Extrait du journal de bord : Nous sommes actuellement en visite sur Procyon, pour aider le nouveau gouvernement démocratique à se mettre en place. Notre mission est double : aider la liberté à triompher pour satisfaire aux exigences de la Divine Aphraelle, et promouvoir notre moquette (pour nous, et aussi pour Aphraelle).
La capitale de la nation procyonne était une ville fort ancienne, dotée de nombreux bâtiments à l'architecture remarquable. Malheureusement, les abrutis xénophobes du précédent gouvernement avaient un goût de chiottes en architecture. La ville actuelle avait donc deux types d'immeubles : neufs et hideux ou vieux et en ruine. Mais heureusement, avec la chute de l'Oligarchie, on était enfin de reprendre les choses en main. De nombreuses équipes était en train de raser les blockhaus pour les remplacer par des jardins. Et de leur côté, les vieux bâtiments étaient restaurés avec passion les un après les autres. En particulier la vielle cathédrale, désormais dédiée au culte Aphraellite, qui avait été dans les tous premiers bâtiments dont on s'était occupés.
C'était un somptueux édifice de marbre et de malachite, hérissé de nombreuses tours élancées toutes de dentelles. De talentueux artisans des temps passés avaient travaillé durant des décennies pour arriver à un tel chef d'œuvre. Des piliers à la délicatesse surprenant supportaient une coupole d'or poli juchée à une hauteur surprenante. Le reste du toit était percé de nombreux vitraux qui diffusaient la lumière de façon extrêmement subtile. Les prêtres semblaient en effet auréolés de lumière divine grâce à une conception astucieuse et inspirée. La ventilation avait été conçue avec tout autant de soin et la fumée de tous les cierges allumés en permanence ne formait pas la moindre couche de suie sur les murs. Ce qui aurait été très dommage puisque de grandes fresques bucoliques et naïves, mais fortement chargées en émotion, s'offrait à la vue de quiconque entrait.
- L'office va maintenant commencer, fit Tsunami.
Les fidèles, sagement assis, se turent pour écouter le prêche. En fond sonore, on avait mis des musiques adéquates, issues des plus grands compositeurs (Beethoven, Yoko Kanno, Pérusse...). Tsunami se lança alors dans un émouvant discours sur les bienfaits de la carpette indienne. Puis à la fin de l'office, vint l'heure de la pratique et les fidèles s'alignèrent pour recevoir chacun à leur tour la Sainte Moquette.
Mais l'enfer se déchaîna alors, rompant l’immense sérénité des lieux. L'autel de marbre rose explosa en un millier de fragments brûlants qui vinrent frapper la foule et les officiants.
- Des terroristes !! Tous aux abris ! hurla Milvus.
Planqués derrière des sculptures dix mètres plus haut, des inconnus étaient en train de leur tirer dessus à coup de lance-roquettes. Voyant qu'ils avaient manqué leur coup, ils rechargèrent et visèrent soigneusement Milvus, Soso et Tsunami. Mais ils découvrirent à leurs dépens que les prêtres Aphraelle n'étaient pas des religieux ordinaires.
- Mouhahahaha ! Vous allez payer votre acte sacrilège !
Sans hésiter, ils avaient franchi la distance qui les séparait de leurs ennemis d'un seul bond. Cheveux flottants aux vents, il dégainèrent katana, pelles à tarte et épée bâtarde pour découper l'ennemi en fines rondelles. Toutes leurs armes ayant bien entendu été béni par la Déesse en personne, elles les rendaient invincibles. Pulvérisant au passage quelques sculptures, ils découpèrent donc en morceaux les terroristes qui ne comprirent pas vraiment ce qui leur arrivait.
- Attention ! Là ! Il y en a d'autres.
En effet, sur un autre balcon, un second groupe les visait soigneusement. Avec un bond prodigieux, les trois ChouChouLandais partirent de là où ils étaient juste avant qu'une roquette ne fasse tout exploser.
- Les enfoirés, ils se défendent bien, grogna Tsunami. On va pas pouvoir les approcher facilement !
- L'idéal serait de les prendre à revers, suggéra Soso.
- Ouaip, on se déploie ! fit Milvus. Je les veux vivant, ceux-là !
Et usant de son talent de stratège, les trois anges de chocs (pas ceux de Meuh 6) se disposèrent tout autour du balcon ennemi pour leur sauter dessus. Ils allaient réussir quand le mur explosa derrière les terroristes, et une terrifiante montagne de poils et de mouches se jeta sur eux et les transforma en un beau tas de viande hachée, à l'exception de quelques jambes et bras qui passèrent par-dessus la rambarde.
- Hébus !
- Alors, on oublie de m'inviter à la fête ? fit-il en souriant de toutes ses dents entre lesquelles se baladaient des morceaux de doigts qui bougeaient encore.
- Bubus ! On les voulait vivants !
- Mais non, voyons, c'est bien meilleur faisandé !
- ...
Une fois les morceaux de terroristes placés au frais dans les placards de Homère, Milvus et le reste des psychopathes se réunirent pour le traditionnel conseil de guerre. La salle de briefing était bien entendue flambant neuve. Comment faisait-on pour que ce soit toujours le cas ? me direz vous. Tout simplement en la détruisant après (ou pendant) l'usage...
- Bien, maintenant que tout le monde est réuni, nous allons pouvoir parler des ces ignobles terroristes qui ont eut l'audace de s'attaquer à la plus sacrée des institutions ChouChouLandaises.
- Ouais ! Bravo ! fit Calimsha. Z'avaient raison les gars, mort à la fausse déesse !
- Silence, fit Soso en abattant son épée bâtarde sur l'indécrottable hérétique.
- Même po mal... fit Calimsha en crachant quelques dents.
- Heum heum ! fit Soso. Comme vous le savez tous, nous autres Anges Majeurs avant été victimes d'un attentat raté aussi stupide qu'intolérable. Nous devons agir de façon intransigeante pour que de tels incidents ne se reproduisent pas.
- Grâce aux tatouages retrouvés sur les cadavres des terroristes, continua Tsunami, nous savons que ceux-ci n'étaient pas de cette planète. Ce ne sont donc pas des nazis rescapés de nos investigations. C'était en fait des adeptes de Il'vrøÞútchik#?=råsmæñef, cet odieux dieu du mal que nous désignerons par le nom de "Il".
- C'est pas que prononcer son nom soit une souillure ou quelques fadaises de ce genre, expliqua Milvus. C'est juste que ça donne mal à la gorge, qu'on presque plus de Lysopaïne© et que les livreurs tardent à arriver.
- T'as fini de dire des connerie ?
- Provisoirement, oui. Donc, ce sont des partisans de Il qui sont congelés dans notre morgue, mais Il lui-même est toujours au fond de son cachot divin. Donc ils n'ont pas agis sur son ordre. En fait, le Marsu Noir suspectait la présence d'adorateurs de Il au sein du Secteur de Sirius depuis un bail, mais il les considérait comme inoffensifs.
- Inoffensifs ? s'étrangla ChouChouBoy.
- Je m'explique : si les Dieux apprenaient que Il a recruté des humains, il se retrouverait avec deux douzaines de nouveaux chefs d'inculpation. Ils ont donc ordre de se tenir les plus discrets possibles tant que Il ne décrète pas la Guerre Sainte. Ce qui est bien entendu impossible ne ce moment.
- Et si ceux derrière tout ça n'étaient pas des humains ? demanda T-Citron.
- Impossible. Toutes nos sources indiquent qu'aucune des races adorant Il et relativement proche de Sirius n'enverraient des humains comme assassins.
- Mouais
- Le plus important à retenir, fit Tsunami, est que nous avons affaire à des adorateurs trop zélés, des fanatiques incontrôlés qui n'agissent même pas pour le bien de leur Dieu. Il donc va falloir intervenir, et vite !
- Huk huk huk ! approuva Hébus.
- C'est bien beau tôt ça, fit ChouChouBoy. Mais a-t-on une idée précise d’où ils viennent ?
- Grâce à une analyse ADN, oui, fit Homère. Ils y a 74% de chances qu'ils viennent du système λ Andromeda, situé à 84 années-lumière de la Terre.
- D'après nos renseignements, ajouta Milvus, on y trouve une seule planète habitable, nommée Sylvernore, qui bien entendue semble pas être un repaire du culte de Il.
- Comment se fait-il que nos assassins viennent de là alors ?
- Sylvernore abrite de toute évidence un important culte secret. Tant mieux, le gouvernement local sera ravi de nous aider.
- Pas forcément, s'ils en font partie...
- C'est hélas une possibilité à prendre en compte...
Quelques jours plus tard, les ChouChouLandais arrivaient donc dans le système de Sylvernore. ChouChouCity et l'USS Lellig foncèrent droit sur la planète, tandis que l'USS Azalyn était envoyé en investigation parmi les autres planètes, astéroïdes et comètes du système...
- Bon, expliqua Milvus, cette planète s'avère posséder un développement technologique de tout début de révolution industrielle. C'est une période particulièrement délicate et donc Aphraelle nous en voudra à mort si on établit un Premier Contact.
- On y va discretos, donc ?
