un Vaisseau Spatial qui est tombé sur la montagne. Ce n'est pas votre déesse qui est en colère !

- Blasphème, cria le prêtre du village.

- Décidément, c'est une manie, fit Homère. Votre Déesse est blessée ! Et elle va vous écraser dans ses convulsions. Barrez-vous d'ici, sinon, vous ne pourrez pas la soigner, ce qui est votre devoir !

Mais le baratin d'Homère n'eut pas plus de succès que les paroles sensées de Milvus, et le prêtre commença à taper sur Homère avec un grand Y en bois tout en piaillant :

- Hérétique ! Hérétique !

Hébus, voyant que la coulée était de plus en plus proche, rendant problématique la propre survie des ChouChouLandais, s'approcha alors de ChouChouBoy et lui confia à l'oreille :

- Je me demande si j'ai bien fait de m'adresser à vous pour me sortir de ce coin paumé. Tout ce que vous avez réussi à faire, c'est me mettre en plein sur la trajectoire d'une coulée de lave. C'est pas terrible…

Dans l'espace glacé, l'USS Chouchou se portait de plus en plus mal. A dix contre un, le combat n'était guère loyal, et après avoir descendu un bon tiers de la flotte ennemie, il n'y avait plus grand chose qui marche à bord.

- Boucliers à 10 % et Armements défaillant dans dix secondes, annonça Chen Li.

- Manœuvre de rempli ! ordonna Markus.

- Hors de question, hurla Miles. Un vrai guerrier ne fuit jamais !

- Si ! Quand tout est perdu, nous avons le devoir de survivre pour leur foutre la pâtée plus tard.

- Commander, les vaisseaux de Procyon nous empêchent de nous replier. Ils nous poussent dans l'atmosphère de Siriani.

- Teg, regardez où vous nous conduisez !

- Oh merde, l'atmosphère !

Mais il était déjà trop tard. Le vaisseau, incontrôlable, filait dans l'atmosphère en commençant à brûler cause de la friction. La seule bonne nouvelle était que les envahisseurs les avaient abandonnés, considérant le vaisseau comme d'ores et déjà détruit.

- Evacuez le vaisseau ! ordonna Markus. Il est perdu. Tous aux postes de téléportation. Chen Li, contactez ChouChouBoy pour aligner sur ses cordonnées.

- USS Chouchou à ChouChouBoy, me recevez-vous ?

- Parfaitement, répondit le Président. Mais on a un petit problème avec une coulée de lave…

- Quoi ? fit Markus. THL 1138, affichez-moi une vue satellite de la région où ils sont.

- A vos ordres.

- Ouh là…. Ca va faire mal. Vous allez avoir le temps d'évacuer ?

- On aurait le temps si les autochtones ne refusaient pas de partir.

- Je vois, fit Markus dont le cerveau fonctionnait à toute allure. J'ai une idée, mais je ne sais pas si elle va vous plaire.

- Téléportation d'évacuation prête, informa Chen Li.

- Peu importe, fit ChouChouBoy, venez immédiatement m'en faire part.

Et Markus enclencha la téléportation.

µ Les ChouChouLandais du vaisseau se matérialisèrent auprès des diplomates et ChouChouBoy chercha Markus pour savoir quelle était son idée. Mais il ne le vit pas. Enclenchant son comlink, il demanda :

- Markus, vous m'entendez ?

- Parfaitement, M. le Président. Je vous avais dit que mon idée ne vous plairait pas…

- Markus, espèce d'imbécile, que comptez-vous faire ?

- Diriger le vaisseau sur la montagne non-volcanique situé à côté de la coulée de lave et lui rentrer dans le pif. Si je calcule bien mon coup, elle s'effondrera entre le village et la coulée, la déviant vers la mer. Naturellement, je me téléporterais au dernier moment.

- C'est de la folie ! Et si vous ne réussissez pas à vous téléporter ?

- C'est un risque à prendre…

Assis dans le fauteuil de commandement du vaisseau condamné qui brûlait lentement dans l'atmosphère, Markus pilotait avec difficulté pour ne pas manquer la montagne. Le vaisseau commençait à se désagréger, mais Markus continuait à accélérer pour frapper avec une force suffisante. Jetant un œil à l'écran, il vit que le temps pressait : la coulée de lave progressait rapidement et il serait bientôt trop tard pour la dévier. Avec horreur, il réalisa que pour sauver le petit village de pêcheurs (et les ChouChouLandais par la même occasion), il devait rester à bord jusqu'au dernier moment. Sinon, le vaisseau aurait 86 % de chances de dévier de sa trajectoire. La tentative échouerait et tout le monde mourrait. Il sentit alors un étrange calme le submerger tandis qu'il murmura.

- Je vais enfin connaître la frontière des 100 000 g !

L'USS Chouchou percuta de plein fouet la fameuse montagne, comme Markus l'avait voulu. Elle explosa littéralement, projetant un nuage de poussière, de terre et de roche à plus de cent klicks à la ronde. Les milliards de tonnes de granit de la montagne s'effondrèrent en une avalanche dantesque, qui rendait l'intensité de l'éruption volcanique toute proche ridicule. Mais Markus Von Brief avait réussi : la coulée de lave venait d'être déviée de sa course. Elle déborda en bouillonnant dans la mer. Un immense panache de vapeur s'éleva alors, provoqué par le choc thermique phénoménal issu de la rencontre entre la roche en fusion et l'eau tiède. Le panache, se rajoutant au nuage de débris issu de la montagne et à la fumée du volcan, acheva de boucher la route aux rayons du Soleil. C'était la nuit en plein jour, comme pendant une éclipse.

- Nikita, fit Milvus quand il fut à peu près remis de sa stupeur et que les débris brûlants aient fini de retomber. A-t-il eu le temps de se téléporter ?

- Mes instruments n'ont enregistré aucun faisceau de téléportation après ceux de l'évacuation.

- Une malfonction ?

- Les téléporteurs étaient verrouillés sur notre localisation actuelle. S'il avait réussi, nous le verrions déjà. Où du moins, mes instruments le détecteraient à proximité.

- Noooooooooooooonnnnnnn ! cria Emiliano en tombant à genoux. Ce n'est pas possible !

Tout le monde était muet, effondré par la terrible nouvelle. Homère et Nikita essayaient de parler, sans, y arriver. Finalement, ce fut Milvus qui rompit le silence oppressant.

- Hélas si…

- Il va revenir ? Il y a déjà eu des tonnes de ChouChouLandais morts dans ces histoires. Il va revenir ?

- Je crains bien que non. Cette fois-ci, il est bien décédé.

- Non ! Il est actuellement décédé ! persistait Emiliano.

Mais malgré le chagrin et la stupeur que partageait tous les ChouChouLandais, l'heure n'était pas aux regrets. Le danger était toujours présent.

- Capitaine, fit Bibi. Je détecte des chasseurs atmosphériques fonçant vers nous. D'après leur transpondeurs, ils sont de Procyon. Ils ont du comprendre qu'on les avait roulés avec nos téléporteurs.

- Merde ! lâcha Milvus. Je parie que c'est ce faux cul d'Archiprince ou un de ses lèches botte qui nous a dénoncé pour se faire bien voir des nouveaux maîtres de la planète. De quels armes disposons-nous ?

- Pas grand chose, fit Bibi. En tant que diplomates, vous n'en aviez aucune. Et dans l'urgence de l'évacuation du vaisseau, nous n'avons pris que ce que nous avions sur nous : un blasteur polyvalent par personne.

- Plus mon sabre laser, fit Nikita Thor en sortant le sien d'une poche secrète. Vous ne pensiez tout de même pas que j'allais accepter de m'en séparer ?

Milvus le regarda, furieux et heureux en même temps qu'il ai désobéi à un de ses ordres directs.

- Quatre blasteurs polyvalents et un sabre laser, dit ChouChouBoy. Ca fait pas beaucoup pour lutter contre une armée.

- Pas d'armes, pas de vaisseaux. Mais qu'est-ce que je suis venu faire avec vous dans cette galère ? demanda tout haut Hébus. On n'est pas dans la merde…

Un silence oppressant régna un instant. Ce fut finalement Milvus qui prit la parole :

- Réglez vos téléporteurs sur ces coordonnées. Je ne voulais pas nous envoyer là bas, mais nous n'avons plus le choix. Et de toute façon, il aurait fallu y aller un jour où l'autre…

- Pourquoi ne nous avez-vous pas parler de ces cordonnées plus tôt ? demanda ChouChouBoy, réprobatif.

- Parce qu'allez là-bas est dangereux ! Mais la situation est désormais désespérée. Alors, autant tenter le tout pour le tout, ajouta gravement Milvus. Soit nous réussissons et nous triomphons de ces racistes de Procyon, soit nous perdons et nous sommes tous morts

Les ChouChouLandais obéirent, non sans noter que Milvus leur communiquait cinq cordonnées, et le paysage disparu autour d'eux pour faire place à un paysage beaucoup moins riant. Bien entendu, depuis le volcan qui venait d'exploser et tout le bordel autour, la riante province de Guadalam-Pouto-Triofghneur riait un peu jaune. Mais là, c'était totalement diffèrent. C'était le même lieu, les mêmes montagnes, mais tout était différent. La végétation avait totalement disparu. Les pittoresques maisons traditionnelles avaient étés remplacés par d'affreuses usines crachant une épaisse fumée noire et nauséabonde.

- Merde ! Mais où sommes-nous ?

- Il faut plutôt dire "Merde, mais quand sommes-nous ?".

- Quand ?

- Au 24^eme siècle !

- Je croyais que ce siècle allait être paradisiaque ! protesta Teg. J'ai loupé un épisode ?

- Il faut que je vous avoue que nous sommes dans un univers alterné. L'univers miroir n°2 où la fédération est une dictature sanglante qui se propage comme le cancer dans cette galaxie.

- Et que venons-nous faire dans un tel endroit ? Ce n'est pas l'idéal pour faire du tourisme.

- Mais voler un nouveau vaisseau pour remplacer l'USS Chouchou, bien entendu ! répondit Milvus tout en étudiant les données de son tricordeur.

- QUUOOIII ! firent en un bel ensemble tous les ChouChouLandais.

- Vous ne croyez tout de même pas que la Fédération nous refilait gratuitement des vaisseaux flambants neufs ?

- Oui, mais de là à les voler. C'est pas très moral…

- Je les vole à une Fédération tyrannique et sadique. C'est elle qui est amorale.

- …

- Ca y est ! fit Milvus. J'ai les cordonnées actuelles de leurs spatiodocks. Alignez-vous sur elles !

Les ChouChouLandais s'exécutèrent et se téléportèrent pour la seconde fois. La campagne polluée et sinistrée fut remplacée par les couloirs impeccables d'une station spatiale tenue avec une discipline de fer. Pas une poussière ne traînait.

- Nous allons pouvoir choisir notre vaisseau, dit Milvus. Personnellement, j'adore faire mon marché en me disant que je n'aurais pas à payer.

Il s'approcha d'un panneau de contrôle et y pianota une commande. Aussitôt, une baie d'observation fut dévoilée, révélant aux voleurs en puissance les vaisseaux tout juste finis ainsi que ceux en réparation.

- Qu'allons-nous prendre ? fit Emiliano en ouvrant de grands yeux d'envie. Celui-là ?

- Un classe Nebula ? demanda Milvus. Non, il faut être raisonnable. Nous ne sommes pas assez nombreux pour un vaisseau de cette taille. Y a-t-il un classe Defiant ?

- Je n'en vois aucun, fit Nikita. De toute façon, je n'aurais pas aimé me retrouver dans un vaisseau identique à celui que nous venons de perdre.

- Bon, et celui-là ? demanda THL 1138.

- Un Miranda ? C'est un vieux machin. Hors de question.

- Celui-là ! fit Tuor.

- Un classe Akira ! Pourquoi pas ? Il est un peu grand, mais soyons fous ! Dépêchons-nous de nous en emparer avant que nous ne soyons repérés. Suivez-moi !

Activant leurs polymères de camouflage (au moins, il avait sauvé ça du naufrage), la joyeuse équipe se dirigea vers le module d'amarrage du vaisseau convoité. Emiliano pirata la serrure électronique du sas et ils entraient dans le vaisseau lorsqu'ils furent surpris. Un groupe de commandos surgit à ce moment délicat dans le corridor d'accès pour les arrêter.

- Vous en faites pas, je vais m'en occuper ! fit Hébus.

Et joignant le geste à la parole, il commença à "s'occuper" des commandos. Il faut que je vous dise que ce que je n'ai pas précisé, c'est qu'il mesurait 2m50 pour 230kg. Il n'avait donc aucun mal à se battre contre vingt humains ou plus à la fois. Il se mit donc à fracasser joyeusement des crânes les uns contre les autres. Mais les autres ont des disrupteurs, me direz vous, ils vont le pulvériser en une poussière d'atomes à peine identifiables. Et bien non ! Ces rayons de la mort ne faisaient ni chaud ni froid à notre Troll qui continuait à broyer les corps de ces ennemis comme certains broient des bactéries transgéniques dans un mortier. Il souriait de toutes ces dents de carnassier, cognant deux soldats à la mine patibulaire les uns contre les autres comme s'il voulait les faire fusionner par le cerveau. Puis il s'aperçut qu'il n'avait pas d'armes et se sentit tout nu. Un peu absurde vu les habitudes vestimentaires des Trolls. Il n'en décida pas moins de s'en fabriquer une, et pour cela, il attrapa trois ou quatre de ses adversaires et les noua par les bras et les jambes. Il avait ainsi obtenu une arme à mi-chemin entre le gourdin et le fouet, diablement efficace. Il la fit tournoyer au-dessus de lui, fauchant des dizaines de combattants à chaque tour. L'alerte était maintenant donnée dans toute la base et il arrivait des centaines et des centaines de gardes armés jusqu'au dents. Ce qui était loin de faire peur à Hébus, qui s'amusait de plus en plus. Et lorsqu'on l'attaqua à coup de mini-torpilles quantiques, il se contenta de les avaler d'une seule bouchée. Bouchée qu'il recracha avec dégout :

- Pouah ! Ce truc là est infect !

Et pour se rincer la bouche, il trouva très approprié de mordre dans un bras de son assaillant le plus proche, qui hurla de douleur tandis que Hébus le dévorait vivant. (Pour les âmes sensibles, sachez que ce Commander venait d'ordonner l'exécution de quatre de ces subalternes à coup d'agoniseur, ce qui est plus long et plus douloureux que de se faire bouffer vivant, même par un Troll). Grâce à Hébus, il n'y avait donc aucune chance pour que les ChouChouLandais soient dérangés pendant qu'ils s'emparaient du vaisseau. Le seul problème, c'est que pendant que Hébus s'amusait, les autres bossaient avait fini de s'emparer du vaisseau.

- En l'honneur du défunt Commander Markus, je baptise ce vaisseau USS Lellig ! fit Milvus en s'installant sur son nouveau siège de commandement et en essayant les nouveaux réglages électriques des lombaires.

- Prêts à partir ? demanda ChouChouBoy.

- Non, M. le Président, fit Tuor. Hébus est toujours dehors.

- Dites-lui de monter immédiatement, sinon nous serons obligés de partir sans lui ! ordonna Milvus, qui était sorti de sa contemplation de ses nouveaux gadgets.

Et comme Hébus n'avait pas de comlink, Tuor dut se taper tout le chemin entre la passerelle et le sas à pied. Un fois arrivé là, il gueula par l'ouverture :

- Hébus ! Au pied où on te laisse là !

Mais Hébus n'entendit pas, malheureusement pour lui, mais heureusement pour Tuor, car Hébus l'aurait "amicalement démembré" pour lui avoir parlé aussi cavalièrement.

- Capitaine, fit Tuor, je n'arrive pas à récupérer Hébus.

- Si vous dites vrai, alors nous allons devoir partir sans lui.

- Vous ne pouvez pas lui faire ça ! Essayez de le téléporter.

- Impossible, vu le nombre de formes de vie qui sont emmêlées, on ne distingue rien, répondit Emiliano. Et puis, j'ai vraiment pas le temps, en ce moment.

- Et chaque minute que nous passons ici permet à leurs croiseurs de se rapprocher du spatiodock. Nous devons partir maintenant où il sera trop tard.

- Merde ! lâcha Tuor.

Il contempla la mêlée au milieu de laquelle Hébus s'amusait comme un fou, insouciant des dangers qui pesaient sur lui. Il s'apprêtait à dire "Adieu" à Hébus lorsque les gardes attaquèrent avec l'arme ultime anti-troll : un pistolet à eau ! A peine avaient-ils commencé à asperger Hébus que ce dernier prit ses jambes à son coup et couru en direction du vaisseau où il sauta au dernier moment avant la fermeture du sas.

- Mais qu'est ce qui t'a pris ? demanda Tour à Hébus. T'as peur de l'eau ?

- Je sais pas l'expliquer, fit Hébus ne frissonnant, mais il s'avère que oui !

- Maintenant que tout le monde est à bord, fit Milvus, nous allons pouvoir partir. Faites-nous sortir d'ici, Teg ! En avant, un quart d'impulsion.

- Oui, Capitaine. Impulsion initialisée. Amarres larguées. Nous sortons.

Et l'USS Lellig commença à sortir majestueusement de son spatiodock, sous l'œil horrifiée de ses propriétaires légitimes.

- Attention, Teg, fit Milvus, virez un peu à droite. Ne nous faites pas un "Galaxy Quest", ce n'est pas le moment.

- Pour qui me prenez vous ? Je suis le meilleur pilote de la Galaxie !

- Dois-je vous rappeler pourquoi vous êtes brouillé avec Yamila ?

- Ce ne serra pas nécessaire, fit Teg, qui n'avait toujours pas digéré le stabilisateur froissé.

Et envers et contre tout, l'USS Lellig sortit dans l'espace libre, même s'il fait bien avouer que la coque n'était guère passé à plus de trois mètres de la paroi des spatiodocks.

- Alerte Rouge ! fit Nikita. Je détecte une dizaine de vaisseaux se dirigeant vers nous, toutes armes déployées !

- La Flotte de la Fédération ! Bouclier à 100 % ! Nous devons gagner du temps ! Emiliano ! Quand est-ce que la torpille sera prête ?

- Encore deux minutes, capitaine ! Je ne peux pas me permettre la moindre erreur, où nous mourrons tous !