- Oui, on utilise nos nouvelles procédures avec les Syuks en mode furtif. On descend à la surface avec eux et on les utilise également pour se déplacer sur de grandes distances. Puis on se fond dans la population autochtone. Le Calamarus de son coté effectuera un Gluon Jump pour se mettre en position dans l'Océan Oriental, au large de Bhäan Hanasplitte, la capitale de leur plus grand pays, le Cabecouïstan.
- Il n'y a donc pas de gouvernement central ? demanda Tsunami. C'est rare pour une colonie perdue à ce niveau technologique.
- Oui, et ça ne va pas nous simplifier la tâche. Heureusement, il n'y a pas de guerre en cours
entre tous ces pays, malgré certaine tensions.
- Où va-t-on enquêter en premier ? dit T-Citron
- A Bhäan, justement, fit Milvus. Des résidus magiques ont étés détectés dans cette ville, il y a donc de fortes chances que des gens louches s'y cachent.
Une fois ce mini briefing terminé, chacun monta dans son Syuk pour aller à la surface de la planète. C'était plus long que de se téléporter, mais les Syuks étaient trop gros pour cette technologie, les prototypes de téléporteur géant étant peu fiables. Quant aux Gluon Jumps, c'était peu pratique en zone peuplée à cause du délai de 500 ms entre la matérialisation et la mise en service du système de furtivité.
- A tous les Syuks, on passe en formation ! fit Milvus.
- Pourquoi faire ?
- C'est plus classe
- Ok !
En tête de formation venait Majipoor, le Syuk Guymelef de Milvus, sous sa forme d'oiseau de proie. Puis les YF-21 et YF-19 de Tsunami et de Tuor. Celui de l'ewok fonctionnait avec un cockpit custom doté du Lambda Driver, car il détestait les interfaces neurales classiques. Au contraire Tsunami avaient doté son Syuk d'une interface neurale boostée pour tenir comte de ses capacités d'Ange Majeur. Soso avec son YF-666 dont le sobriquet était Yaminoryu avait lui tout misé sur un look de cauchemar qui faisait fuir la plupart de ses adversaires. Ne restait que quelques psychopathes, adversaires bien plus intéressants. Enfin, le Crow Bar de T-Citron étaient lourdement chargé d'un thé spécial venant de Epsilon Eridani et qui contenait naturellement de l'acide sulfurique concentré. Bref, vous l'aurez compris, c'était une étrange formation à laquelle on ne se frottait pas si on était pas soi-même un peu dérangé et avec un armement exotique.
A l'autre bout du système stellaire, l'USS Azalyn se faufilait avec aisance dans une ceinture d'astéroïdes. Leur mission s'était révélé passablement ennuyeuse, si bien que seul Farf était sur la passerelle, dormant sur le siège de commandement. Hébus ronflait dans sa cabine et Ori s'amusait avec des elfettes dans son jacuzzi. Calimsha méditait dans une salle spéciale censée être imperméable aux pouvoir de la Déesse. Mais une telle atmosphère paisible et sereine ne pouvait durer. Sinon vous vous feriez chier à lire ces histoires et vous arrêteriez. Un terrible grognement de troll se fit entendre dans tout le vaisseau, faisant trembler les parois.
- Wogno ? C'est quoi ce bordel ? grommela Farf, réveillé en sursaut.
Des bruits de course poursuite semblaient résonner dans tout le vaisseau.
- Il semblerait que Hébus et Ori soient en train de s'entre-tuer... fit une elfette.
- Ah, c'est tout. Bon ben je continue ma sieste.
Mais les deux protagonistes de tout ce ramdam déboulèrent sur la passerelle en faisant un bazar monstrueux.
- Putain, vous ne pouvez pas aller vous battre ailleurs ? Y a des gens qui euh... bossent ici !
- Cette crapule a voulu me faire le pire affront possible pour un troll !
- Nyu ?
- Il a voulu me laver !
- Mais pas du tout ! protesta Ori, vêtu en tout et pour tout d'une serviette de bain. Je pouvais pas prévoir que mon jacuzzi fuyait ! J'avais même pas fait gaffe que ta cabine était un pont en dessous de ma salle de bain !
- Mensonge ! Une cascade d'eau savonneuse m'a traîtreusement assailli pendant mon sommeil. Sacrilège ! Tu vas mourir !
Et joignant le geste à la parole, il arracha une console de son emplacement pour la lancer sur Ori.
- Nooon ! cria Farf. Pas la console de contrôle des Gluon Jumps...
... bloup ...
Mais heureusement, tous les Gluon Jumps n'étaient pas faits au hasard et celui de l'USS Calamarus avait été une parfaite réussite. Le sous-marin furtif et lourdement armé croisait désormais au large de Bhäan, tous ses senseurs braqués sur la terre ferme.
- Détectons-nous des indices d'activité magique ou technologique incompatible avec le niveau apparent de la planète ? demanda Yagami, trônant sur son siège de commandement.
- Rien du tout, tout semble normal ici, répondit Chii.
- Les conspirateurs sont bien cachés. Il va falloir surveiller sans s'arrêter, fit Alors Chen Li.
- Parfaitement d'accord, dit Yagami. Les autres crétins sont en train de s'amuser avec leurs Syuks. Je pense que ce n'est pas la peine de compter sur eux. Cap sur la côte !
- Mais c’est contraire aux ordres protesta Chen Li.
- Depuis quand on obéit aux ordres ?
- C’est pas faux, fit Chii en se marrant.
- De toute façon, on peut très bien se débrouiller sans eux.
- Mouhaahahaha ! firent-elles en cœur, formant un groupe inquiétant de Psychopathes du Premier Rang Caché.
Une fois arrivés à la surface, Milvus et les autres givrés qui l'accompagnait étaient sortis de leur Syuks pour se mêler discrètement à la population locale. Néanmoins leur Syuks utilisaient leur furtivité et leur antigravs pour les suivre discrètement et être disponible en un quart de seconde en cas de pépin.
- Sympa, cette planète, fit Soso en contemplant les appétissantes brochettes qu'ils venaient d'acheter un marchand ambulant. Mais on cherche quoi exactement ?
- N'importe quoi d'étrange, fit Milvus.
- Y a que des choses étranges ici... fit T-Citron.
- Je suggère qu'on aille là où on va toujours pour enquêter... dit Tsunami.
- Une taverne ? demanda Milvus, méfiant.
- Ouiiii !!! firent tous les autres ChouChouLandais, en souriant de toutes leurs dents.
- Pourquoi ne suis-je pas surpris ? Bon, OK... Mais on se tire si c'est pas fructueux dans un délais raisonnable. Et on y va pour bosser !!
Tout en se disant qu'il faisait une erreur, Milvus suivait donc ses compagnons. Après tout, lui aussi avait besoin de se détendre et les indigènes étaient plutôt mignonnes. Il entrèrent dans une impasse sombre qui abritait sûrement un bon établissement, et pas un piège à touriste. Ils trouvèrent ce qu'ils cherchaient en bas d'un escalier soigneusement entretenu pour apparaître abandonné. Derrière une lourde porte en chêne, un spectacle immuable sur toutes les planètes humaines se déroulaient. Tellement connu que je ne le décrirais même pas...
- Bonjour, Noble Seigneur, fit un aubergiste typique, bienvenue à la Taverne du Boucher Crevé. Que puis-je vous offrir à vous et vos serviteurs ?
- Serviteurs ? murmura Tsunami en tiquant.
Il faut préciser ici que Milvus, ayant observé les habitants, avait mit son katana à la ceinture. Il avait découvert que les épées locales y ressemblaient fort, et que de nombreuses personnes en portait. Mais les autres n'en avaient pas, ce qui les faisaient apparaître comme de simples domestiques... Les "Serviteurs" grincèrent des dents.
- Manger ! Boire ! Filles ! fit Soso, pour détendre l'atmosphère.
Ce qui réussit car chacun se calma et attendit d'être servi, s'asseyant en tailleur selon la mode locale. Puis les plats arrivèrent et le repas commença, entrecoupé de batailles de fourchettes et de réclamations diverses :
- Rends-moi mes boulettes de viande !
- De quel droit c'était les tiennes ?
- C'était les dernières !
- Silence, ou je vous bute, fit Milvus, les braquant avec son CZ-75.
Néanmoins, personne ne buta personne et nos ChouChouLandais, après un bon repas, ressortirent dans la rue. Ils ne marchaient plus très droit, chantaient des chansons paillardes, bref, ils étaient égaux à eux-mêmes. Jusqu'à ce que Soso bouscule un passant.
- Comment osez-vous bousculer Straciatella-sensei ?? fit alors un autre personnage, qui semblait être un disciple du passant.
- Ne soit donc pas si impulsif, fit le dit Straciatella avec une voix calme et douce.
- Je m'occupe de ce gus, fit alors Milvus en sortant son katana.
- Vous exposez votre acier ? Ne venez pas vous plaindre si je vous blesse, alors.
Milvus fondit sur l'inconnu avec une vitesse à peine humaine, mais à la grande surprise de ses compagnons et de lui-même, Straciatella esquiva, et laissa passer un Milvus déséquilibré. Puis il le frappa du plat se sa lame sur la nuque et il s'écroula sur le pavé, KO.
- Ok, fini de jouer, on passe au choses sérieuses, fit Tsunami.