- Grouillez-vous ou nous serons également morts !

Miles Teg commença à zigzaguer entre les vaisseaux ennemis qui arrivaient de partout, crachant leurs torpilles sur l'USS Lellig comme des fous.

- Torpille parée ! hurla Emiliano dans l'intercom.

Milvus se leva de son siège, regarda droit devant lui et cordonna :

- Feu !

La torpille modifiée partit du module de lancement, fila entre les vaisseaux ennemis pour exploser à bonne distance de de l'USS Lellig. Et aussitôt, l'enfer se déchaîna. La torpille provoqua une gigantesque brèche dans le tissus même de l'espace-temps, détruisant tout sur son passage. Y compris les vaisseaux ennemis qui furent déchirés, broyés, écartelés par les terribles vagues de discordance subquantique, leur matière éparpillée sur quelques dizaines de dimensions spatiales et temporelles.

- Vortex paré, Capitaine, fit Bibi. Nous pouvons y entrer.

- Parfait. Teg ! Vous pouvez procéder.

- A vos ordres.

Et sans hésiter, Teg prit une dose d'épice, mit ses yeux sur la position "Feux de Route" et fit plonger le vaisseau au cœur des discordances sous le regard ahuri des rares survivants de la fédération miroir. Le voyage ne fut pas très reposant, puisque ca secouait à peu près autant que si le vaisseau avait été dans une machine à laver en position essorage. Tous les membres d'équipage regardait droit devant eux en priant pour que ca passe et qu'il ne vomissent pas. Seul Milvus, contrôlant de son regard d'acier le bon déroulement du transit et Miles Teg, en transe, restaient impassibles. Puis ce fit enfin la fin du tunnel, et l'USS Lellig surgit dans l'espace normal non loin de Siriani.

- Ouf ! Nous nous en sommes sortis, fit ChouChouBoy. Et nous avons un vaisseau tout beau tout neuf pour nous défendre.

- Je pense bien. Un vaisseau de classe Akira ! Déjà que c'est un vaisseau puissant dans l'univers normal. Mais dans cet univers miroir… Ce doit être une vrai petite merveille de vaisseau de combat. Et puis, avec les holodecks, on va pouvoir s'amuser !

- Mais c'est vrai, ça ! fit Bibi.

Il s'approcha de Hébus et lui demanda :

- Dis-moi, Hébus, comment s'appellent les femelles Trolls ? Une Trolle ? Une Trollesque Une Trollette ? Une Pétrolette ? Je pourrai te fournir de bons programmes pour les holodecks.

- Honnêtement… Je n'en sais rien ! Je suis amnésique. Je me souviens pas d'où je viens. Sinon, pourquoi me serais-je embêté à venir avec des dingues comme vous ?

Au fait, Hébus, ne penseriez-vous pas que vous avez besoin d'une bonne douche, fit Milvus en contemplant le pelage maculé de sang, de vomi, de plasma usagé, d'huile de moteur, d'ADN de sperme de hareng soniqué, etc…

- Hors de question ! Il est déshonorant pour un Troll de prendre un bain ou une douche ! Je risquerai de perdre mes mouches !

- Mouais ! Dit plutôt que tu as peur de l'eau ! Mais ca tombe bien, puisque nous avons à bord des douches soniques, garanties 100 % anhydres !

- Hors de question. Je veux garder mes mouches.

- Vous ne m'avez pas bien compris, dit froidement Milvus. Le Capitaine est le seul maître à bord !

Et sur ce, il appuya sur un bouton et Hébus disparut dans un nuage de téléportation.

- Où l'avez-vous envoyé ? fit Tuor, vaguement inquiet.

- Dans la shampouineuse automatique ! fit Milvus avec un petit sourire sadique.

- Ouh là ! Il est pas près de vous le pardonner. Avec votre permission, je vais ouvrir toutes les portes entre lui et la passerelle.

- Ne faudrait-il pas mieux faire le contraire, fit Bibi, surpris et inquiet.

- Non… fit Milvus. Je suis de l'avis de Tuor. Hébus arrivera de toute façon à la passerelle. Alors autant limiter la casse.

Et en effet, une heure plus tard, ce fut un Hébus fulminant et fumant qui arriva sur la passerelle pour dévorer tout cru Milvus. Il surgit dans un boucan de tous les diable et en faisant vibrer toutes les console de la passerelle. N'aurait-ce été l'expression sur son visage, il était plutôt comique avec ses longs poils qui avait frisé, l'odeur de fleur qui se dégageait de lui, les restes de shampooing derrière ses oreilles et surtout, cerise sur le gâteau, les petits nœuds rouges qui avaient été fixé sur le haut de son crâne.

- Rhhaaa ! gronda Hébus. Mettre un Troll dans une shampouineuse automatique ! Ce crime atroce mérite la mort la plus horrible de tous les temps !

- Calmez-vous, fit Milvus en faisant danser ses doigts au-dessus de la commande des téléporteurs. Vous voulez un nouveau tour de manège ? ajouta-t-il avec un sourire de carnassier.

Nooon ! fit Hébus en se surprenant à frissonner. Je crois que vais essayer les douches soniques.

- Parfait ! Dans cas-là, vous gagnez vos galons de Lieutenant !

- Génial ! fit Hébus. Finalement je vous pardonne. Vous avez un sacré sens de l'humour et du courage.

Et pour appuyer cette déclaration, il fit une tape amicale dans le dos du ChouChouLandais le plus proche, à savoir Bibi. Tape amicale qui projeta Bibi dans le mur de l'autre côté de la passerelle, l'incrustant dans le mur.

- J'en suis très content, mais à l'avenir, faites attention à mes officiers. Etant donné qu'ils n'ont plus leur santé mentale, j'aimerais autant qu'ils gardent leur santé physique !

Toutes armes déployées, le puissant USS Lellig entra en orbite autour de la planète Siriani, sixième planète du système stellaire de Sirius.

- C'est étrange, Capitaine, fit Nikita. Je ne détecte aucun vaisseau près de Siriani. Ils semblent qu'ils aient laissé leur force d'occupation sans couverture orbitale.

- Etrange, en effet. Ils ont dû être appelés quelque part. Mais où ?

- Ils sont peut-être allés faire une partouze dans un coin ? proposa Bibi.

- Imbécile, fit Hébus en lui tapant dessus. Ils sont beaucoup trop cons pour faire une fiesta d'après ce que vous m'en avez dit.

- Ces Nazis étant indubitablement nos ennemis, intervint ChouChouBoy, je suggère de chercher à savoir où ils sont. Ce peut être d'une importance stratégique vitale.

- A vos ordres, M. le Président fit l'équipage.

- Emiliano ! fit Milvus dans l'intercom. Piratez leurs serveurs pour découvrir où sont leurs vaisseaux.

- Oui Capitaine.

Et en très peu de temps, Emiliano fit une découverte à vous glacer le sang comme si c'était un Mr Freeze.

- Capitaine ! Leur flotte est partie envahir la Terre !

- Quoi ! Il faut les arrêter. Commander Teg, combien d'avance sur nous ont-ils ?

- Leur propulsion interstellaire basée sur des vortex est plus rapide que la notre, mais ils ne peuvent faire que des sauts de puces. Pour aller de Siriani à La Terre, ils sont obligés de s'arrêter dans le système de Proxima pour refroidir leurs moteurs et refaire le plein d'hydrogène.

- Pouvons-nous les rattraper là-bas ?

- Oui, Capitaine, nous arriverons trois heures après eux et une heure avant qu'ils puissent repartir.

- Très bien. Chen Li ! Contactez tous nos alliés, informez-les de la situation et demandez leur officiellement de nous aider. Teg ! Cap sur Proxima, vitesse maximale !

- Cool fit Hébus. Une big baston. J'ai bien fait de venir avec vous.

Et avec un léger frémissement, à peine perceptible, l'USS Lellig franchit la barre de la vitesse lumière.

Cependant, l'équipage avait douze heures de libre avant la bataille, et chacun en profita pour aller découvrir ses quartiers. A bord de l'USS Chouchou, le confort avait été un peu spartiate, mais ce vaisseau était beaucoup plus grand, et les quartiers luxueux. Milvus entra dans les quartiers du Capitaine, contemplant avec satisfaction le luxe décadent de la décoration. Bois précieux, métaux nobles, cuir et alcantara s'y trouvait en profusion, et il n'y voyait rien à redire. En revanche, les œuvres d'arts étaient du style que même Bibi n'aimerait pas et il s'empressa de les brûler dans la cheminée. (Très bonne idée, d'ailleurs, cette cheminée). Puis il s'approcha d'une porte et s'exclama avec enthousiasme :

- Un holodeck privé ! Je sens que je vais aimer ce vaisseau.

Bien entendu, les programmes étaient tout aussi répugnants que les œuvres d'art et il les effaça sans remords pour les remplacer par les siens, beaucoup plus amusants. Il allait rentrer dans son holodeck lorsqu'un vacarme parvint à ses oreilles. Il alla voir dans le couloir et cria aussitôt.

- Lieutenant Hébus ! Pourquoi tout ce bruit ?

- C'est ce nain de jardin, il ne veut pas me laisser aménager ma cabine comme je l'entends.

- Comment ça, Miles Teg, expliquez-vous.

- Ben Capitaine, il veut virer son lit de sa cabine parce qu'il dit qu'un Troll n'utilise pas ce genre de choses.

- Et alors ? En quoi cela vous gêne-t-il ?

- En rien, sauf qu'il laisse traîner le fameux lit devant la porte de ma cabine ! Je peux plus entrer sans le pousser. Et ce n'est pas à moi de le faire.

- J'en ai marre de vos disputes. Transportez ensemble ce fichu lit dans la réserve et foutez-moi la paix !

- Oui Capitaine ! A vos ordres Capitaine ! firent piteusement les deux officiers.

Ce faisant, Milvus entra dans la cabine de Hébus et contempla en fronçant les sourcils un grand bac transparent d'où s'échappait une odeur nauséabonde.

- Qu'est-ce que c'est que ça ? Jetez donc vos ordures, Hébus.

Hébus grogna et lui répondit en montrant les dents.

- C'est un terrarium pour Fifine et ses copines. Le milieu aseptisé de ce vaisseau les pousse à la dépression.

Quoi ? Soit ! Mais veillez à bien configurer les circuits environnementaux pour que cette odeur reste confiné dans vos quartiers.

- A vos ordres, fit Hébus. Et il s'éloigna, emportant son lit sur une épaule, et Miles Teg sur l'autre.

Dix heures plus tard, l'USS Lellig, dans un frémissement quasi sensuel, sortait de distorsion à proximité de l'étoile connue sous le nom de Proxima du Centaure.

- Statut, Lieutenant Bibi, fit Milvus en se tournant vers l'écran qui venait de passer en affichage tactique.

- La flotte ennemie dispose de 161 vaisseaux, dont 31 ont une puissance de feu supérieure au notre.

- Hmm Hmmm… Une flotte bien supérieure à celle que nous avons combattue à Sirius. Et cette fois-ci, nous n'avons même pas les maigres forces de Siriani avec nous.

- Que faisons-nous, Capitaine ? demanda Nikita.

- Contactez-les !

- Contact établi, fit Chen Li.

- Flotte de Procyon, nous vous ordonnons de quitter ce système stellaire et de ne pas vous approcher du système Sol.

- Hors de question, fit l'Officier chamarré de décoration. Vous nous avez résisté, et nous allons vous anéantir ! Même avec ce nouveau vaisseau, vous n'échapperez pas à la mort !

- A l'attaque ! fit alors Milvus. Notre première cible sera ce croiseur léger !

- Yihaaa !

L'USS Lellig fondit comme un rapace sur sa proie, toutes armes enclenchées. Arrivée à portée, il lança deux torpilles quantiques et une nuée de tirs de phaseurs. La coque de l'ennemi fut portée au rouge, puis fut percée comme du beurre par les torpilles. Ces dernières explosèrent, vaporisant l'intérieur du vaisseau. La coque, désormais vide, fondit en bouillonnant, puis s'enflamma sans bruit dans le vide sidéral. Sans perdre de temps, Miles dirigea le vaisseau vers la victime suivante.

A bord du vaisseau amiral de Procyon, le grand Strato-Amiral Von Pouftetrnon écumait de rage.

- Faites sortir la chasse ! Je veux que ce vaisseau soit pulvérisé avant que j'ai fini ma tasse de café !

- Oui, grand Strato-Amiral !

- Nos chasseurs et nos bombardiers poursuivent l'ennemi. Nous subissons de lourdes pertes.

- Inqualifiable, fit Von Pouftetrnon en brisant sa tasse de colère. Ce moucheron est en train de vous déshonorer. Je vais de ce pas superviser moi-même les canonniers

- Oui, grand Strato-Amiral !

Von Pouftetrnon s'engagea dans le turbo-ascenseur et dès que les portes se refermèrent, il se relâcha :

- Ouille aie aie ! Ca fait mal ! Ca brûle ! Pffff ! Pffff ! fit-il en soufflant sur sa main brûlée par son café.

A bord de l'USS Lellig, on était cependant confiant grâce au talent de stratège de Milvus et au pilotage de Miles Teg.

- Contournez cette lune pour couvrir nos arrières tout en continuant de canarder les vaisseaux ennemis. Azimut 30.15 mark 345.72 !

- Azimut entré, Capitaine. Nous orbitons autour de la lune.

- Parfait. Continuez à tirer de toutes les batteries tribord.

- Je détecte des vaisseaux devant nous, informa Nikita.

- Normal, nous avons fait un tour complet de la lune. On les prend à revers !

- Génial ! fit Bibi en appuyant sur toutes ses commandes d'armes en même temps, utilisant ses dix doigts, son nez, sa langue, ses oreilles et même plus…

- Beuh… Je m'ennuie.

- Que se passe-t-il, Lieutenant Hébus ?

- Elle m'abuse pas du tout, votre façon de massacrer les ennemis ! Si au moins je pouvais toucher à tout ces boutons multicolores qui clignotent.

- Ah non, pas question, fit Miles Teg en voyant Hébus lorgner sur sa console.

- Oh le beau bouton rouge !

- Touche pas à ca, carpette ambulante ! cria Miles tout en fonçant sur les vaisseaux ennemis.

- On ne me traite pas de carpette, fit Hébus en tapant sur Miles, lui faisant exploser le crâne au même moment ou Bibi prenait définitivement son pied en tirant sur tout ce qui bougeait.

- Ah non, rouspéta Homère, j'ai déjà assez de boulot comme ça !

- C'est vrai çà, Hébus ! tonna Milvus, qu'est-ce que je vous ai dit tout à l'heure ?

Néanmoins, il commença à soigner Miles tandis que Milvus engueulait Hébus et que Nikita prenait flegmatiquement la place de Miles.

Pendant tout cela, la bataille continuait et l'USS Lellig zigzaguait entre les vaisseaux ennemis, les pulvérisant l'un après l'autre car ces crétins avait mis leurs boucliers avant au maximum, laissant leurs postérieurs à découvert.

- On va tous les buter ! fit Bibi en faisant retentir un rire sadique, les yeux exorbités, le corps agité de spasmes nerveux.

- Plusieurs vaisseaux kamikazes se jettent sur nous, informa Tuor. Nos boucliers sont déjà très affaiblis, ils risquent de nous endommager, voire plus.

- Très bien, manœuvre d'évitement, ordonna Milvus. Azimut 340.12 mark 54.5

- 340.12 mark 54.5 fit Nikita. Manœuvre exécutée. Nous nous écartons de la flotte ennemie.

- Ordinateur, diagramme tactique de leurs forces.

- On dirait qu'elles se séparent en deux groupes, remarqua Tuor.

- Oui ! Seul une partie se bat contre nous.

- Vortex subspatial en formation ! informa Chen Li.

- Poursuivez-les ! Il ne faut pas qu'ils atteignent le système Sol !

Le Commandant Pachtrai se rapprocha du Strato-Amiral Von Pouftetrnon et l'informa :

- Votre Grandeur, il semble que l'ennemi ait compris notre stratégie. Ils ont abandonné le combat pour foncer vers notre vortex.

- Contrariant fit Von Pouftetrnon tandis qu'une veine éclatait sur son visage. Je déteste décidément ces insectes qui mettent des heures à être tuer. Nous allons gaspiller d'énormes ressources pour les abattre. J'aurais préférer gagner du temps en envahissant leur planète mère pour les démoraliser. Tant pis ! Timonier ! Cap sur le vortex, pleine puissance !

- Bien, votre Grandeur.

- La flotte entre dans le vortex. L'ennemi nous suit de très près.

- Canonniers ! Tenez-vous près à tirer dès que nous serons sortis de l'espace paradoxal.

- Oui, votre Grandeur.

Suivant les titanesques cuirassés de Procyon, l'USS Lellig s'enfonçait courageusement dans le vortex de nature inconnue.

- C'est une distorsion de l'espace qui semble violer les lois de la physique que nous connaissons, expliqua Emiliano. Je n'ai aucune idée de ce qui peut arriver au vaisseau si nous entrons dedans.

- Nous n'avons pas le choix. Si nous utilisons notre propulsion warp, nous arriverons trop tard pour sauver la Terre. En avant, toute !

- Bonne nouvelle, Capitaine, fit Chen Li. Ils ont abaissé leurs boucliers.

- Quoi ??

- Sans doute à cause d'une incompatibilité avec les forces du vortex, expliqua Emiliano. Leur technologie de défense est beaucoup plus rudimentaire que la notre.

- Nous devrions en profiter pour les tirer comme des lapins, fit ChouChouBoy.

- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, fit Bibi.

- Ce ne serait pas honorable ? Je m'en fiche ! Ces nazis sont indignes de cela !

- Non… fit Bibi ! Ce n'est pas souvent que j'hésite à tirer. Nous n'avons aucune idée de l'effet que feraient nos armes sur ce vortex.

- Grrrr ! Quel rabat-joie, grogna Hébus.

Il attrapa Bibi, et le projeta à l'autre bout de la passerelle, où il s'encastra la tête dans un écran.

- C'est pourtant simple de tirer !

Et il tira…

A bord du vaisseau amiral ennemi, les opérateurs senseurs n'en revenaient pas.

- L'ennemi nous tire dessus !

- QUOI ! Mais ils sont fous ! Ils vont tous nous tuer.

- Leurs phaseurs ricochent sur les parois du vortex et entrent en résonance avec la structure de l'espace paradoxal ! Nous sommes déstabilisés !