Il sortit ses pelles à tartes de ses manches, Soso dégaina son épée bâtarde de nulle part, Tuor activa son sabre laser et T-Citron ses sachets de thé jufus, qu'il tint prêts en éventail entre ses doigts. Tsunami attaqua en premier, mais se retrouva aussi vite que Milvus le nez dans le caniveau. Les trois ChouChouLandais restant attaquèrent alors simultanément, mais sans plus de succès. Straciatella esquiva leurs attaques avec grâce et aisance, les envoyant au tapis. Une fois les cinq ChouChouLandais tous KO, il dit à son disciple.
- Intéressants, ces gaijins... Emmenons les avec nous.
Cependant, assez loin (et en même temps assez près) de là, les passagers de l'USS Azalyn commençait à se réveiller tout doucement. Ils avaient tous un sérieux mal de crâne, et mirent à certain temps à comprendre que s'il n'arrivait pas à tenir debout, c'est que le plancher n'était plus droit.
- Putain, on est où ? demanda Ori.
- Echoué dans un marécage, fit Farf en consultant sa console.
- Encore ? Le scénariste pourrait faire un effort d'originalité. Bon, je propose de sortir de là.
- Pourquoi ? fit Hébus. On est bien ici !
- On est po tous des trolls, je te signale, expliqua Calimsha.
- Beuhh...
Mais Farf eut beau essayer, le vaisseau ne voulut pas démarrer.
- Le Gluon Jump a déphasé notre réacteur à antimatière. On est coincé ici...
- On peut pas réparer ? demanda Hébus.
- Nope, pour ce genre de panne, il nous faut une puissante source d'énergie, tel que le réacteur d'un autre vaisseau ou d'une de nos bases.
- Ben, on les contacte alors.
- Là on a un problème, on reçoit rien, fit alors Ori.
- Quoooooi ? fit Hébus.
- On doit être trop loin, l'ordinateur de bord est incapable de dire où on est.
- Cool, fit Calimsha, on a changé d'univers !
- Ouais ça tombe bien, t'es un entropiste tu vas nous ramener fissa ! fit Ori.
- Beeeen...
- Quoi ? Là si tu nous dis que tu peux pas, ta réputation va en prendre un coup.
- Ben le problème, c'est que si je sais où aller, je ne sais pas où on est.
- Merde, il marque un point le con.
- Mais si on explorait un peu cet endroit, je pourrais peut-être trouver des indications sur où nous sommes.
- Vraiment ?
- Oui !
- BRANLE-BAS DE COMBAT !!! ON PART TOUS CHERCHER UN PLAN DE LA REGION !!
- Aieuuuh mes oreilleuuh !
Au même moment, et au mépris le plus total de leurs instructions, les filles étaient en train de remonter l'estuaire de la Zabaïone, le grand fleuve qui se jetait dans la mer à Bhäan. Pourquoi ? Ben parce qu'elles étaient aussi ChouChouLandaise que les "crétins dans leur Syuks" et qu'elles faisaient autant de conneries. Donc, à peine quelques étincelles minimes de magie détectée, l'USS Calamarus avait mis le cap sur l'estuaire pour enquêter.
- La perturbation est-elle toujours là ? demanda Yagami.
- Oui, mais son intensité s'affaiblit à vue d'œil. Il va falloir se grouiller si on veut la trouver.
Zigzaguant entre les bateaux locaux, le puissant sous-marin se dirigea dans un recoin sombre de l'estuaire et Chii poussa un cri de surprise.
- Là !! derrière nous !
Chen Li braqua les projecteurs sur la cible, qui apparut.
- C'est pas vrai ! Il nous suivait, l’enfoiré !
- Merde !
- On est vraiment pas douées
- C'est... C'est... fit Yagami. C'est quoi ce machin ?
- C'est moche...
- On s'en fout ! Feu à volonté !
Mais la "chose" chargeait sur le sous-marin et le frappa de plein fouet, éjectant tout le monde de son siège
- Ah tu veux faire le con ! fit Yagami, un sourire carnassier sur son visage.
En se réveillant, Milvus et ses compagnons découvrirent qu'ils étaient dans des draps de soie fine. Leurs vêtements étaient d'ailleurs des kimonos également soie de qualité et ils avaient visiblement étaient lavés et parfumés pendant leur sommeil.
- Surprenant... murmura Milvus
- Ça aurait été comique si Bubus avait été dans notre équipe, dit T-Citron.
- C'est sur...
Ils sortirent de la pièce où ils s'étaient réveillés et débouchèrent dans un jardin verdoyant, où l'ont trouvait notamment des arbres en fleurs et une petite mare avec une fontaine en bambou.
- On se croirait au Japon... Génial !
- Ben fallait bien qu'on trouve une planète de ce style, après tous les mondes fantasy qu'on a visité...
Straciatella-sensei se trouvait non loin de là, assis sous un cerisier, les yeux fermés, deux ou trois petits oiseaux se promenant sur ses épaules.
- Il semble méditer, fit T-Citron
- Rrrrronnnn... fit alors Straciatella.
- Non, il dort... Et il ronfle, par-dessus le marché
- Ça casse
- Straciatella-sensei, je vous en prie, soyez plus sérieux, se lamentait son disciple en pleurant des cascades de larmes.
- Bienvenue dans ma modeste demeure, nobles étrangers venant d'au-delà des étoiles dans un vaisseau céleste pour trouver les réponses aux questions qui hantent votre âme depuis que la quiétude de votre spiritualité a été troublée par l'intervention peu élégante de sombres démons sans honneur.
Une fois remis du spectacle de quelqu'un lançant une aussi longue tirade sans effort apparent, Milvus s'assit tranquillement devant le Maître et lui posa une question.
- Comment savez-vous d'où nous venons ? Et qui nous sommes.
- La nature de l'âme est impossible à cacher, surtout quand vos intentions sont aussi pures.
- Depuis quand a-t-on des intentions pures ? chuchota Tsunami à T-Citron.
- Il veut peut-être dire purement connes ? suggéra Tuor.
- Ne vous sous-estimez pas, interrompit alors Straciatella, donnant la désagréable impression aux ChouChouLandais qu'il pouvait lire dans leurs pensées.
- Pourquoi nous avoir enlevés ? demanda alors Milvus pour essayer de remettre la conversation sur les rails.
- Vous êtes des combattants luttant contre l'Abomination Il. Vous êtes donc mes alliés. Mais vous ne pouvez battre ses disciples tels que vous êtes. Vous avez le potentiel, mais pas la connaissance.
- Vous allez nous entraîner pour qu'on soit aussi balaise que vous ? Cool !
- Oui, mais d'abord, nous devons nous purifier et effectuer la cérémonie du premier repas.
Une mauvaise surprise attendait les ChouChouLandais dans le hangar de l'USS Azalyn. Le crash avait endommagé les systèmes de largage et seul le Syuk de Farf pouvait être sorti sans tout casser.
- Bon, au boulot, fit Hébus en se frottant les mais
- Tttttt ! fit Ori. N'abîme pas mon beau vaisseau !
- Un bon Gluon Jump, et on les sort proposa Farf.
- La roche aux alentours est bourré de Casselècouyite, on peut pas en faire.
Mouais Elle est vielle, cette excuse murmura Calimsha.
- Donc y a que Mike d'utilisable ?
- On dirait bien
- Miaouuu ! approuva le Syuk noir et rouge.
Et donc les quatre compères partirent en expédition, à quatre sur un mécha qui miaulait de bonheur de pouvoir gambader dans la prairie. Après tout, le temps était radieux Néanmoins, les elfettes ninjas de Ori et Farf décidèrent de les accompagner en couverture. Elles n'aimaient pas l'idée de leurs idoles partant seuls sur un monde inconnu.
- Le niveau technologique de cet endroit à l’air assez faible, remarqua Ori tandis qu’ils arrivaient à un village.
- On ferait peut-être mieux de pas se montrer avec Mike fit Calimsha
- Trop tard, fit Farf, et ils entrèrent dans le petit bourg.
Mais les habitants ne semblaient pas le moins du monde surpris de l’apparition du Syucamecho. En fait là où ils semblaient le plus troublé c’était en ce qui concernait les oreilles de nos héros. A leurs yeux, elles leur semblaient vraiment étranges Et la réciproque était vrai.
- Mince alors, on est tombés chez les hommes-chats ! s’exclama Farf.
- On doit vraiment être très loin de chez nous, grogna Hébus.
Une fois la discussion entamée avec les habitants (et surtout les habitantes), on leur indiqua la maison du chef du village, qui semblait être le plus à même de les aider
- Hors du commun est votre problème. Mais je puis vous aider, je le pense sincèrement.
- C’est vrai ! Nous vous en serons éternellement reconnaissant, au nom d’Aphraelle la Grande.
- Je sais où se trouve les informations dont vous avez besoin. Mais j'ai bien peur qu’il ne vous vaille affronter Glagla, la Sorcière Bleue
Planant comme un démon, la chose revint à l’assaut, comme si elle voulait saisir le sous-marin. Yagami étaient furieuse, d’une part parce que la chose en avait après son sous-marin, et d’autre part parce que elle était obligés de fuir.
- Ripostez ! Ripostez !
- Il est beaucoup trop près pour les torpilles.
- On va le griller alors ! Electrisez la coque !
- Roger !