- Alerte rouge ! Rupture d'intégrité du vaisseau !

A bord de l'USS Lellig, la situation n'était pas meilleure. Le vaisseau tourbillonnait sans aucun contrôle, faisant ressentir à ses occupants ce que ressent le linge pendant l'essorage à 1000 rpm.

- Gottferdom ! balbutiait Hébus en se raccrochant désespérément au l'éclairage de secours de la passerelle.

- Hon hon hon ! ricanait Milvus en s'agrippant à son siège pour ne pas être transformé en gelée de groseille. Après le lavage, Hébus passe à l'essorage !

Mais toutes les choses ont une fin, même les pires, et le vaisseau fut éjecté dans l'espace normal, au niveau de l'orbite de Mars. Sur la passerelle, tout revenait plus ou moins à la normale.

- Hébus ! hurla Miles en surgissant sur la passerelle, fraîchement guéri. Maudite carpette mitée, je parie que c'est de ta faute.

- Je confirme, fit Milvus, toujours crispé sur son siège.

Miles empoigna Hébus par les oreilles et lui administra une sévère correction, profitant de ce que Hébus était toujours groggy. Puis il l'enferma dans un holodeck.

- Mais il va tout casser, fit Bibi, inquiet pour les holodecks.

- Mais non ! Comment sortir d'une prison en cassant tout, si on en voit ni les murs ni la porte ?

- Ben ca a déjà été fait…

- Oui, mais pas par un Troll…

Cependant, sur la passerelle, Homère rafistolait le reste de l'équipage.

- Voilà fit-il en remettant la tête de Bibi à l'endroit.

- Merci, Bones.

- De rien. Si seulement je pouvais remettre ton cerveau à l'endroit aussi facilement.

Après avoir repris contrôle du vaisseau, Milvus se tourna vers l'écran pour voir comment s'en sortaient leurs ennemis.

- Yes ! Ils ont tous cramé !

- Je confirme, Capitaine, fit Nikita. Tous les vaisseaux qui étaient dans le vortex avec nous ont subis de trop fortes pressions et ont crevé comme des fruits trop murs. Ils sont tous détruits à 100 %.

- Alerte ! intervint Chen Li. Un second vortex s'ouvre à mi-chemin entre notre position actuelle et la Terre.

- Quoi ? Le reste de la flotte de Procyon ?

- Affirmatif, Capitaine.

- Peut-être qu'aujourd'hui est un bon jour pour mourir… Nous allons devoir mettre toutes les chances de notre coté. Cap sur la Terre, vitesse maximale. Chen Li ! Ouvrez une fréquence avec la base Kassad.

- Fréquence ouverte.

- Base Kassad, l'USS Straton est-il prêt ?

- Oui, Amiral, Nous venons de le lancer, il vient vous rejoindre à distorsion maximum, accompagné de l'Œil d'Onderon.

- Très bien, interrompit ChouChouBoy. On va le rattraper au vol... Et je prends le commandement du Straton.

- Comme vous voudrez… grogna Milvus. Nikita ! ordonna-t-il ensuite. Prenez les commandes de l'Œil d'Onderon.

- Avec plaisir, fit-il en se dirigeant vers la salle des téléporteurs.

Dès qu'il fut arrivé, Nikita se téléporta à bord de son vaisseau personnel, rejoignit la passerelle, s'installa en tailleur sur le fauteuil de commandement. Puisant dans la Force avec un sourire tranquille, il activa le vaisseau, et une myriade de lumières se mirent à clignoter sur le tableau de bord, reflétant le réveil des innombrables systèmes de l'Œil d'Onderon. Il s'assit en tailleur sur le fauteuil de pilotage et laissa s'installer en lui le calme nécessaire à la Transe de Pilotage.

- En avant !

Le vaisseau s'ébranla, accélérant de plus en plus jusqu'à dépasser l'USS Lellig.

- Je vais les pulvériser !

Au même moment, ChouChouBoy et Chen Li se téléportaient à bord de l'USS Straton. A peine installé, il ordonna au Silencieux pilote :

- Cap sur la bataille, Lieutenant Pratchett.

- A vos ordres.

- Alerte ! fit le Silencieux des senseurs. Une partie de la flotte ennemie se dirige vers nous pour nous intercepter.

- Boucliers et armes au maximum. Ils veulent nous ralentir. Nous allons devoir couvrir l'USS Lellig pour qu'il passe ce barrage et sauve la Terre.

Le vaisseau plongea sans hésiter sur les croiseurs ennemis, déchaînant ses phaseurs et ses disrupteurs, pondant des torpilles quantiques comme si c'était des crottes de chien : sans compter. Au milieu de cette fontaine de feu et de métal fondu, les vaisseaux de Procyon ne voyaient plus rien et Milvus put forcer le blocus. Et il était temps : la première vague arrivait presque en orbite terrestre. Puis ChouChouBoy acheva les restes de ces ennemis et parti rejoindre Milvus et Nikita.

A bord du Croiseur Amiral de Procyon, le Seigneur de la Guerre Arf'Mizal souriait en voyant la planète bleue.

- Ce sera une prise magnifique pour l'Oligarchie de Procyon. Préparez les troupes d'assaut au sol. Je veux que ChouChou-City soit notre avant trois heures.

- Bien Seigneur, les hovertanks seront prêts à être largués dès que les vaisseaux se seront positionnés en orbite basse.

- Parfait.

- Et les autres nations de la planète ?

- Ha ! Dès que nous aurons baissé nos écrans anti-radars, leurs dirigeants pisseront dans leur froc. Aucun d'entre eux n'est en mesure de nous faire le moindre mal.

- Un escadron de chasseurs stellaire nous attaque, Seigneur !

- Leur puissance de feu ?

- Assez importante, et les pilotes ont l'air d'être des as. Néanmoins, ce ne sont que des chasseurs. Sans renforts, ils ne peuvent éviter l'annihilation.

Mais justement, les renforts arrivaient. En formation triangulaire parfaite, l'USS Lellig, l'USS Straton et l'Œil d'Onderon arrivèrent en orbite autour de la planète bleue alors que le largage des hovertanks battait son plein.

- Permission de rejoindre l'Escadron Bogue, demanda Tuor.

- Permission accordée. Avec vous comme Leader, les Bogues sont invincibles.

- Merci ! Ordinateur : Téléportation directe dans mon chasseur.

Avec les harmoniques caractéristiques, Tuor se dématérialisa, et Milvus, constatant que la passerelle se vidait peu à peu, appela les Silencieux basés à terre.

- Ici Capitaine ZY-327 ! Nous subissons une lourde attaque au sol. Nous avons besoin de renforts si nous ne voulons pas être débordés.

- Argh ! Voilà une situation délicate.

- Nous allons devoir nous débrouiller par nous-mêmes, fit Miles tout en slalomant entre deux destroyers que THL 1138 criblait de tirs mortels.

- Non ! J'ai une meilleure idée. ZY-327 ! Préparez quelques silencieux que je vous échange contre moi-même et Teg. Nous allons utiliser Majipoor et l'Eva 0S.

- L'Evangelion ? Vous êtes sérieux ? Génial !

Teg s'empressa de suivre Milvus vers les téléporteurs tandis que THL 1138 prenait les commandes du vaisseau.

- Ne te fais pas d'illusion. C'est uniquement parce que tu es le seul compatible avec l'Eva de Schrödinger. Tu es le plus Pov'Gars de nous tous.

- Ah Bon ??? Pas cool…

Arrivés aux téléporteurs, Milvus les régla sur les cordonnées du hangar à mécha, puis au dernier moment, ajouta une personne à téléporter en voyant l'intérieur du holodeck ou Hébus saccageait tout.

Filant entre les plus gros vaisseaux, l'Escadron Bogue descendait méthodiquement les chasseurs ennemis, beaucoup moins entraînés. L'Amphioxus de Tuor, un ewok peint sur la carlingue, menait joyeusement la horde sauvage en coordonnant les actions de ces pilotes.

- Bogue 8 ! un chasseur vous file le train ! Dégagez !

- Compris, fit Bogue 8 en plongeant derrière un morceau de blindage de croiseur déchiqueté pour se mettre à l'abri tandis que Bogue 7 désintégrait son poursuivant.

- On a fini cet escadron ennemi, fanfaronna Bogue 3. On peut passer au suivant.

- En formation ! ordonna Tuor. Il faut briser leurs lignes et affronter les autres escadrons !

Les Bogues passèrent en rase-mottes au-dessus des croiseurs ennemis, bombardant sans répit les lourds mastodontes tandis qu'ils se déplaçaient pour affronter les chasseurs ennemis situés de l'autre coté de la bataille. On ne perd pas son temps chez les Bogues.

- Les voilà !

- Feu à volonté.

- Yub Yub, Commander !

Les deux escadrons se rejoignirent entre la Terre et la Lune et aussitôt un combat sans merci commença.

- J'en ai eu un ! hurla Bogue 7

- Surveillez vos arrières !

Mais il était déjà trop tard, le chasseur de Bogue 7 se transforma en boule de feu et la pilote mourut sans même savoir ce qui lui arrivait.

- Les salauds ! Ils vont nous payer ca ! fit Tuor avec un sourire de défi.

A bord de l'USS Straton, ChouChouBoy enrageait de l'initiative de Milvus.