La réaction fut immédiate, la créature informe fit un bond en arrière, comme s'il avait mordu dans un fruit pourri. Chii lança alors une volée de torpilles qui lui éclatèrent sous le museau.
- Il prend la fuite, informa Chen Li. On le suit ?
- Et comment !
Le rapport de force était désormais inversé et la chose ne s'avéra guère courageuse. Elle nageait droit devant elle, sans regarder, complètement paniquée.
- Ne le lâchez pas ! Il doit subir notre châtiment !
- Oui ! N'avez vous pas réaliser qui c'est ?
- Ben non
L'estuaire était grand, mais pas assez pour cette course poursuite. Elle se continua donc dans les nombreux canaux de la ville. Mais ce ne fut pas sans dégâts. La chose filait comme une savonnette sous des ponts à peine assez large pour lui. Mais quand l'USS Calamarus suivait, il était parfois un peu large. Un ou deux ponts étaient à peine assez large et on entendit des crissements.
- Ma coque ! Merde, faites gaffe ! protesta Yagami.
Mais le pont suivant fut carrément pulvérisé, le sous-marin le traversant de part en part comme un bélier. De gros moellons volèrent en tout sens, retombant dans l'eau ou sur les façades des maisons.
- Quelque chose me dit que pour la discrétion et la réputation, c'est un peu fichu se lamenta Chen Li.
- Pas grave, on est le ChouChouLand, fit Yagami.
- C'est une excuse ?
- Non.
- Au pont suivant, ce fut carrément une statue qui fut touchée et elle resta coincée dans l'éperon du Calamarus, comme une figure de proue à l'étrange allure de papillons épinglé pour une collection.
- Il vient de sortir du canal ! cria Chii Il fuit sur la terre ferme
- Arghh
- On continue ! Lancez le grappin !
- Hein ??
Une fois la fameuse cérémonie du Premier Repas terminée, Maitre Starciatella, son disciple Leizar et les ChouChouLandais se rendirent sur un petit terrain situé derrière la maison. C'était visiblement une aire d'entraînement. Une fois échauffés, Straciatella-sensei prit la parole :
- Nous allons commencer par un peu de lutte. Sôjirüs, viens par ici.
Pas de réaction.
- Soso !
- Hein ? Que ? Quoi ? Ah, excusez, j'ai plus l'habitude qu'on m'appelle par mon nom complet
- Attaque moi ! Et ne te retiens pas.
Soso, qui n'attendait que le moment de se venger de son humiliation de la veille, fonça sur le maître sans hésiter. Sans coups bas, mais en bourrin, pour regagner son honneur. Mais tout ne se passa pas vraiment comme il avait prévu
- Ahhhh !
Après un splendide vol plané, Soso arriva la tête la première dans un tas de feuille morte. Sans hésiter, il se releva pour continuer le combat. Mais il ne réussit qu'à retourner dans son tas de feuilles mortes jusqu'à en être recouvert des pieds à la tête. Pendant ce temps là, Straciatella n'avait cessé de sourire et avait eut à peine besoin de bouger pour se défendre. Il semblait danser légèrement, comme si toute cette agitation ne pouvait avoir prise sur lui.
- Vous devez apprendre à vous battre non pas pour gagner, mais pour prouver votre existence.
Ce fut ensuite au tour de Milvus, avec son katana. Malgré ses connaissances, son habileté et sa nature d’Ange, il ne fit pas mieux. Ce qui était prévisible, vu que Soso en était un aussi. Mais dans le feu de l’action, Milvus avait oublié ce détail
- Woouhhaaahahah, fit Milvus avant de tomber dans la mare aux canards.
- Coin coin coin !! firent les habitants de la mare tout en mordant Milvus pour protester de ce bombardement imprévu.
- Existez ou n’existez pas ! Se battre ne veux rien dire !
- Ce genre de dicton me donne mal au crâne commenta Tsunami.
- T’es pas le seul
Une fois Milvus au tapis pour la vingtième fois, Straciatella soupira et dit à ses élèves sur un ton de résignation tranquille :
- Suivez-moi.
Ils arrivèrent devant une cascade, et sans même parler, le Maître leur fit comprendre de se déshabiller et de venir méditer sous la chute d’eau.
- On va attraper froid fit Tuor.
- A poil ? On va encore se traîner des rumeurs de Yaoi grommela T-Citron.
Mais malgré ces protestations, tout le monde se retrouva assis en tailleur sous la cascade d’eau glacée.
- Je crois que je vais mourir fit Tuor.
Regardant autour de lui, il vit les autres claquant des dents et devenir bleus. Sauf Milvus, qui restait d’un calme olympien.
- Tu t'y crois, hein ? Samouraï de cinéma, va !
- ZZZZzzzzz
- Mais c’est pas vrai, il dort !
- Glagla Il imite Straciatella, c’est tout, glagla ! fit T-Citron.
- Merde, c’est vrai, fit Tuor en voyant que le maître ronflait.
- Straciatella-sensei se lamentait dans son coin Leizar, blême de honte, une cascade de larme se rajoutant à celle de la rivière.
Mais toutes les bonnes choses ont une fin (sic), et le soir étant venu, chacun se traîna vers son lit. Couvert de bleus et de blessures, crevés, enrhumés et avec un sérieux mal de crâne, aucun des ChouChouLandais n’aurait pu combattre ne serait ce qu’une mésange.
- Demain, fit Straciatella, en se confiant à sons disciple, les choses sérieuses commenceront.
- Sont-ils vraiment dignes de votre confiance, sensei ? Est-ce sage de faire reposer l’avenir de l’univers sur eux ?
- Non. Mais la sagesse ne sert à rien en de tels cas. Ils sont hélas notre unique espoir.
Glagla la Sorcière Bleue se révéla être une charmante mamie qui accueilli nos ChouChouLandais avec une platée de cookies tout juste sortis du four. Une fois le problème exposé, la vielle sorcière accepta avec joie de les aider. Elle commença donc un rituel assez long, et passablement ridicule, sensé leur indiquer le chemin de la maison.
- Ho wi wu yi wa ! scandait Glagla.
- J’ai faim fit Hébus.
- Chuuut ! fit Ori. Ne perturbe pas Glagla !
- Mais j’ai mon pauvre petit estomac qui gargouille
- Un peu de silence ! fit Glagla, sèchement.
Mais le ventre de Hébus fit un bruit de tonnerre qui fit grincer des dents de la sorcière.
- Mais faites le sortir !!
Comme personne n’était suicidaire, nul ne songea à obéir.
- Il faut que je mange quelque chose, sinon je vais tomber d’inanition.
Et avisant une tarte aux pommes, il s’en saisit et l’avala tout rond, sans autre forme de procès. Glagla la Sorcière Bleue devint alors blanche.
- Ma tarte ! Crétin de sac à puce !
- Elle était bonne, fit Hébus, toujours poli.
- Je m’en contrefous ! C’était pas une tarte ordinaire ! C’était une tarte aux pommes magique de 400 ans d’âge !
- Me disais bien qu’elle avait un petit arrière goût de maturité pas mauvais du tout
- Je vais l’étrangler !!
Ce faisant, Glagla oublia son sortilège et ce fut Ori qui demanda prudemment :
- Euh. C’est normal que la marmite bouillonne en jetant des éclairs roses à pois verts ?
- Meeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeerde ! fit Glagla.
- BOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOUMMMMMMMMMM !! ! fit la marmite.
Quelques minutes plus tard, les survivants émergeaient des décombres. Calimsha avait reçu la marmite sur la tête et rouspétait :
- Je suis Belge ! Pas Romain ! Je suis pas censé être bombardé par des marmites !
- Il raconte quoi ? demanda Hébus ?
- C’est rien, fit Farf. Le choc a du envoyer son unique neurone dans le pied. Le temps qu’il remonte, on aura du mal à le comprendre.
- Houlaaaaa Ça risque de prendre du temps.
- C’est le moins qu’on puisse dire.
Cependant Glagla regardait le spectacle, atterré.
- Des fous ! Ce sont des fous ! Seul des fous peuvent continuer à dire tranquillement des conneries après s’être mis dans une telle merde !
Vous me direz que le sous-marin n’est pas le meilleur moyen de locomotion en centre-ville. Je vous dirais que vous n’avez pas tort, mais que vous n’avez jamais étudié le point de vue d’une ChouChouLandaise. Tracté par la chose caoutchouteuse qu’il poursuivait et glissant sur le pavé bien lisse de la cité, le Calamarus filait à vive allure dans les ruelles du port.
- On va où comme ça ? demanda Chii.
- Je sais pas réussit à dire Yagami.
Secoués de toute part, l'équipage du sous-marin se raccrochait à n'importe quoi pour ne pas voler à travers l'étroite passerelle. Mais dehors, le chaos était pire. C'est une chose de passer sous un pont trop bas, ça en est une autre de passer avec un sous-marin dans des ruelles de moins de deux mètres de large. La créature, elle semblait glissante comme une savonnette et se faufilait dans les interstices les plus étroits.
- Le câble va lâcher ! fit Chen Li.
- Armez le second grappin ! Il faut assurer notre prise.
- Trop tard.
- Activez les turbines à eau ! Vite !
- Quoi ??
Mais Chen Li avait compris l'idée de Yagami. Recrachant de l'eau à haute pression à l'arrière, le sous-marin était capable de se mouvoir (et même de se diriger, miracle) sur la terre ferme.