- L'imbécile ! Il ne pense qu'à s'amuser avec son Guymelef de malheur !

- Ben, il veut peut-être juste sauver la Capitale répondit un Silencieux.

- Oh que non ! Il veut juste faire joujou, et en plus, cette fois-ci, il a entraîné Teg avec lui ! Je vais les étriper ! Tous les deux !

Calmez-vous, Chef, avec les Bogues et Nikita, on s'en sort plutôt bien…

- Ouais, ben c'est pas gagné pour autant.

- Un vaisseau sort de l'hyperespace ! informa Chen Li. Ce sont les Naboos.

- Ahh.. Passez-moi Amidala. Vu ce qu'ils ont fait à Markus, elle va vouloir les pulvériser !

Amidala apparue sur l'écran, vêtu comme une Reine (logique, non ?).

- Ah ? Tiens bonjour.

- Bonjour, Votre Altesse, vous venez nous aider, je suppose ?

- Ah bon ? Ah non, pas du tout, je viens pour le casting de Loft Story II.

- Ah… fit ChouChouBoy, interloqué.

Et le vaisseau de Naboo continua sa descente vers Paris sous les yeux d'un ChouChouBoy toujours aussi interloqué.

Cependant, à ChouChou-City, Hébus désirait "s'expliquer" avec Teg.

- Tu veux que je te dévisse les mains et que je te les fourre dans les narines ?

- Euh… Sans façon, je ne me fourre que de l'épice et du pain au pavot dans le nez.

- C'est pas bientôt fini de se disputer ? grondait Milvus en montant dans son Guymelef. Miles, met ta plug-suit et entre dans ton Evangelion.

- A vos ordres, fit Teg, un grand sourire sur les lèvres.

- Moi aussi je sais sourire comme ça, fit Hébus en faisant exploser quelques crânes d'ennemis, couvrant Milvus et Teg tandis qu'ils montaient dans leurs machines respectives.

Teg s'installa à bord de son entry-plug qui glissa en silence dans l'Evangelion. Le LCL commença à se déverser dedans et Miles paniqua un peu.

- Argh ! Eurf ! Gneurf ! Je me noie !

- Respire le LCL, baka ! l'engueula Milvus.

Mais Miles était maintenant immergé et tout l'air qu'il retenait s'échappa par ses oreilles avec un sifflement bref.

- Rhaaaa fit-il en tirant la langue de soulagement. C'est horrible ce truc !

- En avant, fit Milvus, dégainant le sabre-laser de son Guymelef.

- Euh… Comment on avance avec ce truc ? fit Teg.

- Mais c'est pas vrai ! fit Milvus, soudain un peu abattu.

 

A bord du Serre qui t'arrache le cœur pour le bouffer, Vigo regardait la scène avec Intérêt. Il étudiait chacun des protagonistes à la loupe et donnait des ordres à ses cameramen.

- Surtout ne loupez rien. Ces terriens sont géniaux. Regardez-moi ce Nikita. Il a déjà abattu trois douzaines de vaisseaux ennemis rien qu'en pilotant trop vite pour qu'on puisse le viser. Grâce à ce qu'il prend pour la Force, il pilote incroyablement bien.

- Ouaip chef ! répondit le Lieutenant Intérêt. Grâce à ces cinglés nous aussi on a droit à notre Real TV !

- C'est clair. Finalement, ce n'est pas un mal qu'on ait plus le droit d'interférer. Ils sont beaucoup plus intéressants à observer.

- A distance respectable.

- Naturellement.

ChouChouBoy, lui, avait digéré les excentricités de Milvus et essayait de regrouper le reste ses troupes, ce qui n'était pas des plus faciles. Nikita n'en faisait qu'à sa tête, pulvérisant ennemi sur ennemi grâce à sa transe Jedi. A bord de l'USS Lellig, Bibi et THL 1138 faisait la fête avec Christelle Bitteau et le pauvre Emiliano avait bien du mal à s'en sortir pour piloter, réparer, tirer, détecter et décider tout seul.

- Bibi ! THL 1138 ! Au boulot ! eructait ChouChouBoy. Lâchez cette chose que vous tenez ! Nikita ! Te prends pas pour un Seigneur de la Sith !

- Ha ha ha ha ha ! Rejoignez le côté obscur de la Force ! Ensemble, nous éliminerons tous les désordres de cette Galaxie !

- Mais il a fumé quoi ? Même la moquette de Milvus ne fait pas ça !

- Je sais pas, fit Chen Li en levant les mains en signe de perplexité.

Mais même Tuor n'en faisait qu'à sa guise pour commander son escadron.

- Assez ! C'est le ChouChouLand ici !!! De la discipline ! De l'ordre ! Vous massacrerez les nazis suivant le règlement ! Je ne veux pas le genre fantaisie charmante !

- C'est pas gagné, commenta Chen Li.

- Les commandes des armes ! Passez-moi les commandes des armes ! J'ai besoin de me défouler.

Sur Terre, tandis que Milvus découpait les hovertanks en carpaccio avec son sabre-laser géant, Miles avait fini de se familiariser avec les commandes de son Evangelion. Il commençait à pulvériser les hovertanks en jouant au bowling : Il en attrapait un qui jouerait le rôle de la boule et le balançait sur les autres qui jouaient le rôle des quilles.

- Mais ça je le peux le faire sans entrer dans un gros bidule bizarre, commenta Hébus.

Et pour prouver la chose, il attrapa un hovertank (ca pèse quand même près de 60 tonnes, ces engins) qui filait vers lui et le souleva au-dessus de lui.

- Je déteste les choses qui portent une jupe si ce ne sont pas de jolies villageoises belles à croquer.

Et il la balança dans le tas, provoquant autant de vacarme que Teg. Satisfait du résultat, il en balança un sur Teg pour tester ces réflexes. Mais celui-ci le rattrapa avec facilité et le renvoya en l'engueulant :

- C'est pas le moment de jouer au volley, imbécile !

- Raté ! tu vise très mal, fit Hébus en lui tirant la langue tandis que le hovertank et ses occupants fort paniqués passait loin au-dessus de lui.

Le hovertank finit sa trajectoire sur la prison de Ching-Ching où il s'écrasa avec tant de fracas que même Tapadamis au fond de sa cellule l'entendit.

- C'est pas bientôt fini ce raffut ? rouspéta-t-il. J'aimerais pouvoir regarder tranquille mon DVD de Piège de Cristal !

Mais à force de tout casser ses jouets, Miles n'avait plus de hovertank à se mettre sous la dent.

- Beuh ! C 'est déjà fini ?

- Si vous en voulez encore, Teg, une surprise vous attends en orbite.

- Ah ? Et mon Evangelion ?

- Ne vous inquiétez pas. N'oubliez pas que c'est une Eva modifiée par Schrödinger. Elle dispose de réserves d'oxygène et d'une armure assez étanche et isolante pour l'espace.

- Génial ! Mais j'y vais comment ?

- Avec ce téléporteur géant !

Et avec une musique de circonstance, un hangar géant s'ouvrit lentement pour dévoiler un téléporteur immense comme il en existe très peu dans la galaxie. Miles y entra, débrancha son câble d'alimentation et se positionna sur le portique.

- Téléportation !

Miles se dématérialisa aussitôt pour se retrouver…

A bord de l'USS Straton, ChouChouBoy s'était enfin calmé après avoir désintégré quelques ennemis. En sueur, le souffle court, il était très satisfait.

- Rhaaahhh ! Ca fait du bien ! Je suis zen maintenant. J'en n'ai plus rien à foutre de tous ces cinglés qui n'en font qu'à leur tête.

- Les vaisseaux de Naboo repartent.

- Quoi ? Passez moi Amidala.

- OUIIINNNNN ! hurlait cette dernière tandis que la liaison était effectué.

- Que se passe-t-il ? demanda ChouChouBoy, intrigué.

- Ils ont pas voulus de moi !!!! "Désolé, mais vous ne correspondez pas au profil respecté." Bande de monstres ! Tous des monstres à M6.

- Emmanuel Chain, peut-être, on le surnomme Chewbacca. Mais vous ne croyez pas que vous généralisez un peu ?

- Monstre ! Tous les terriens ne sont que des monstres ! Je retourne chez moi !

- Mais si vous voulez….

- Et si on faisait autre chose ? proposa Chen Li une fois la transmission stoppée.

- Très bonne idée, fit ChouChouBoy, à nouveau énervé…

De son coté, Nikita commençait à avoir des difficultés. On a beau être un Seigneur de la Sith, quand on est seul contre toute une armée, on peut pas massacrer très longtemps sans recevoir quelques coups.

- Prenez çà, çà et çà, sale crétins ! Argghhh ! C 'est quoi ca ??

Une gigantesque ombre venait de le survoler de très près, eh il se mit à gueuler :

- Héee ! Rayez pas mon pare-brise !

Il est certain qu'il aurait préféré que l'intrus lui nettoie son précieux pare-brise au lieu de jeter des détritus dessus.

- Et merde ! Je vais me payer ce destroyer en pleine poire. Bouclier au max !

Malgré son immense talent, Nikita ne put éviter à son vaisseau de foncer sur le vaisseau ennemi et de le percuter de plein fouet.

- En avant les Bogues !! Total annihilation !!