- Bénis soit ces pavés glissants !
- Mouais, les habitants, eux, ils doivent pas nous bénir ! On recommence encore à pulvériser une ville !
- Pas grave, seul la chasse compte !
- A ce point ?
- Vous avez donc pas compris qui on poursuit ?
- Bennn.
- Une des plus ignobles créatures que l'univers recèle
- Hein ? Ce machin ?
Et soudain un cri lugubre se fit entendre malgré le bordel monstre du à la course poursuite.
- Pu pu pu puuuuuuuuuuuuu !!
- Rhaaaaaaaaa !! Le White Stalker !
- Oui, mes sœurs, il s'agit bien de l'horrible Mokona !
Et un cri de guerre s'éleva alors dans le sous-marin :
- Vengeance !!!
Ils étaient cinq. Cinq guerriers qui venaient à peine de s'éveiller à leur destin ( et de réveiller tout court, en passant). Postés en haut d'une colline surplombant la cité millénaire de Pesh'mel Bhäan, ils contemplaient son architecture délicate, et des larmes venaient à leurs yeux en pensant que ce serait leur terrain de bataille. Que de merveilles allaient périr aujourd'hui, détruites par la folie guerrière de l'homme, toujours saisi par sa soif de sang et de chaos. Il faut dire que le soleil venait de se lever, qu'il était en face d'eux et que forcément, ça nique les yeux. Les enfants, ne regardez jamais le soleil sans protection certifiée !
- Bon, on y va ? demanda Soso. J'ai la dalle et vu qu'on a décidé de prendre le petit déjeuner après la baston, faudrait pas perdre de temps !
- Sommes-nous prêts ?
- Non.
- Tant mieux. La bataille n'en sera que plus intéressante.
Après une seule journée d'entraînement, Maître Straciatella leur avait dit qu'ils étaient prêts et leur avait indiqué l'emplacement du principal repaire des disciples de Il. Après lui avoir dit au revoir, ils étaient donc aller gaillardement combattre les légions infâmes de l'ennemi héréditaire de Aphraelle.
- Je rêve, ou bien un des immeubles grandit à vue d'œil ? fit Tsunami
Mais il ne rêvait pas. Un immense obélisque de 400 m de haut à six faces venait de pousser au milieu de la ville.
- C'est gentil de nous avoir préparer une cérémonie d'accueil, fit Milvus.
A ce moment précis, six engins s'élancèrent dans le ciel, utilisant chacun une des faces de l'obélisque comme rampe de lancement. Puis ils se dirigèrent vers la colline et se mirent à piquer sur les ChouChouLandais.
- Merde, ils ont des mechas ! fit T-Citron. C'était pas prévu, ça !
- Tout le monde dans son Syuk ! aboya Milvus. La fête commence.
D'un simple commande via leurs nanites, ils ordonnèrent à leur Syuks d'apparaître. Et sans hésitation ni perte de temps, les cinq ChouChouLandais grimpèrent dans leurs cockpits respectifs.
- C'est le moment de vérité. On va voir si ce charlatan de Straciatella est aussi bon prof qu'il le prétend.
- Y a intérêt, vu ce qu'on a raqué pour une seule journée de leçon !
Grâce à un petit radar fort pratique, Farf, Hébus, Ori et Calimsha, toujours juchés sur Mike, avait réussi à trouvé une neko-girl susceptible d'être porteuse d'un tatouage (et aussi susceptible tout court). Tout le monde était particulièrement remonté contre Hébus et son énorme bévue. A cause de sa gourmandise, Glagla avait raté son sortilège et ce dernier s'était enfui.
- En général, lorsque de tels sortilèges partent dans la nature, ils se fixent sur une neko-girl, avait-elle dit.
Et voilà donc pourquoi nos quatre compères étaient parti à la chasse à ces ravissantes créatures. Mais elles étaient particulièrement méfiantes, et ils devaient user de la ruse pour les capturer. Ce qui n'était pas pour plaire au troll.
- On va se déguiser, fit Farf. C'est le meilleur moyen de l'approcher.
Il sortit une grande baguette magique rose et doré, fit une pirouette et chantonna :
Et le melon prit alors l'apparence d'une étrange créature au regard narquois.
- Quel spectacle navrant fit Hébus.
- Parce que tu crois que tu vas y couper ?
Et recommençant sa petite chorégraphie :
- Nooooooooonnnnnnn !!
Le Troll faisait maintenant 20cm de haut et était habillé d'une magnifique petite robe rose très kawaii.
- Je suis humilié au plus profond de mon âme de Troll !
- Fallait pas bouffer la tarte aux pommes de Glagla !
Suivi d'un troll toujours ronchon, Farf se dirigea vers la maison de la neko-girl. Il frappa à la porte et la future victime ouvrit sans se douter un instant de la supercherie. Elle leur offrit même du thé et des petits gâteaux.
- C'est à nous de jouer ! fit Ori à Calismha.
Profitant de la diversion de Farf, ils s'introduisirent dans la maison par le grenier. De là ils se dirigèrent dans une des chambres. Arrivés au dessus du salon, ils creusèrent un petit trou dans le plancher pour voir ce qui se passait en dessous.
- Argh ! fit Calimsha.
- Qu'est ce qui se passe ? chuchota Ori.
Regardant à son tour, il vit que Hébus allait encore gaffer. Alors que Farf et la neko-girl buvait leur thé avec une prestance de Lady anglaise, Hébus se goinfrait de biscuits sans retenue ni savoir-vivre.
- C'est pas forcément fichu. De nombreuses créatures kawaii sont de vrais estomacs sur pattes.
- Oui mais elle ne rotent pas ni ne louchent sur la bière.
- Ah oui, en effet.
Et comme prévu, la situation explosa.
- Je le savait, vous êtes des imposteurs !!! hurla la neko-girl.
Et sortant ses griffes, elle envoya valser mini-Hébus par la fenêtre fermée. Farf-Guu se sauva derrière le canapé et de là, atteignit in extremis la porte de la maisonnette.
- Miaoooouuuu ! Je sens des souris dans le grenier !
Et sortant ses griffes un peu plus, dévoilant de véritables sabres, elle sauta au plafond et le transperça avec colère. Les griffes frôlèrent Calimsha, manquant de le rendre adéquat pour un poste de gardien de harem. N'écoutant que son courage, Ori sauta sur la neko-girl pour lui arracher ses vêtements. Mais les rôles se renversèrent et ce fut Ori qui se trouva dépourvu de son costume. Il prit ses jambes à son cou avant que sa peau ne subisse le même traitement.
Une fois leurs plaies pansées, il faisait presque nuit et les ChouChouLandais se dirigèrent vers une taverne pour se remettre de cette dure journée. Ils commençaient à élaborer un nouveau plan, quand Calimsha, voyant quelque chose en face de lui, en resta bouche bée. Deux secondes plus tard, Farf et Hébus (ce dernier ayant retrouvé avec soulagement son aspect normal) était dans le même état.
- Il se passe quoi ? fit Ori, se tournant à 180° pour voir la raison de cette stupeur.
Sur une petite scène bien éclairée se déroulait un charmant spectacle que l'on aurait pu qualifier "d'effeuillage à caractère artistique, disposant d'une lenteur intrinsèque appropriée, mais ma foi fort complet". Et l'artiste n'était autre que leur neko-girl
- On a pas l'air con, là, à monter des plans alambiqués
La traque avait duré toute la nuit. Mais les filles avaient finalement réussi. L'Ignoble Mokona était prisonnier. La moitié de la ville était rasée, mais ce n'était que de "légers dommages collatéraux". Le Calamarus avait coincé Mokona en l'acculant dans la Mairie et en faisant tomber cette dernière sur lui.
- Te voilà enfin, immonde créature lubrique. Nous allons enfin venger nos sœurs ! fit Yagami.
- Nous allons te faire souffrir au plus profond de ton âme et de ton corps ! ajouta Chen Li en sortant ses griffes.
- Pu pu puuuuuuuuuuu puuuuuuuu
- Tu ne t'en sortiras pas en puputant, cette fois-ci ! rétorqua Chii.
Elles l'attrapèrent alors par la peau du coup et commencèrent à s'en servir comme d'un punching-ball. Elles s'acharnèrent sur la pauvre créature, le rouant de coup jusqu'à ce qu'il ne pupute plus. Ce qui prit un certain temps.
- Ça suffit ! Il est presque mort.
- On le tue pas ?
- Non, on est dans le camps des gentils, fit Chii.
- OK.
Après cette joyeuse petite séance de défouloir, nos charmantes ChouChouLandaises de choc abandonnèrent Mokona pour aller faire un discours à la population. Discours où elles expliquèrent avec enthousiasme le fort sens de la justice du ChouChouLand et la nouvelle ère qui s'ouvrait, riche en coopération entre les planète su Secteur de Sirius.
- Mais pourquoi on se fait caillasser ? hurla Chii pendant qu'elles regagnaient le Calamarus à toute allure.
- Je n'ai pas du trouver les bons mots fit Yagami, dépité.
Avec un joyeux cri de guerre, nos cinq ChouChouLandais se jetèrent dans la bataille, trouvant chacun rapidement un adversaire. Ce qui n'était pas sans problème car il y avait six ennemis. L'un d'entre eux se retrouva donc seul, et risquait de s'emmerder. Mais on y reviendra plus tard
- Mouhahha ! Je sens que l'on va bien s'amuser, fit Tsunami, saisissant ces deux pelles à tarte qu'il gardait croisé dans le dos de son mecha, pour les pointer sur son adversaire.
De son coté, T-Citron avait lancé une attaque dite du "Sutra du Thé Maléfique" qui était connue pour ses effets dévastateurs. Milvus avait sorti son katana et Soso son épée bâtarde, tous deux avaient furieusement envie d’utiliser la "technique du saucisson". Tuor activa son Lambda Drive avec la ferme intention de bien s’amuser.
- Vous ne faites pas le poids, crânèrent les inconnus.
Puis la baston proprement dite commença. Avec une aisance impressionnante, les mechas ennemis sautèrent sur les ChouChouLandais, qui esquivèrent de justesse. Ils contre-attaquèrent aussitôt, mais leurs adversaires était incroyablement rapides. Les deux camps enchaînèrent bonds et audacieuses acrobaties, faisant preuve d’une souplesse et d’un sens de l’équilibre peu commun.
- Enfin des adversaires à la hauteur ! s'exclama Milvus, ravi.
Attaques et contre-attaques s'enchaînaient à une vitesse hallucinante, et pulvérisaient les immeubles au passage. Les ChouChouLandais attaquaient comme des bourrins, portant de terribles coups à leurs adversaires. Mais ces derniers semblaient ne pas en souffrir. Leurs propres attaques étaient redoutables : rapides, précises et destructrices. Une main de T-Citron fut tranchée nette.
- Enfoiréééééé !!! hurla-t-il en arrosant son ennemi de Thé Eridanien.
Mais cela ne lui fit ni chaud ni froid et il riposta en saisissant par la taille le Crow Bar de T-Citron.
- Germaaaaaaaaan Souplex ! hurla l'inconnu en envoyant T-Citron au tapis.
Et ce n'était pas fini. Tsunami vit avec horreur le YF-666 de Soso être décapité par un atemi de son adversaire. Il tomba à genoux et ne bougea plus, le Feedback ne s'était pas coupé à temps.. Tuor n'était pas en meilleur état : son adversaire avait saisi la tête de son Syuk pour lui envoyer des décharges d'énergies neurales qui firent sauter toutes les protections du Lambda Drive. Tsunami et Milvus, seuls rescapés, se mirent dos contre dos, entourés par les autres.
- Mais e'est qui ces mecs ? lâcha-t-il, stupéfait.
- Je ne sais pas, mais ce sont vraiment pas des rigolos, dit Milvus. Arriver à nous battre à la fois sur le plan technique que technologique Ces disciples de Il ne sont certainement pas des humains.
- Bravo au Marsu Noir pour ses infos bidons !
- C'est pas ma faute !
Ce fut ces dernières paroles. Un ongle d'un des mechas ennemis s'allongea, plongeant dans la tête de Majipoor pour l'empaler.
- Merde ! fit Tsunami, se retrouvant seul contre six.
Il combattit comme un lion, mais sans avoir le droit d'accéder à ses pouvoirs d'Ange Majeur, il n'avait aucune chance. Il finit crucifié, 6 lances plantées dans son corps. Avant de perdre connaissance, il vit que T-Citron, de son coté, avait carrément été éjecté du cockpit à moitié mort. Puis tout devint noir.
- On s'est bien amusé fit le Sixième Pilote, qui était en fait le chef de la petite équipe. Mais pas assez longtemps.
- Ne vend pas la peau du tannuki avant de l'avoir tué ! fit alors une voix dans son dos.
Après leur déconfiture de la veille, Ori, Farf, Hébus et Calismha était arrivé dans une petite ville d'aspect sympathique. Enfin, c'était surtout les tavernes qui leur apparaissaient sympathiques. Pour ne pas recommencer les mêmes erreurs, ils recensèrent méticuleusement les neko-girls "danseuses exotiques" de la ville. Puis, ayant toute la journée à tuer en attendant l'heure du premier numéro, ils décidèrent de roder dans les rues pour s'en prendre aux autres.
- Vous avez vu tous ces guerriers hommes-chats ? demanda Ori. Va falloir faire gaffe .
- Beuuhhh ! fi Hébus. Il me font pas peur.
- Là n'est pas le problème. Il faut éviter que nos têtes soient mises à prix si on agir librement et trouver rapidement le tatouage. Donc agir de façon subtile.
- Gottferdom ! On veut encore me déshonorer ! Je n'agirais jamais de façon subtile ! tonna Hébus.
- Mais on attend pas ça de toi fit Farf-Guu en ondulant autour du Troll.
- Ouf !
Ils continuèrent donc d'errer dans certains quartiers pittoresques de la ville quand ils tombèrent nez à nez avec une ravissante neko-girl vécue d'une petite robe bleue, possédant un nombre impressionnant de volants. Oubliant toutes leurs déclarations sur la subtilité, ils se jetèrent sur la pauvrette comme des loups affamés. Ce qui était vraiment peu subtil, voire carrément stupide, vu que la rue grouillait de guerriers. Et même carrément suicidaire car il était évident que ces guerriers étaient au service personnel de la neko-girl.
- Des anarchistes ! Saisissez-les !
- Mais euh.. . non, protesta Calimsha. Je suis Go
- La ferme !
Il fallu plus de quarante guerriers (et un mage) pour les maîtriser, mais au final, nos quatre Chasseurs de Neko-Girl finirent ligotés comme des saucissons et traînés comme des sacs de patates dans les geôle du Palais.
- ON EST INNOCENT !!! hurlait Calimsha.
- Wa wa wazuuuu faisait Farf, apparemment fort peu inquiet de leur sort.
- Bandes d'impudent ! tonna un garde. Attaquer ainsi la Princesse en pleine rue ! Vous pouvez vous attendre à un juste châtiment.
Et il claqua la lourde porte en bois dur de leur cellule. Une fois seul, Ori dit :
- La Princesse ? On a tenté de se faire la Princesse ? Merde, on a vraiment été con sur ce coup.
- Pas beaucoup plus que d'habitude murmura Farf-Guu.
- Bon, il faut sortir d'ici. Hébus ?
- Oui ?
- Porte !
- Huk huk huk ! A vos ordres, Cap'tain Ori.
S'approchant de l'énorme panneau de bois noir et dur, il leva une main, puis lança une pichenette.
- Aleeeeeeerte !!! fit un garde, voyant la porte d'une des cellules jaillir comme un bouchon de champagne, aplatissant au passage un de ses collègues.
Dans les ruines de la Mairie, abandonné de tous, gisait Mokona le Stalker Puputeur. Roué de coups et à moitié mort, il refusait de se laisser aller à mourir complètement. Il y avait tout simplement encore trop de filles avec des jupes à soulever pour qu'il quitte cette terre. Mais il était dans une sale situation. Les habitants ne le remarquaient pas et il commençaient à craindre de finir sur un tas de gravats, ou pire, dans une dalle de béton fraîchement coulée pour reconstruite la Mairie.
- Au mais qu'elle est mignonne cette chose là ! fit une voix délicieusement féminine.
- Ne recommence pas à ramasser des saletés, fit une autre voix tout aussi agréable à l'oreille.
Des endorphines commencèrent à être synthétisé dans le cerveau de Mokona (qui ne savait faire que ça) et il eut l'énergie d'ouvrir un œil.
- Puuuuuuuuuuuuuu ! Pu puuuuu ! fit-il en contemplant les deux superbes collines penchées sur lui.
- Viens là que je te soigne, ma petite bestiole mimi !
- Pupu pupu pupuuuuuu ! fit Mokona, soudain en pleine forme.
- Mais regarde comme il est mignon !
- Sœurette, tu es déraisonnable. Notre mère nous a donné une mission !
- Ça n'empêche pas de s'amuser en même temps !
Et dans un flamboiement de cheveux roux, les deux créatures de rêve poursuivirent le chemin, accompagnées d'un Mokona plus bondissant que jamais. Si seulement il savait ce qui l'attendait
Les six guerriers de Il se retournèrent pour voir quel était l'impudent qui osait les interpeller ainsi. Ceux qu'il virent les surprirent fortement. Des quatre Syuks qui venait d'arriver, un était aux armes de ChouChouBoy 1er, et les trois autres n'avait visiblement pas été conçu pour être pilotés par des humains.
- Tremblez, pauvres fous, vous allez devoir combattre ma Garde Suprême des Bêtes de la Connerie Lumineuse. Vous allez mourir ! Mouhahahaha.
Et ChouChouBoy lança Medor, Brutus et Norbert sur les guerriers de Ils stupéfaits, qui en oublièrent un instant de se défendre.
- Faire piloter des Syuks à des bestioles !!
- Ils sont fous !
Norbert avait attaqué en premier, volant grâce aux immenses ailes de son Syuk. Médor et Brutus suivirent en faisant entendre d'effroyables hurlements qui faisaient office de cri de guerre. Armés de griffes acérées à chaque patte, ils se mirent en devoir d'étriper leur adversaires.
- Gargl fit un de leurs adversaires, quasiment coupé en deux par un coup de patte de Brutus.