Il ne restait plus que neuf pilotes vivants et l'heure n'était pas à la discussion. A vingt contre un, c'était désormais du suicide…

- Bogue 4 et 5 avec moi ! On va leur botter le derche à ces faux-culs !

- Chef il est trop haut leur derche !

- Je ne veux pas de réponse de Womok ! Aujourd'hui est un bon jour pour mourir. Yihaaaaa !

Mais l'enthousiasme de Tuor fut quelque peu gêné par une gigantesque ombre qui lui barra le chemin.

- C'est quoi ce truc ? On dirait une Eva !

Et c'était bien une Evangelion. Après sa téléportation, Miles s'était retrouvé en orbite… Sur la coque du StarShooter !

- Yamila ! Je suis sur là !

- Salut, mon Milesounet !

- Tu vas voir ! Je vais tous les tuer !

Il brancha son Eva sur le câble du StarShooter mis en route le lecteur MP3.

- Hymne à la Joie de Beethoven. Version spéciale combat !

Et il sauta immédiatement sur un autre vaisseau. Il sortit alors son progressive knife et s'en servit pour découper la passerelle du vaisseau. Privé de contrôle, il dériva et alla percuter un autre vaisseau. Les deux pachydermes s'embrasèrent aussitôt. Puis Miles s'amusa à donner des claques à de petits vaisseaux, qui se transformaient aussitôt en épaves. C'est d'ailleurs l'un d'entre eux qui alla malencontreusement percuter le vaisseau de Nikita. Puis il eut une idée géniale…

Milvus regardait autour de lui, fort satisfait de son travail. Il avait détruit presque tous le hovertanks avec son sabre-laser. Bien entendu, Hébus l'avait grandement aidé, en détruisant plus que sa part. Gourmand, va ! Il était maintenant occupé à démantibuler systématiquement les nazis rescapés.

- Elle m'aime un peu, beaucoup, chantait-il en arrachant les doigts de ses ennemis avec un grand sourire.

- Je crois que je peux repartir en orbite, fit-il en sortant de son Guymelef. Hébus, tu t'en sortiras ?

- Mais bien entendu… répondit le troll avec son célèbre sourire, maintenant occupé à faire des sculptures abstraites avec les morceaux de cadavres plus au moins morts qui jonchait la rue tout autour de lui.

- Milvus se téléporta sur la passerelle de l'USS Lellig et observa où la bataille en était.

- Statut, Lieutenant Bibi ?

- Euh… fit Bibi soudainement dérangé alors qu'il faisait des choses que je ne décrirais pas au cas ou des gamins lirait ceci.

- Alors ??? fit Milvus, en tapant du pied, impatient.

- Ben… On a descendu pas mal d'ennemi. Mais on a perdu des Amphioxus et on a perdu le contact avec l'Œil d'Onderon et avec l'USS Straton. Ce dernier est devenu complètement fou. La dernière fois qu'on la vu, il descendait quatre vaisseaux en même temps.

- Et Miles ?

- Oh, lui, il s'en sort bien. Faut dire, avec Yamila comme spectatrice, il a de la motivation.

Milvus regarda la projection tactique et vite en effet que Miles sautait de vaisseau en vaisseau, les coupant en deux (ou plus) méthodiquement.

- Ouvrez une fréquence.

- Aussitôt la fréquence ouverte, l'Hymne à la Joie de Beethoven se fit entendre sur la passerelle, au volume maximum.

- Salut Milvus ! Je m'éclate un max, tu sais…

- Un peu de discipline ! Baissez le son ! Calmez-vous ! Nous sommes en pleine bataille spatiale géante !

- Espèce de rabat-joie. Attends, je vais me prendre un petit requinquant.

Miles sortit une petit tube noir et le porta à sa bouche. Avec un frisson glacé dans la nuque, Milvus comprit ce que Miles allait faire.

- Non !!! Pas de l'épice !!!

A bord de son vaisseau, Nikita grimaçait de plus belle. L'Œil d'Onderon avait traversé de part en part sans problèmes le croiseur de Procyon, mais il était désormais totalement incontrôlable.

- Et merde… Qui c'est qui m'a foutu la Lune en plein milieu de ma trajectoire ?

S'en prendre au créateur du système solaire, Wåc?=Tœr# Hãúðer, n'était sûrement pas la meilleure solution, et vous ne serez pas étonné d'apprendre que Nikita ne put éviter à son vaisseau de se crasher sur notre satellite naturel.

Sbarafabang !!!!

- Ah… Ouille !!! Mon vaisseau ! Ouin !!! L'est tout abîmé !

Le vaisseau de Nikita s'était bel et bien écrasé dans un cirque lunaire. Déjà M. Loyal et les clowns venaient l'engueuler pour avoir abîmer leur chapiteau….

A bord de l'USS Straton, ChouChouBoy et Chen Li n'avait pas trouver mieux que de fusionner leurs esprits pour être plus efficace. Tactique effectivement très performante, mais également particulièrement dangereuse pour la santé mentale…

- Ha ha ha ! ricanait la Conscience qui contrôlait le vaisseau. On va tous les bousiller !

Et en effet, sous le regard horrifié des Silencieux qui s'étaient massés, ne bougeant plus un cil, dans un coin de la passerelle, le vaisseau sans pilote visible, flinguait tout ce qui passait à sa portée avec une efficacité foudroyante. Mais on allait bientôt leur ravir la vedette… Avec un craquement sec, une des nacelles du vaisseau fut arrachée.

- Quoi ? Qu'est-ce ?

- Un débris de vaisseau nous a percuté !

- Quoi ? Qui d'autre que nous se permet de déchiqueter des vaisseaux ?

Milvus regardait anxieusement son écran. Mais il était déjà trop tard… Miles avait déjà absorbé son épice. Aussitôt, les alarmes se mirent à sonner :

- Alerte ! Alerte ! Réaction d'incompatibilité LCL/Epice !

- Oh non, fit Milvus ! en frappant du poing sur la console. L'Eva devient incontrôlable ! Elle est entrée en état de Berserk !

- Taux de synchronisation à 300 % et en hausse ! Il va bientôt être absorbé par l'Eva.

- Il est perdu…

L'Eva de Miles commença à attaquer les autres vaisseaux avec une férocité incroyable. Tellement incroyable que tous les ChouChouLandais s'était arrêtés, trop stupéfaites pour continuer à se battre. Escadron Bogue, USS Lellig et USS Straton, StarShooter… Plus personne ne bougeait. L'Eva mordit dans un vaisseau, puis secoua la tête latéralement comme un crocodile pour déchiqueter sa proie. Explosé en mille morceaux, le vaisseau rendit l'âme avant que son équipage ne sache ce qui s'était passé. L'Eva sautait dix fois plus vite d'un vaisseau à un autre, sans laisser aucune à ses ennemis.

A bord des vaisseaux de Procyon, c'était la plus totale des panique :

- Ordonnez le repli immédiat de toutes nos forces ! Nous n'avons plus aucune chance contre cette… chose…

- Impossible, tous les systèmes coms sont morts ! fit le radio tandis que sa console explosait, lui détruisant le visage.

- Vitesse d'éperonnage ! hurlait un officier.

- Eperonner quoi ? L'ennemi va si vite que nous ne savons même pas où il est.

Une autre explosion survint, détruisant la moitié de la passerelle.

- Le vaisseau a été coupé en deux ! Le morceau où nous sommes est dans la gueule du monstre !

- Notre dernière heure est arrivée… fit le Capitaine en remarquant un des ses yeux tombé au milieu de ses intestins qu'il tenait déjà depuis un certain temps…

Néanmoins, les autres vaisseaux n'avaient pas attendu d'ordre pour fuir.

- Ils battent en retraite ! jubila Milvus. Teg ! Revenez ! Ne les poursuivez pas !

- Il ne répond pas ! Communication totalement coupée.

- Le taux de synchro dépasse les 2 500 % !!! fit Emiliano, les yeux exorbités.

- Quoi ? Mais c'est impossible !

- N'oubliez pas que c'est l'Eva de Schrödinger. Dieu seul sait quelles modifications il a pu y faire !

Un morceau de vaisseau dans chaque main, un autre dans sa gueule, l'Eva poursuivait les vaisseaux en fuite avec la férocité d'un dément. Il se servit de celui qu'il tenait dans sa main droite pour taper sur les fuyards, les pulvérisant sans pitié.

Dans son vaisseau, Vigo jubilait.

- Ha ha ha ha ha ! Ca c'est de la Real TV ! Et en direct en plus ! On est en train d'exploser l'ornimat !

- Oui Papounet ! Il est génial, ce parc d'attraction !

- Oh mon petit Contago, je t'adore ! Ce que j'aime le plus chez toi, c'est ce goût inné pour le sang. Tout le portrait de son père, fit Vigo en souriant de tout son bec.

A bord de l'USS Straton, ChouChouBoy et Chen Li avait défusionnés et était plus qu'irrités par les succès de Miles Teg et l'immobilisation forcée de leur vaisseau.

- Rhaaa ! Il nous vole la vedette, ce fichu Miles Teg ! Nous aussi en fusionnant avec l'IA du vaisseau, on peut faire ça !

- Je vais le tuer ! fit Chen Li. Je vais le couper en petits morceaux et le faire frire dans de l'huile d'arachide !