Du sang à haute pression gicla alors, et les ChouChouLandais découvrirent avec joie que ces Syuks étaient de nature biomécanique.
- A table !!! fit Médor, en sortant les crocs de son Syuk.
Et là, même ChouChouBoy ne put retenir la soif de sang des bébêtes. Elles se jetèrent sur leurs ennemis, non plus pour le tuer, mais pour les manger. Ce qui fait une grosse différence. Les six Syuks des disciples de Ils furent éventrés et leurs viscères éparpillés un peu partout, sur le sol, les immeubles, en collier sur Médor les trois bébêtes s'en donnaient à cœur joie, faisant manger leur Syuks avec générosité.
- Quel spectacle magnifique, fit ChouChouBoy, jubilant dans son cockpit. Rien de tel qu'un bain de sang pour bien commencer la journée, avec tous les apports journaliers recommandés en vitamines et en acides aminés essentiels.
- Cuicui ! fit le petit oiseau.
Les bras et les jambes arrachés, les viscères déroulés, la cervelle émiettée, les os brisés, les Syuks ennemis faisaient bien pale figure.
- Rien ne résiste à l'appétit d'un ChouChouLandais ricanait le Président. C'est ma nouvelle tactique imparable : si vous ne pouvez pas vaincre l'ennemi, mangez-le ! Franchement, vous autres, je trouve que Gargl !
Mais il ne put finir sa phrase. Un des disciples de Il, bien que son Syuk soit aux trois quarts dévorés venait de l'empaler proprement visant le cockpit.
- Impossible Tu es mort Et en plus, aucune arme de mortel ne peux brise l'enceinte de mon cockpit Rhhahaahahgagagruik.
Et il expira. Médor, Norbert et Brutus se regardèrent, voyant leurs adversaires indemnes. Chacun avait compris ce qui se passait.
- Wa serkdgute nhraaak bzzerfhg neker [ Ce ne sont ni des humains ni des mortels ]
- Masaka !! Kghlusdf tregfer nol ? [ Impossible ! Des Anges ? ]
- Toulak ! Zernt nol ! [ Non ! Des Démons ! ]
Les Démons Majeurs de Ils se contentèrent de ricaner, sachant que dans quelques secondes ils allaient envoyer les trois compères dans l'autre monde.
- Pas si vite ! fit une voix dans leur dos (Comment ça je me répète ? Bande d'ignares, c'est exprès !)
Les Syuks de Tsunami, Soso et Milvus se tenaient là, intacts, et prêts à en découdre.
- Enfin fit le leader des Démons. On a failli attendre.
Fortement désappointées par le comportement des habitants, les filles, avec l’USS Calamarus, étaient parties se reposer à la plage, et faire un peu de bronzette à l’occasion. Elles dénichèrent donc une crique déserte et paradisiaque où elle débarquèrent en force. Une fois les transats et le mini-bar installés, elles se mirent en devoir de ne rien faire, se laissant servir par des bellâtres Silencieux Esclaves sortis d’on ne sait où.
- Franchement, c'est comme ça que je comprends la vie !
Les doigts de pied en éventail, un cocktail dans la main (avec paille et rondelle de citron), c'était en effet une situation plus qu'agréable. Rien n'aurait pu les déranger. Même pas une explosion NN se profilant à l'horizon.
- Tiens ? Les garçons s'amusent à tout casser, fit simplement Chen Li.
- Comme d'habitude, de vrais irresponsables, ajouta Chii.
- On est pas vraiment mieux qu'eux, dit Yagami. Regardez ce qu'on a fait à cette pauvre ville de Bhäan Hanasplitte
- Au moins, nous c'était avec le charme féminin.
- Si tu le dis.
Yagami, qui regardait discrètement le ciel, fronça tout à coup les sourcils.
- Tiens, on dirait qu'on a de la visite.
- Ah bon ? Tiens, oui Si c'est celle que je pense, on va se marrer
Une fois dans les couloirs, les ChouChouLandais essayèrent de trouver la sortie du Palais. Mais bien entendu, ils n'étaient pas très doués et ne réussirent qu'à débouler dans la Salle du Trône. Le Roi y était, majestueusement sur assis son siège, et ronflant de plus belle.
- Essayons de partir discrètement chuchota Ori.
- Mais hélas, ils avaient un Troll avec eux, et ils n'avaient pas fait deux pas pour rebrousser chemin que les gardes les attendaient déjà et les ligotaient de nouveau.
- Qui donc trouble mon sommeil ? fit alors le souverain.
- Miaouu Rendormez-vous, Mon Seigneur Zartock, nous avons arrêté les fauteurs de troubles.
- Meeeowww !! Comment diable sont-ils arrivés jusqu’ici ? Incapable !
Cependant, lorsque les ChouChouLandais virent Zartock, ils eurent un certain mal à se garder leur sérieux. C’était un gros chat tigré roux et noir, portant un couvre-chef ressemblant à un caleçon vert qui aurait fauté avec une paire de chaussettes rouges. Il portait un immense et ample vêtement malcommode, gris à rayures vertes.
- Soyez polis quand vous vous adressez à Zartock, humains !
C’en était trop pour nos quatre compères qui se roulèrent par terre de rire, sous l’œil médusé des gardes.
- C'est un outrage ! J’ordonne qu’ils soient tous trois brûlés vif sur la place publique ! Immédiatement !
- Heinn ? fit Calimsha.
- Noooon ! fit Ori. Je suis trop jeune pour mourir !
- Pensez à mes elfettes qui vont mourir de chagrin, les pauvrettes ! fit Farf.
- Gottferdom ! Je ne suis pas un rôti !
Mais malgré leurs protestations, ils furent traînés sur la place publique et ligotés sur un tas de bois d’aspect peu solide et peu rassurant.
- Je suis pas une pizzaaaaaaaaaa ! hurlait Calimsha.
- Très Sainte Aphraelle, protégez-nous !
- Ouais, ce serait le moment ! fit Calimsha. Mais Madame est probablement trop occupée par sa manucure !
- Hérétiiiique ! fit Ori.
- Wa wa wa faisait Farf-Guu.
Voyant les flammes qui lui léchaient les pieds, Hébus fit avec une voix étranglée :
- Pour une fois, je ne refuserai pas un peu d’eau
- Aphraeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeelle !
Cependant Zartock était fort préoccupé par les prières de la goule.
- Merde ! Des adorateurs d’Aphraelle ! Et pour qu’ils soient aussi dingues, ce sont probablement des ChouChouLandais.
- On fait quoi, demandèrent les bourreaux.
- Libérez-les ? ordonna Zartock
Les quatre larrons descendirent donc libres du bûcher (quoiqu’un peu roussis), mais fort étonnés.
- Pourquoi on est libre ?
- A cause de ceci, grogna Zartock.
Et écartant un pan de son manteau, il dévoila un pendentif en forme de croix inversée.
Les Démons ayant révélés leur vraie nature, nos trois Anges Majeurs pouvaient enfin utiliser tous leurs pouvoirs sans se faire taper sur les doigts par Aphraelle pour manque de discrétion. Et ils avaient fermement l’intention de rattraper le temps perdu. Se battre face à un ennemi deux fois plus nombreux leur semblait l’activité idéale
- Venez un peu par ici, mes mignons !
Et, froidement, ils enclenchèrent tous trois le mode Berserk de leurs Syuks. Personne n’avait encore réussi à le maîtriser lors des essais. Normalement, avec la suppression de leur restriction de pouvoirs, ils allaient pouvoir le faire. Mais on ne pouvait avoir aucune certitude. Le combat commença, brutal et sanguinaire. Milvus, Soso et Tsunami aimant fortement leurs armes blanches, ils en usèrent et en abusèrent, découpant leurs ennemis en morceaux plus ou moins gros.
- Imbécile, nous nous régénérons si facilement ! Ce n’est pas ainsi que vous nous aurez, crânaient les démons.
En effet, leurs plaies béantes, après une transition de type "steak haché" peu ragoûtante (pour un humain normal, mais nos Anges trouvaient ça fort appétissant), se refermaient d’elles même.
- Que dites-vous de quelques brochettes alors ? fit Tsunami.
Et joignant le geste à la parole, il embrocha un mecha ennemi avant de le carboniser avec son canon à plasma. Son tir avait aussi rasé un pâté de maison, et embrasé un autre, mais c’était un détail
- Merci pour le bronzage, fit le démon, en se débarrassant des pelles à tarte de Tsunami pour riposter.
- Mais c’est qu’il est tenace ! Tu serais pas cousin du piaf rouge ?
Soso pendant ce temps-là, avait fort à faire avec le Démon qui avait décapité son Syuk un peu avant. Ce dernier, ne supportant visiblement pas que la tête soit réapparue, cherchait à la recouper par tous les moyens.
- Bon, tu vas un peu diversifier tes attaques ? lui cria Soso, lassé de parer toujours la même attaque .
- Wroaaarrrrrrrr ! répondit son ennemi, qui visiblement, avait encore moins de neurones que le ChouChouLandais certifié.
Et d’un puissant coup de son étrange épée (tordue, avec des pointes), il trancha la tète de Soso qui commençait à s’endormir d’ennui.
- Tu vas le regretter ! Faut jamais m’énerver ! fit alors Soso.
Et poussant un rugissement de fauve en colère, il prit possession de son Syuk, pulvérisant son cockpit et outrepassant toutes les sécurités de l’interface neurale. Sa propre tête apparue à la place de celle de son YF-666, puis ce fut toute l’armure de son mecha qui explosa, libérant un Ange Majeur berserker de 25m de haut.
- Mouhahahaha ! Ce n’est rien, fit le Démon, sortant de son mecha pour imiter Soso. Tu aurais au moins pu le faire sans détruire ton armure !
Mais Soso ne broncha pas
- Tu es faible. Meurs !
Sans hésiter, Soso saisit son adversaire, plongea des deux mains vers sa cage thoracique et l’ouvrit. Puis il arracha un à un les organes, les mangeant avec gloutonnerie. Le Démon ne fut bientôt qu’un tas de chair flasque, et Soso passa au suivant.
Et nous, pendant ce temps-là, allons voir ce que Milvus faisait. Il était aussi passé en Berserk, s’amusant comme un fou avec son katana face à deux adversaires. Il avait pris sa forme de Milvusaël et était aussi passé en Berserk. De même que ses deux adversaires. En fait, tout le monde avait abandonné depuis un moment son mecha et multiplié sa taille pour faire un combat dantesque. Inutile de dire que neuf malades mentaux de 25m de haut se battant comme des demeurés en pleine ville, ça fait des dégâts. Alors que tout semblait bien parti pour que toute la région devienne inhabitable pour quelques siècles, une colonne de lumière rouge apparu au milieu de nul part. Un Dieu arrivait.
Farf, Ori, Hébus et Calimsha se félicitait de leur bonne fortune. Quelques heures plus tôt, ils étaient sur le bûcher. Et maintenant, ils étaient à la tête d’une armée de plusieurs centaines de milliers de farouches guerriers, se dirigeant sur Pesh'mel Bhäan pour bouter hors de la planète les disciples de Il. Beaucoup de choses s’étaient passés pendant ces quelques heures il était vrai. Zartock, en tant que disciple zélé de Lucifer, s’était révèle un allié précieux.
- On aurait quand même pu deviner plus tôt, avait dit Ori. Ça se voit tout de suite qu’ils se fournissent dans la même boutique pour leurs fringues.
- Bhaaa On peut pas toujours être perspicace fit Farf en haussant les épaules. Et puis le coup de se croire dans un autre univers, alors qu’on s’est simplement crashé sur Sylvernore, s’était fort aussi. Même Calim avec ses pouvoirs y a cru.
- Si le troll n’avait pas pété l’ordinateur du vaisseau aussi protesta ce dernier.
- Le plus grand fautif est quand même Milvus qui n’a pas été capable de nous filer des infos valables sur Sylvernore, répliqua Hébus. Si on avait été informé qu’il y avait des neko-girls, on aurait compris !
- Inutile de se disputer. Notre incompétence est légendaire, et y a rien à faire. D’un autre coté, sans toutes ces conneries, on aurait pas notre armé.
90 000 fantassins, 40 000 archers, 20 000 cavaliers, plus les officiers, 5000 Scolopendres de guerres (immenses mille-pattes carnivores et féroces de 15 m de long), c’était une belle armée au service du Clan Muÿœor qui se dirigeait vers Pesh'mel Bhäan pour la libérer. Mais en scrutant l’horizon, on pouvait voir que la grande ville était parcourue d’explosions diverses. Elle était pourtant encore bien trop loin pour être visible.
- C’est bizarre, mais j’ai l’impression qu’on va pas avoir grand chose à libérer quand on va arriver.
Comme pour appuyer les dires de Farf, une colonne de lumière rouge devint visible là où se situait les explosions.
Avec l’apparition de la colonne rouge, tous les combats avaient cessé. Les autres ChouChouLandais, ceux qui n’étaient pas des anges, sortirent de leur bunker pour voir ce qui se passait.
- Qu'est ce que c'est que cette musique ? fit Tuor en se bouchant les oreilles.
- Highway to hell ! informa T-Citron.
- J'aime pas le Hard Rock !
- Oui on sait.
La forme humanoïde au sein de la colonne devint peu à peu plus visible. C’était une femme, dotée d’une splendide chevelure rousse qui cascadait sur ses épaules comme de l’or liquide. Sa robe était constituée de flammes, et dévoilait plus qu’elle ne cachait ses formes parfaites et sa peau délicatement ambrée. Elle regarda les combattants de ses immenses yeux pourpres, les laissant sans voix. En fait, toutes les créatures présentes, quel que soit leur sexe, leurs préférences sexuelles et leur niveau d’intelligence étaient dans le même état de béatitude stupide. Tous se disaient que jusqu'à maintenant, il n’avait jamais vu une belle femme. A coté d’elle, rien ne soutenait la comparaison. Même les douze autres créatures rousses qui l’accompagnait (dont une tenant dans ses bras une bestiole sauteuse et puputeuse), qui pourtant aurait pu damner n’importe quel saint homme, ne pouvait arriver à sa hauteur. Car c’était la Souveraine des Royaumes d’Iniquité, la Catin Céleste, la Reine des Vampires, la Mère de toutes les Succubes, la Concubine Suprême de Lucifer. Lilith.
- Alors comme ça, vous autres serviteurs de ce clan de porcs qui se nomme Esèrän, vous osez souiller de votre présence cette galaxie, qui fait partie de notre domaine.
Les six Démons Majeurs essayèrent de reprendre leurs esprits, mais c’était peine perdue, on ne pouvait se soustraire au charme infernal de Lilith. Cette dernière leva une main, qui projeta des éclairs rouges. Ils vinrent frapper les serviteurs de Il en plein cœur, et ils hurlèrent de douleur. Un long cri lugubre et désespéré. Puis il explosèrent et retournèrent au néant.
- Putain, fit Soso. Elle les a tués ! Elle l’a vraiment fait.
- Merde alorsajouta Tsunami.
- Et alors ? demanda un ChouChouBoy remis sur pied par Homère.
- Ce n’est pas tous les jours que des Dieux tuent des Démons Majeurs. Alors six d’un coup Je pense que ça fait bien un ou deux milliards d’années que ce n’est pas arrivé.
- Elle devait vraiment être furax, même si elle était dans son droit ajouta Soso.
Une fois les Démons morts, Lilith et ses succubes remirent la ville en état d’un simple claquement de doigt. Reprenant un peu leurs esprits, les ChouChouLandais virent que les filles (et l'USS Calamarus) étaient arrivées avec Lilith. Visiblement, elle les avait prises en stop. La réunion des ChouChouLandais fut complète avec l’arrivée de l’armée de Zartock. Hébus, visiblement inquiet, était au premier rang et demanda :
- Par pitié, dites-moi que j’ai pas raté la baston !
Mais ce cher Bubus avait bel et bien raté la baston, et dut se consoler (ce qui ne fut pas très dur) avec un bon festin, et une succube nymphomane sur les genoux comme compagne. Comme d'habitude, les plats se succédèrent sans discontinuer. Lilith expliqua au début du repas la raison de son intervention.
- Aphraelle est surbookée en ce moment, alors je lui ai proposé de l'aider. C'est bien normal pour moi, c'est ma nièce préférée. Même si par moment elle abuse un peu de sa pauvre tante
- Tiens, en parlant de tante, demanda Zartock, réussissant à ne pas trop bafouiller en parlant à Lilith. Vous auriez pas des nouvelles de votre mari ?
- Luciferounet ? Toujours pas. Ses succubes sont toujours à ses trousses. Je crois que j'ai un peu abusée de mes petits jeux coquins avec lui... Il est devenu un peu gaga ces derniers temps et elles n'ont pas apprécié
- Oui, mais moi si fit Zartock en retenant une larme.
Cependant, le repas continuait, et un plat que Calimsha attendait fortement arriva.
- Regardez-moi cette merveille ! Du Phœnix-co rôti !
- Magnifique ! fit Ori.
- Ben, il était venu livrer un golem de DNT pour Bubus (débit maxi 120 litres à l'heure, 30cm de haut, format voyage) et il a eu la malchance de tomber sur moi. On a commencé à se fritter, il a voulu me changer en elfette (ce qui aurait pu être gênant, avec la faune qu'on croise en ce moment). Mais il n’avait pas prévu que Lilith m'avait rendu quelques pouvoirs sympathiques, et j'ai esquivé le sort avant de lui balancer un sortilège d'immobilisation méchamment puissant. Après, j'ai eu plus qu'à le traîner comme un sac de pommes de terre au cuisines.
- Je vois, mais y a un truc auquel tu as pas pensé
- Quoi ?
- Ben, un phœnix, ça résiste bien aux flammes.
A ce moment précis, le piaf rouge se réveilla et poussa un cri sadique. Puis il lança une vague de flamme qui carbonisa toute l'assemblée.
- Aieuhh ! fit Calimsha.
Les deux mégalos commencèrent ensuite à se balancer des attaques de magie surpuissante, sous l'œil hilare des succubes (qui ne s'étaient pas autant amusées depuis un bon bout de temps). Les autres convives émergèrent en un ou plusieurs morceaux de sous les débris. Hébus, furieux parce que ce qu'il mangeait avait encore était calciné, pris chacun des deux énergumènes dans une de ses mains et les frappa l'un contre l'autre par le crâne.
- C'est pas bientôt fini, vous deux ?!!