- Oh oui, bonne idée mon amour. Et nous servirons ça en petits fours à notre mariage !

- Je suis sur que Hébus aimera beaucoup cette idée.

- Ha ha ha ha ha ! Nous sommes démoniaques.

Mais tandis que le couple présidentiel pétait les plombs, Miles finissait d'exterminer les vaisseaux ennemis.

- Il ne reste plus que trois vaisseaux de Procyon.

- Je parie que Miles mettra moins de trois secondes à les détruire fit THL 1138.

- Tenu ! fit Emiliano.

Et THL faillit bien gagner son pari si Teg n'avait pas oublié une chose : son câble d'alimentation, bien que très long, n'était pas infini. Et l'Eva, en poursuivant des proies, était arrivé au bout. Elle fut brusquement retenue, puis comme en bon Berserker qu'elle était, elle continuait à vouloir avancer, et le câble se décrocha en arrachant tout l'adaptateur qui le reliait au StarShooter. Une bonne partie du vaisseau se détacha du reste dans l'incident.

- Mon vaisseau ! gueula Yamila.

- L'Evangelion ! gueula Milvus.

- Miles ! gueula Bibi.

- Le brusque manque d'énergie a fait retomber le taux de synchro à 80 %, informa Emiliano. Liaison rétablie avec Miles. Energie interne de l'Eva à zéro dans 4:54.

- Ouf ! Au moins il s'est rematérialisé.

- Salut tout le monde ! fit Miles. Qu'est-ce qui s'est passé ?

Le couple présidentiel, lui, jubilait !

- Oui ! Bien fait pour lui !

- Ha ha ha ha ! Il va endurer le froid de l'espace !

- Il va devenir un surgelé Picard !

- Ha ha ha ha ha ! C'est bien connu, les apéritifs de chez Picard sont très bons à manger !!!

- On va se régaler !!!

Et Milvus, lui était stupéfait :

- Quoi !? Tu ne t'en souviens pas ?

- Euh… Non. Je devrais ? Et pourquoi j'ai plus de jus ?

- Laisse tomber et prépare toi a être téléporter.

- Euh... fit Emiliano. Le téléporteur géant est en panne…

- Quoi ? Et pourquoi ?

- Ben, c'est du matériel expérimental…

- Je vois, tant pis. On va téléporter Miles ici et on récupérera l'Eva plus tard.

- Hors de question, intervint Miles sur un ton de commandement. Je ne laisserai pas mon Eva ici toute seule.

Milvus vit que Miles se propulsait vers la limite de l'atmosphère Terrienne.

- Mais qu'est ce qu'il va faire encore, ce con ?

Le plan de Miles était à la fois très simple et complètement dingue. L'idée lui en était venue grâce à une BD que lui avait montré Milvus. Il repéra une grosse carcasse de vaisseau en train de se transformer en étoile filante et sauta dessus. Manœuvrant adroitement de ses pieds, il l'orienta vers l'Europe.

- Ca y est ! J'y suis… Le plus dur va être de bien viser.

L'entrée dans l'atmosphère fut éprouvante en raison de la chaleur qui menaçait de faire bouillir le LCL, mais Miles n'avait pas vocation à être homard et la clim tint bon. Les spectateurs n'en étaient pas moins stupéfaits.

- Non ! J'y crois pas ! fit Milvus.

- Mais qu'est-ce qu'il fait ? demanda Bibi.

- Du surf ! Il fait du surf, l'imbécile !!!

- Quoi ??

- En effet, c'était bien du surf des airs que Miles faisait avec son Eva une carcasse de vaisseau bouffée aux mites.

- Il reste 2:17 d'énergie à l'Eva fit Emiliano.

- C'est du délire ajouta THL 1138. A votre avis, va-t-il mourir en se crashant, en bouillant, en s'asphyxiant, en brûlant, en ratant l'Europe ou par manque d'énergie ?

- Euh… Tout ca en même temps ?

Mais Teg manœuvrait adroitement dans l'atmosphère, dirigeant sa "planche de surf" vers un endroit très précis : la plage de ChouChou-Beach.

- C'est qu'il va y arriver, l'animal ! fit Milvus. Allez, zou ! On se téléporte.

- Quelques secondes plus tard, tout le monde (sauf Nikita toujours naufragé et le couple présidentiel toujours en plein trip) se retrouva sur la plage. L'Eva surfeuse arriva sous la forme d'une grosse boule de feu qui se brisa en deux à environ 200 m d'altitude.

- Il a lâché sa planche, on dirait observa Homère, la main en visière pour mieux voir.

- 0:48 avant l'épuisement de l'énergie, fit Emiliano, imperturbable.

Tandis que l'épave du vaisseau s'abîmait en mer avec un immense geyser, Miles toucha l'eau. Son Eva courut un peu sur les hauts-fonds sablonneux pour amortir le choc, puis exécuta un roulé boulé impeccable pour ralentir et finit dans une magnifique réception sur les dunes. L'Eva finit un genou à terre comme si elle était devant un roi et le compte à rebours finit pile au moment ou l'entry-plug sortait de la nuque de l'Eva.

- Salut tout le monde !! fit Miles en faisant le V de la victoire avec un air de potache comme s'il avait chouré la perruque d'un prof.

- Oh mon héros… fit Yamila avant de lui sauter dessus.

Sous le choc, Miles dégringola en arrière et le couple tomba sur le sable. Des bruits très reconnaissable renseignèrent sur la suite des événements…

- Oui, bon, ben, si on allait voir ce que Hébus fabrique ? fit Milvus en se tournant.

Ils se téléportèrent donc à ChouChou-City et découvrirent la surprise que Hébus leur avait préparée.

- Pour nettoyer les rues de tous ces cadavres, je les ai tous rassemblé ici pour les mâchouiller et en faire une sculpture géante en la mémoire de Markus.

- Ah… C'est censé représenté Markus ? demanda Milvus en examinant le tas de viande de 20m de haut..

- Oui ! fit Hébus avec son célèbre sourire.

- On voit que tu l'as pas connu. Il n'a jamais eu de jambe de bois. Ni trois yeux.

- Ah bon ? Dommage. Je la trouvais plutôt réussie.

Quelques heures après, tous se retrouvèrent pour un bon banquet.

- Alors, fit Hébus, j'espère avoir prouvé que j'étais plus fort que le Bashar.

- Quoi ? fit Yamila. Espèce de vielle carpette mitée.

- Laisse ma Yami… Il raconte n'importe quoi. J'ai tué au moins 1000 fois plus d'ennemis que lui…

- Forcément, t'as triché avec ton grand machin moche !

- Grand machin moche ??? Insulte pas mon Eva. Et puis t'as qu'a essayer de la piloter si t'es si fort.

- Je suis sur qu'il rentre même pas dedans, fit Yamila en jetant sur Hébus les restes d'une grappe de raisin.

- Groumph ! fit Hébus et il sauta sur la table, mettant littéralement les pieds dans le plat.

- Mon gigot ! rouspéta Nikita.

Mais Hébus était déjà en train d'étrangler Miles qui heureusement ne se laissa pas faire. Il se libéra de l'emprise de Hébus en glissant le long de ses poils pleins de cambouis et sauta sur son dos. Il commença à lui assener un terrible atemi qui aurait tué un bœuf, mais qui avait plus la sensation d'un massage léger pour Hébus.

- Ha ha ha ha ha ! fit Hébus de toute sa voix tonitruante (Ce qui fit exploser deux ou trois verres). Je l'aime bien finalement, ce loustic. Il me ressemble un peu finalement ! Je vais l'appellerai… Mini-Moi !

- Quoi ! fit Yamila, scandalisée et sortant ses griffes (en métal, encore une fan de Wolverine...). Moi vivante jamais on n'insultera mon consort !

- Laisse Chéri, on voit bien qu'il est aussi con que le docteur Evil !

Et tout le monde explosa de rire et continua à festoyer gaiement.

Il avait fallu trois mois pour récupérer 0.0001 % de la substance de Markus. C'était la quantité légale minimale pour que sa tombe ne soient pas cataloguée comme cénotaphe. Tout le monde était réunit autour de la fosse où on descendait lentement le somptueux cercueil tout de bois breton. Un orchestre mexicain avec sombrero jouait l'air de Hasta Siempre version melancissimo. D'un coté de la fosse se trouvait les pleureuses : Nikita, Emiliano, Homère et tous les autres. De l'autre se trouvait la veuve noire, Amidala, plus belle que jamais avec son petit voile devant la figure qui lui donnait un air de sicilienne new-yorkaise. Milvus déclamait une homélie funèbre plus ennuyante que du Bossuet et que personne n'écoutait. Le reste des ChouChouLandais tira une salve d'honneur au commandement de ChouChouBoy. On entendit alors la plainte lointaine d'un colvert touché à mort. Le cercueil toucha le fond et Emiliano laça une petite pelletée de terre dessus.

- Au revoir l'artiste. Snif ! On t'aimait bien. Snif !

Je tiens à remercier les auteurs de Lanfeust, Star Wars, les Womoks, Titan AE, Astérix, Dune, Loft Story, Star Trek, Les Guignols de l'info, Galaxy Quest, Battlestar Galactica, Retour vers le Futur, Majipoor, Escaflowne, Evangelion, etc… sans lesquels je n'aurais su faire une histoire aussi dingue.